Guide de dimensionnement, d’installation et d’entretien d’un chauffage à bois
Vous venez de choisir le type d’appareil de chauffage à bois et le combustible qui conviennent à vos exigences et à vos contraintes. Mais même un bon équipement peut s’avérer décevant si sa puissance ne convient pas à votre logement, s’il est mal installé ou mal utilisé.
- Un erreur de dimensionnement peut nuire à la longévité de l’équipement.
- Une pose défectueuse peut être à l’origine d’un mauvais fonctionnement, voire d’incendies, compte tenu des températures élevées que peuvent atteindre les composants de l’appareil.
- Une utilisation incorrecte peut diminuer la durée de vie du matériel, augmenter la consommation en combustible et les pollutions.
- Un manque d’entretien peut lui aussi représenter un danger et limiter les performances de l’appareil.
Une installation bien dimensionnée
Pour déterminer la puissance du poêle ou de la chaudière à installer, il faut tenir compte du volume à chauffer, mais aussi de l’isolation du logement. Le professionnel qui assurera la fourniture et/ou la pose de l’appareil vous conseillera pour choisir la puissance correspondant à vos besoins : un appareil sous-dimensionné ne vous procurera pas le confort thermique que vous attendez, un appareil surdimensionné vous coûtera plus cher et ne fonctionnera pas de façon satisfaisante.
En effet, les appareils sont conçus pour fonctionner à puissance maximale. Un matériel trop puissant fonctionnera plus souvent au ralenti, générant davantage de pollution et de résidus. Le bistrage du conduit qui en découle est source de feux de cheminée. Au final, le sur-dimensionnement nuit à la longévité des appareils, avec une corrosion accélérée des corps de chauffe.
En France, les puissances classiques pour un appareil de chauffage domestique (type poêle à bois-bûches) oscillent en général entre 6 et 14 kW. Dans une maison ancienne mal isolée, on aura besoin de 14 ou 15 kW. Dans une maison BBC, il faudra au maximum 6 kW, et même moins dans l’idéal.
Des appareils bien installés
Offrez un bon conduit aux fumées
La qualité du tirage est primordiale pour le bon fonctionnement d’un appareil de chauffage au bois. Elle dépend :
- du raccordement de l’appareil au conduit de fumée. Il faut éviter les coudes à 90° et les portions horizontales supérieures à un mètre. Il faut prévoir une isolation et un démontage facile pour les nettoyages ;
- des caractéristiques du conduit :
- une bonne isolation thermique ;
- une hauteur suffisante et un débouché correct au-dessus du toit (dépassement du faîtage d’au moins 40 cm) ;
- une section convenant à l’appareil raccordé ;
- un profil régulier sans changement brutal de section ni de direction ;
- une bonne étanchéité ;
- une trappe de ramonage accessible.
Le conduit de fumée peut être en terre cuite, en briques, en béton ou métallique. Il peut avoir une double paroi avec un isolant intercalé. Il ne doit être raccordé qu’à un seul appareil.
Assurez-vous une sécurité maximale de votre chaudière
Des dispositifs de sécurité évitent les risques de surchauffe, dus à une montée trop forte en température de l’eau. Ils permettent de dissiper la chaleur et préservent des effets de la surpression
dans le circuit (vase d’expansion fermé). Un système de recyclage est nécessaire pour protéger la
chaudière du retour d’une eau de chauffage trop froide. Un circulateur de recyclage ou une vanne thermostatique peuvent jouer ce rôle.
Préparez l’installation de votre insert
Veillez au respect des règles essentielles de sécurité :
- enlever tous les matériaux combustibles ou dégradables ;
- fermer l’ancien avaloir (voir schéma) par une partie maçonnée pour éviter l’accumulation de suie ;
- protéger et isoler les parois recevant l’appareil.
Les dépôts de goudron proviennent de la condensation de composés issus de la combustion du bois. Pour éviter leur dépôt, il faut limiter le refroidissement excessif des fumées :
- en isolant soigneusement le conduit (couche isolante) ;
- en brûlant du bois bien sec.
Tenez-vous au courant des exigences réglementaires
Si vous installez ou remplacez une chaudière à bois, un rendement minimal est imposé par la réglementation. Ce rendement est fonction de la puissance de la chaudière installée.
À titre d’exemple, le rendement d’une chaudière de 30 kW doit être supérieur à 55,9 %. Pour les autres puissances, consultez votre professionnel. Pour un foyer fermé, un poêle à bois, un poêle à granulés de puissance inférieure à 50 kW, un poêle à accumulation lente de chaleur, le rendement doit être supérieur à 65 %. Cette réglementation n’est pas obligatoire dans les bâtiments de moins de 15 ans.
Dans la plupart des grandes villes, des Plans de protection de l’atmosphère imposent un seuil maximum d’émissions de poussières pour les installations collectives et individuelles de bois-énergie. Renseignez-vous sur cette réglementation pour acheter un appareil correspondant aux éventuelles exigences locales.
Des règles de l’art à respecter
Pour votre satisfaction et votre sécurité, l’installation doit être conçue et réalisée selon les règles fixées par les documents techniques unifiés (DTU). Ces documents sont disponibles au CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) ou à l’AFNOR (Association française de normalisation).
Des appareils à bois bûche bien utilisés
Réglez le tirage de votre installation
L’installation ne fonctionne de façon optimale que si le tirage est correct.
S’il est trop faible, le bois brûle difficilement, le chauffage est insuffisant et l’installation pollue davantage. Vérifiez que l’extraction de votre VMC ne fonctionne pas trop fort ou que la hotte de cuisine ne soit pas en marche afin de ne pas affaiblir le tirage.
S’il est trop fort, le bois brûle trop vite, la température des gaz de combustion est trop élevée : vous surconsommez, vous gaspillez de l’énergie et le rendement de votre appareil est mauvais. Si vous constatez que les flammes sont aspirées dans le conduit, fermez la clé de tirage.
Une combustion de qualité
La qualité du combustible est importante pour limiter la pollution. La qualité de la combustion l’est tout autant. Elle va de toute façon produire des polluants (monoxyde de carbone, particules, etc.) mais leur quantité peut être limitée par un bon usage de votre appareil.
Pour y parvenir : apportez suffisamment d’air lors de la combustion, surtout au moment de l’allumage. Mettre le feu au bois par le dessus réduit beaucoup les émissions de particules à ce moment. Commencez l’opération en laissant ouverts tous les clapets d’arrivée d’air du poêle ou de la cheminée, puis réduisez le flux d’air quand le feu est bien pris. Fractionnez les chargements de votre chaudière à bûches, adoptez une allure de fonctionnement suffisante. Des appareils de chauffage au bois fonctionnant au ralenti polluent davantage.
Une installation bien entretenue
Les inserts, foyers fermés et poêles nécessitent quelques opérations légères, mais régulières : décendrage, nettoyage de la vitre, de l’intérieur de la hotte, des grilles d’air chaud, vérification périodique de l’appareil.
Lisez bien la notice technique fournie avec votre appareil de chauffage. En vous conformant à ses recommandations, vous éviterez un mauvais usage de votre équipement.
L’entretien annuel par une personne qualifiée est obligatoire. Une attestation d’entretien vous sera remise. Vous devrez la conserver pendant au moins 2 ans.
Les chaudières exigent les précautions suivantes :
- les nettoyer complètement et vider le magasin en fin de saison de chauffe ;
- sans ballon-tampon, ne pas les utiliser pour produire de l’eau chaude sanitaire en été ;
- laisser leur porte ouverte pendant l’été.
Faites ramoner vos cheminées
Les conduits de fumées doivent être ramonés au moins deux fois par an, dont une fois pendant la période de chauffe. C’est primordial pour votre sécurité, et c’est obligatoire ! Et à chaque fois, demandez un certificat de ramonage. Attention ! un ramonage chimique ne remplace pas un ramonage mécanique.
Extrait du guide Ademe 2012 sur le chauffage domestique au bois en France >> Découvrir et télécharger ce guide ici