L’opinion des Français sur l’énergie : plébiscite pour les renouvelables
Dans un contexte de réflexion d’envergure sur la transition écologique, et particulièrement sur la question énergétique, la connaissance de l’état de l’opinion des Français sur les différentes énergies et sur leur consentement à agir ou à payer en vue de la réduction des émissions de gaz à effet de serre est cruciale. Trois vagues d’enquêtes menées par le service statistique du ministère en charge de l’énergie en France entre 2011 et 2012 apportent des éléments de réponses qui questionnent notamment l’inégal niveau d’information des Français sur le sujet de l’énergie.
En 2012 comme en 2011, les Français sont favorables aux énergies renouvelables. Solaire, bois, pompes à chaleur, ils seraient près de 60 % à les choisir pour se chauffer, s’ils en avaient la possibilité. Les éoliennes obtiennent également un accueil positif.
Sensibles à la question environnementale, les Français sont prêts à modifier leurs comportements face au changement climatique, deux tiers même à faire des sacrifices. Un tiers déclare avoir déjà agi ou avoir l’intention de le faire pour réduire sa consommation d’énergie. Le coût de l’énergie reste une question centrale : face à une montée des prix, la moitié des Français réduirait sa consommation. L’information sur le sujet énergétique doit néanmoins être améliorée.
Concrètement, début 2012, près de sept personnes sur dix préconisent le développement d’énergies renouvelables pour lutter contre le réchauffement climatique. Presque autant (63 %) recommandent une modification des modes de vie. C’est beaucoup plus qu’un an auparavant : ils étaient alors 49 % à l’appuyer. En un an, la part de ceux qui prônent l’encouragement du progrès technique a perdu quatre points.
Cela étant, le coût reste déterminant : face à la perspective d’une augmentation du prix de l’énergie
dans les prochaines années, une personne sur deux déclarait en juin 2011 qu’elle réduirait sa consommation, soit cinq points de plus que début 2010. Une personne sur quatre aurait investi dans des dispositifs plus économes en énergie, une proportion rétrécie en dix-huit mois. Signe de l’importance du coût de l’énergie, début 2011, les deux tiers des Français déclaraient connaître le montant de leur dernière facture d’électricité à 10 euros près, dont la moitié à l’euro près.
Depuis le début des années 2000, la consommation finale d’énergie est stable entre pétrole (42 %), électricité y compris renouvelable (24 %), gaz (21 %), énergies renouvelables thermiques (9 %), charbon (4 %). Lorsqu’on prend en compte l’ensemble des sources d’énergies renouvelables, leur part dans la consommation énergétique finale dépasse les 13 %. Or aujourd’hui, un peu moins d’un tiers des Français ont une idée juste de ces ordres de grandeur. Plus de la moitié minore la part des
énergies renouvelables, et quatre sur dix surestiment celle du pétrole.
Cette étude résume les enseignements tirés de trois enquêtes réalisées par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) pour le Service de l’observation et des statistiques (SOeS) du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Celles-ci ont été réalisées par téléphone en janvier et juin 2011, ainsi qu’en janvier 2012, auprès d’échantillons représentatifs des personnes de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.
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