Lien de bannissement

L’Europe gaspille 500 milliards d’euros de chaleur par an, soit 50% de sa production

1.000€ par citoyen européen, c’est ce que représente l’énergie perdue en Europe chaque année. Le recyclage de cette énergie est possible par le développement des réseaux de chaleur et de froid. A l’heure où les différents gouvernements européens tentent de trouver des solutions à la pénurie d’énergie, au déficit budgétaire et à la baisse du pouvoir d’achat, Via sèva dévoile les résultats d’une étude qui met en lumière un axe d’amélioration intéressant à ces problématiques cruciales pour l’avenir de notre vieux continent.

Dans les centrales électriques françaises 70 % de la chaleur est perdu, ce qui représente 90 millions de tonnes de pétrole/an, soit plus que tous les besoins de chaleur réunis du pays.

En effet, l’étude Ecoheat4EU*, réalisée par Euroheat & Power** dans 14 pays européens (dont la France) avec le soutien de la commission européenne, fait ressortir que près de 500 milliards d’euros d’énergie restent inexploités chaque année. C’est donc l’équivalent de 1000 € par an et par citoyen européen*** qui sont perdus.

Ainsi, l’analyse du bilan énergétique européen réalisée lors de cette étude démontre qu’un gisement de chaleur équivalent à plus de la moitié de l’énergie primaire disponible en Europe est aujourd’hui inutilisé. Il s’agit de ce qu’on appelle communément la « chaleur de récupération », une chaleur inévitablement produite par les procédés industriels et tout à fait exploitable en l’état (serveurs informatiques, eaux usées, traitement des déchets, …).

Ce constat pourrait bien devenir un réel enjeu des futures politiques européennes d’investissement énergétique. D’autant plus que, selon l’Agence internationale de l’énergie, 37 % de l’énergie utilisée sert au chauffage tandis que seuls 21% sont dédiés à l’usage électrique.

Les réseaux de chaleur et de froid : la solution pour éviter ce gaspillage colossal

Aujourd’hui, une solution existe : le développement des réseaux de chaleur et de froid. Chauffage ou climatisation central à l’échelle d’un quartier, voire d’une ville, il s’agit du seul mode de chauffage ou de climatisation qui puisse utiliser à grande échelle la récupération des énergies disponibles pour les citadins européens, qu’ils soient chez eux ou sur leur lieu de travail.

En effet, si la valorisation énergétique des déchets représente déjà une part importante et grandissante du mix énergétique de ces installations, les réseaux cherchent également à développer l’utilisation de nouvelles ressources de récupération, telles que:

  • la chaleur fatale de production électrique non cogénérée
  • la chaleur fatales des procédés industriels
  • la chaleur des serveurs informatiques (Data Centers)
  • la chaleur des eaux usées ….

Rappelons que ce mode de chauffage éco-responsable valorise déjà les énergies locales et renouvelables, notamment au travers de l’utilisation de la biomasse et de la géothermie, et développe le solaire thermique.

En France, ce sont 450 réseaux de chaleur qui utilisent 31% d’énergies renouvelables et de récupération pour chauffer leurs abonnés, soit une augmentation de 17% depuis 2005. L’objectif que se sont fixés les opérateurs est d’atteindre les 50% d’ici 2020.

Pourtant, alors qu’à l’occasion du Grenelle de l’environnement, les pouvoirs publics ont pris conscience du rôle que ces derniers devaient jouer dans la politique énergétique de notre pays, la France est encore actuellement bonne dernière de la classe européenne puisque ses réseaux de chaleur chauffent seulement 6% de la population alors que la moyenne européenne se situe à plus de 30%, avec des pays (Danemark, Tchéquie, Islande …) qui dépassent 50%. (Enquête 2011 d’Euroheat & Power).

« La pénurie d’énergie est une réalité ; la possibilité d’utiliser les énergies perdues en est une autre. Les réseaux de chaleur et de froid ont déjà fait le choix éco-responsable de les utiliser aussi souvent que possible. L’exploitation de toutes les ressources existantes doit aujourd’hui être un choix. Une réelle prise en considération dans la politique énergétique française apparait donc indispensable », commente Guillaume Planchot, Président de Via sèva.

 « Le développement des réseaux de chaleur et de froid permettrait de recycler une grande part des 53% de l’énergie primaire perdue chaque jour », ajoute Birger Lauersen, Président d’Euroheat & Power.

A propos de Via sèva – www.viaseva.org

Via sèva est en France le point de rencontre et d’échanges entre les gestionnaires des réseaux de chauffage et de climatisation, les collectivités territoriales, les organismes publics, les industriels, les équipementiers, les conseils en urbanisme et architecture et les associations d’usagers.

L’objectif de l’association est de favoriser la compréhension du grand public sur le fonctionnement des réseaux de chaleur et de froid.

Notes :

  • * Les résultats sont consultables sur www.ecoheat4.eu
  • ** L’association internationale des réseaux de chaleur et de froid
  • *** Les pertes de chaleur en 2008 ont été approximativement de 6.7 milliards de barils de pétrole. Au prix de 75 euros / le baril, cette donnée correspond à une valeur totale de 502,5 milliards d’euros pour 500 millions de citoyens de l’Union européenne, soit 1000 € par personne.
1 réponse
  1. 17 avril 2012

    […] L’Europe gaspille 500 milliards d’euros de chaleur par an, soit 50% de sa production | MAGAZINE … 1.000€ par citoyen européen, c’est ce que représente l’énergie perdue en Europe chaque année. Le recyclage de cette énergie est possible par le développement des réseaux de chaleur et de froid. A l’heure où les différents gouvernements européens tentent de trouver des solutions à la pénurie d’énergie, au déficit budgétaire et à la baisse du pouvoir d’achat, Via sèva dévoile les résultats d’une étude qui met en lumière un axe d’amélioration intéressant à ces problématiques cruciales pour l’avenir de notre vieux continent. Dans les centrales électriques françaises 70 % de la chaleur est perdu, ce qui représente 90 millions de tonnes de pétrole/an, soit plus que tous les besoins de chaleur réunis du pays. En effet, l’étude Ecoheat4EU*, réalisée par Euroheat & Power** dans 14 pays européens (dont la France) avec le soutien de la commission européenne, fait ressortir que près de 500 milliards d’euros d’énergie restent inexploités chaque année. […]