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Des micro-organismes marins pour transformer le CO₂ en méthane

Un article Green & Vert du 17 février 2012

Au Japon, un projet d’étude sur la transformation du CO2 en méthane va être conduit pendant un an. Associée aux futures technologies de capture du CO2, cette méthode pourrait fournir une énergie locale au Japon, énergétiquement très dépendant de l’étranger, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Les scientifiques japonais vont forer jusqu'à 2 200 mètres sous les fonds marins pour récupérer les micro-organismes, photo © Ewen Roberts

Le projet est conduit sous l’égide du ministère de l’éducation, de la culture, des sports, des sciences et technologies (MEXT). Les scientifiques vont aller ‘à la pêche’ aux micro-organismes déposés sous les fonds océaniques. Un certain groupe d’archées a en effet la capacité d’opérer cette transformation du CO2 vers le méthane. Les échantillons récupérés seront mélangés au gaz et observés afin de comprendre les principes qui entrent en jeu dans ce processus.

A terme, l’idée est de combiner les procédés développés à la capture du CO2 émis par les centrales électriques thermiques. De fortes quantités de ce gaz à effet de serre pourraient être transformées en méthane, gaz dont la combustion peut à son tour produire de l’électricité. Une solution attirante pour un Japon empêtré dans un véritable casse-tête suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima qui condamne, au moins temporairement, la solution de l’atome.

Des micro-organismes à 2 200 mètres sous le fond océanique

La récupération des micro-organismes est une opération complexe. Il faut forer à 2200 mètres au dessous du fonds océanique, au nord-est de l’archipel. Une opération sous la responsabilité de l’agence pour les sciences et technologies maritimes et de son navire de forage Chikyu. Une tâche largement ‘dans les cordes’ de ce vaisseau qui peut effectuer des forages atteignant une profondeur de 12 kilomètres!

L’expérience avait été planifiée pour le second trimestre 2011. Elle a été repoussée d’une année suite au tremblement de terre et au tsunami de mars dernier. Des accidents qui ont fortement endommagé la côte du Pacifique dans la région de Tohoku, où les prélèvements seront effectués. Ce délai ne représente pas un retard important en comparaison des années qu’il faudra pour d’abord comprendre, puis savoir mettre en place un procédé qui s’inspire des micro-organismes.

Cela reste une piste pour répondre au double problème japonais de la dépendance énergétique et de la difficulté du pays à réduire ses émissions de GES.

shimbun.denki.or.jp

Source : Green & Vert le 17 février 2012