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Le nouveau siège de FART, l’entreprise des transports publics du Tessin, est chauffé au bois

Photo © 2010 - Società per le Ferrovie Autolinee Regionali Ticinesi (FART) SA

Dans le centre de Locarno, en suisse tessinoise, le quartier autour du nouveau siège de l’entreprise des transports publics FART est chauffé au moyen de plaquettes de bois grâce à l’initiative de cette entreprise qui a su bien faire ses calculs.

En 2007, l’entreprise des transports publics régionaux tessinois FART (Ferrovie e autolinee regionali ticinesi) a décidé de construire son nouveau siège administratif à Locarno. Dès le début, l’intention était d’installer un chauffage utilisant les énergies renouvelables. Mais le choix de se concentrer sur une centrale thermique fonctionnant à plaquettes de bois est devenu logique quand il est apparu qu’il y avait plusieurs bâtiments existants à proximité pour lesquels il était nécessaire de réhabiliter ou de remplacer les chaudières à mazout existantes, y compris l’auberge de jeunesse.

Les responsables FART ont donc contacté les propriétaires privés des alentours en leur proposant de raccorder leur chauffage à la future centrale thermique du quartier. La forte demande de connexion au réseau de chauffage a contribué à rendre le coût de la chaleur produite très compétitif et donc à convaincre ces clients à signer le précontrat de connexion, une condition exigée par la Section forestière cantonale pour l’octroi d’aides financières pour les chauffages au bois.

La centrale du quartier, entièrement souterraine, est devenue opérationnelle l’hiver en 2009. En pratique, elle a commencé à fonctionner deux ans avant que le bâtiment la surmontant ait été terminé. Les deux derniers hivers ont confirmé à FART et aux particuliers raccordés au réseau d’avoir avait fait le bon choix, non seulement en raison du coût de la chaleur très convenable, mais aussi pour les avantages secondaires en termes de fiabilité et de commodité.

La chaleur est produite par une chaudière à plaquettes de bois de 1200 kW en bivalence avec une chaudière à mazout de 1000 kW (couvrant environ 15% de la consommation, pour les pics des périodes d’hiver et les périodes à faible demande de chaleur où il serait irrationnel de faire  fonctionner la chaudière à plaquettes de bois). Au total, la centrale du quartier chauffe environ 21 000 m2 de surface de référence énergétique (SRE) et utilise chaque année plus de 3000 mètres cube en vrac de plaquettes de bois (WS-P100 W55-sec. classification Énergie-Bois Suisse), provenant de forêts de la région. Entre autres, une partie du bois provient de coupes le long de la ligne ferroviaire de Centovallina, gérée par FART même. Pour l’avenir, il y a l’intention d’évaluer la possibilité d’intégrer l’installation avec des capteurs solaires thermiques, pour réduire la demande de mazout pendant la saison estivale.

Entre autres choses, les responsables de la centrale racontent une histoire drôle : l’été dernier, un voisin (non raccordé au réseau de chauffage à distance) s’est plaint du «bruit de la central au bois». Cependant, il a été étonné quand il a appris que, en réalité, à ce moment c’était seulement la chaudière à mazout qui était en fonction, et que par contre, la chaudière à plaquettes de bois était
en marche depuis deux hivers, sans aucun bruit et sans émission importante, grâce aux modernes systèmes de filtres qui incluent un filtre électrostatique.
Le projet démontre que l’énergie du bois est une source moderne et compétitive, prédestinée à être utilisée même dans les centres urbains, où il y a de meilleures conditions pour le développement économique et rationnel de réseaux de chauffage à distance.

Claudio Caccia, Energie Bois Suisse, antenne tessinoise