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Le Président Obama veut réduire de 17% les importations américaines de pétrole grâce aux algocarburants

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69523.htm

Bassins de cutures d'algues en Californie, photo Pacific Northwest National Laboratory

Les biocarburants à base d’algues suscitent un réel intérêt aux Etats-Unis. Ce mouvement est soutenu par le gouvernement au travers des programmes de recherche et de développement menés par les laboratoires de recherches et les entreprises de bioingénierie. Selon le « Renewable Fuel Standard 2 », publié par l’agence de protection de l’environnement américaine (EPA), les algues font partie de la catégorie des biocarburants dits « avancés ». En 2012, les estimations de production pour cette catégorie sont de 8,8 milliards de litres.

Dans une intervention à l’université de Miami le 23 février dernier, le président Obama a rappelé l’importance de la production de biocarburants à base d’algues dans la stratégie de développement énergétique à long terme des Etats-Unis. Une étude du Département de l’énergie américain (DoE) montre que le développement de procédés de culture des algues sur le sol américain, ainsi que leur transformation en biocarburant, permettrait de diminuer de 17% les importations de carburants. Le coût lié à ces importations est estimé à 1 milliard de dollars par jour. En diminuant ces importations d’un tiers d’ici 2035, comme le propose l’Administration Obama, le budget dégagé pourrait être utilisé dans les travaux de recherches destinés à l’amélioration des procédés de transformation des algues en biocarburants.

Le président Obama a annoncé que 14 millions de dollars de subventions seraient alloués aux projets de recherche et de développement pour ce secteur en 2012. Ces subventions seront accordées à des petites entreprises, des universités et des laboratoires nationaux afin de rénover leurs infrastructures. Le but est de poursuivre les recherches sur le long terme et de tester de nouveaux procédés de transformation. Ce budget vient en complément des subventions, d’un montant de 84 millions de dollars, déjà attribuées par le DoE à 30 projets en cours de réalisation dans le cadre de partenariats publics/privés et relatifs aux biocarburants à base d’algues.

Ces subventions entrent dans les objectifs du programme « Biomasse » piloté par le DoE, et dont l’ambition est le développement de nouvelles sources d’énergies renouvelables. Ce programme a défini comme objectif un volume de production de biocarburant à base d’algue égale ou supérieur à 3,7 milliards de litres par an d’ici 2022.

Une autre question importante reste le coût de production du biocarburant à partir d’algues. Si le biocarburant ne contient que des algues, le coût est estimé à 1,4 euro le litre. Néanmoins, selon la société OriginOil, si le biocarburant est produit à base d’un mélange d’algues et de déchets, le coût de production pourrait atteindre 0,6 euro le litre. On se rapproche alors du coût de production de l’essence qui est de 0,4 euro le litre. Cependant, des travaux d’amélioration de la performance du processus de transformation des algues (optimisation de la culture des algues, transformation en huile dès l’extraction de la biomasse, procédés de transformation plus performants) sont encore nécessaires.

A ce jour, les projets financés par le gouvernement n’ont pas tous abouti. Ainsi, la société « Sapphire Energy », basée au Nouveau-Mexique a obtenu 104,5 millions de dollars de la part du gouvernement. La moitié de cette somme provenait des crédits du plan de relance de 2009 gérés par DoE. Ce financement devait servir à construire un nouveau centre de transformation d’algues en biocarburant au Nouveau-Mexique et créer 750 emplois temporaires et 40 postes permanents. La construction aurait dû être achevée en 2011. En octobre 2011, on ne dénombrait que 15 personnes employées à la construction du bâtiment, et en novembre 2011, un nouveau prêt de 54,5 millions de dollars a été accordé à la société par le département de l’agriculture américain pour faire avancer le projet. Aujourd’hui, le chantier emploie 36 personnes mais moins de la moitié du projet de construction a été achevé.

Malgré les difficultés rencontrées sur le terrain, le gouvernement entend renforcer son implication dans le développement de nouvelles énergies en débloquant notamment des fonds pour la réalisation de travaux de recherche qui pour certains concernent encore des phases amont d’optimisation des procédés.

Origine : BE Etats-Unis numéro 283 (23/03/2012) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69523.htm