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Le débat français sur la transition énergétique s’annonce un peu trop électrique

Les Amis de la Terre réagissent vigoureusement aux préparatifs du débat français sur la transition énergétique dévoilés par le Gouvernement. Selon eux, les annonces gouvernementales ferment progressivement la porte aux options de réelles transitions. Elles entretiennent un flou inacceptable sur l’organisation et la prise en compte sincère des contributions des citoyens. En conséquence, Les Amis de la Terre France claquent la porte de ce débat tel qu’il est actuellement organisé par le Gouvernement.

La première des raisons de cette réaction des Amis de la Terre est la désignation par le gouvernement, sans la concertation chère au Président de la République, des membres du comité de pilotage de ce débat. Sur les cinq personnes désignées, deux ont été parmi les principaux promoteurs du nucléaire en France et dans le monde : Anne Lauvergeon, ancienne patronne d’Areva, et Pascal Colombani, ancien administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique. Ceci est pour l’association écologiste inadmissible après Fukushima, face au danger et au manque total de transparence démocratique que représente cette énergie. Et d’ajouter : »En contrepartie, aucune place n’a été faite à des représentants actuels de la société civile et des alternatives énergétiques. »

Pour les Amis de la Terre, ce choix montre d’une manière très caricaturale quelles seront les orientations du futur débat. « Il dicte d’avance les conclusions qui en seront tirées, et ferme la porte à la prise en compte de nos propositions ».

« Le pivot central de ce débat devrait être constitué autour des économies d’énergie et la dilapidation des ressources. Donc, avant tout autre sujet, ce débat doit fixer des choix de société qui portent sur les économies et la maîtrise de l’énergie. Des options qui doivent être décidées par les citoyens. Il est impératif que ce débat ne s’inscrive pas dans une logique de validation des options portées par les seuls acteurs économiques, comme le réclame le MEDEF ».

En quittant cette «concertation », les Amis de la Terre ne se désintéressent pas au débat sur la question énergétique. Ils seront disent-ils « très attentifs aux délibérations citoyennes qui devraient débuter en février prochain et avoir lieu dans tout le pays dans le cadre du débat général », de même qu’ils examineront « avec la plus grande attention le contenu de la future loi de programmation énergétique ».