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La biomasse n’est pas une bulle spéculative

Éditorial de Bioénergie International n°21 de novembre 2012

Étudiants du mastère spécialisé énergies renouvelables de Bastia, en visite chez Corse Bois-énergie, photo Frédéric Douard, 2012

Depuis 2004 et l’approche du peak oil, des cohortes d’hommes et de femmes d’affaires, des secteurs entiers de l’industrie, des myriades de collectivités et des nuées de consommateurs s’intéressent de près aux énergies renouvelables. En même temps, et de manière récurrente, ces énergies sont poussés violemment une par une en avant par les politiques publiques et constituent des aubaines irrésistibles, fabricant des bulles ou des microbulles économiques, mais qui ne tarde pas à éclater dès que la pédale de l’accélérateur public est relâchée. Cela fait craindre à beaucoup de nos concitoyens que toutes les énergies renouvelables ne soient viables qu’avec des subventions et que toutes risquent de s’effondrer en ces temps de disette budgétaire.

Pourtant, parmi les énergies renouvelables, depuis le premier choc pétrolier de 1973-74, la biomasse est le secteur qui est resté le plus stable. C’est en même temps le secteur où le kWh renouvelable est le moins aidé, et ceci est fort compréhensible car la biomasse concerne des millions de personnes en France, des dizaines de millions en Europe et des milliards dans le reste du Monde, et il serait tout à fait impossible d’aider significativement autant de gens. Donc la biomasse est le parent pauvre du développement des énergies renouvelables et tant mieux !

Oui tant mieux car ainsi son développement est rationnel, mesuré, optimisé et n’attire pas la spéculation tant sa rentabilité est limitée. La biomasse ne risque donc pas le phénomène de la bulle qui éclate. Bien au contraire, c’est une tendance lourde qui correspond à un besoin social, écologique et économique. Son développement est laborieux, il ancre la filière solidement, durablement. Ainsi, telle la tortue de Jean de La Fontaine, la biomasse poursuit sans relâche et sans gloriole le cours des énergies et se dirige inexorablement vers un succès massif.

Frédéric Douard, rédacteur en chef, Bioénergie International

Éditorial de Bioénergie International n°21 de novembre 2012


1 réponse
  1. 7 février 2014

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