Méthanisation des déchets à Romainville : porter le taux de valorisation à 75%
Aujourd’hui, seulement 40% des ordures ménagères résiduelles transférées à Romainville (Seine-Saint-Denis) sont valorisées, par incinération, dans les unités de valorisation énergétique du Syctom. Le reste part directement en enfouissement, en grande couronne. Le projet de centre de tri-méthanisation prévoit un taux de 75% de valorisation (recyclage matière et organique, valorisation énergétique). La stratégie de diversification des modes de traitement adoptée par le Syctom, largement encouragée par les Pouvoirs Publics, traduit un leitmotiv : plus de recyclage, moins de mise en décharge.
Méthanisation, une filière en pleine expansion en France et en Europe
Le projet se conforme aux exigences du Grenelle de l’Environnement qui fixe un objectif de recyclage matière (emballages) et organique (restes de repas, épluchures…) de 45% en 2015, mais également un objectif de réduction de la quantité de déchets enfouis ou incinérés. Le Syctom doit donc prévoir les moyens de traiter et de recycler cette fraction organique. Parce qu’elle répond à ce défi, la filière méthanisation est fortement soutenue par les Pouvoirs Publics. Pour preuve, l’extrait de ce communiqué interministériel du 24 février 2012. « Source d’énergie renouvelable, la méthanisation est aussi une formidable méthode de traitement des déchets, qu’ils soient des déchets ménagers, des effluents d’élevage ou des boues d’épuration. A l’horizon 2020, elle devrait permettre d’éviter des émissions de dioxyde carbone jusqu’à 5 millions de tonnes. » Par un communiqué de presse du 22 novembre 2011 intitulé « Le Gouvernement renforce le soutien à la méthanisation », la Ministre de l’Ecologie déclarait : « la méthanisation est une opportunité pour atteindre notre objectif de 23% d’énergie renouvelable en 2020, mais c’est également une solution pour résoudre le problème du traitement des déchets. » Enfin, le principe de réalisation de ce centre de méthanisation à Romainville a été inscrit dans le Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés de Seine-Saint-Denis, repris dans le Plan Régional d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés d’Ile-de-France (PREDMA).
Une installation sécurisée maîtrisant les risques de nuisances
Le Syctom a tiré les enseignements des retours d’expériences des installations ayant révélé des dysfonctionnements, dont les responsables ont tous admis qu’il existait de graves défauts dans la conception de leur unité. Si l’on prend l’exemple de l’unité de méthanisation de Montpellier, un sous-dimensionnement criant des moyens de confinement et des équipements de traitement d’air a été mis en évidence : parois du bâtiment non étanches, pas de sas doubles portes, tapis transporteurs aériens de déchets ou entrées et sorties des tubes de pré-fermentation non confinés… Des travaux complémentaires ont depuis cherché à rectifier ces défauts initiaux.
On est loin du projet à Romainville, qui garantit la sécurité de son fonctionnement par la conception même de l’installation (un bâtiment unique et hermétique, des équipements capotés, des matériaux étanches, des sas doubles portes…) et par des procédures d’exploitation extrêmement rigoureuses (capacité d’aspiration et de traitement de l’air supérieure aux besoins du site, nez électroniques permettant de réagir en temps réel…). Un large consensus s’est dégagé parmi les intervenants présents au colloque organisé par Est-Ensemble à Romainville le mercredi 30 mai dernier, consacré au bilan et aux perspectives de la filière méthanisation, pour reconnaître le caractère désormais parfaitement maîtrisé de la méthanisation.
http://projet-romainville.syctom-paris.fr