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Une pile à combustible qui utilise les déchets de biomasse

Un article Green & Vert du 1 décembre 2011

Présentation de Philip Wong lors du sommet asiatique des leaders économiques "Global Entrepolis" en 2007. © Singapore Fuel Cell Community

A Singapour, un entrepreneur de 68 ans voit enfin le bout du tunnel après 10 ans de recherches ininterrompues sur une pile à combustible qui utilise la biomasse. La technologie est séduisante et les premiers clients sont là.

Philip Wong crée sa société RTE (Real Time Engineering) en 1993. Suite à la crise financière asiatique de 1997, son entreprise de recherche et développement dans le domaine informatique est proche de la faillite. Mais cela lui donne l’opportunité de réorienter ses activités : il choisit les énergies propres. Ses travaux se portent alors sur une pile à combustible à hydrogène.

Le choix de l’hydrogène lui apporte cependant bien des soucis. Très inflammable, ce gaz est d’abord considéré comme dangereux. Secondement, le coût de production classique de l’hydrogène est rédhibitoire (il faut de fortes quantités d’énergie pour l’obtenir via la décomposition de l’eau).

Hydrogène issu de la biomasse

RTE choisit donc d’utiliser la biomasse pour produire son gaz : son unité de production électrique fonctionne avec de la sciure de bois, des épluchures de fruits et légumes ou autres déchets végétaux. Après des années d’efforts et de sacrifices, Philip Wong parvient enfin à son objectif. Il produit de l’hydrogène à un coût de 4 cents, contre 60 cents pour les méthodes classiques. Aujourd’hui, RTE peut commercialiser son produit et promet une facture réduite pour une électricité propre :

On se positionne comme un fournisseur d’électricité. Nos clients (notre solution est parfaitement adaptée aux besoins des hôtels par exemple) n’ont pas besoin d’investir. C’est RTE qui construit, installe et opère la centrale. Le client paie sa facture tous les mois. Une offre intéressante car proposée à un prix inférieur de 10% à celui du marché.

Deux centrales sont en cours d’installation, dont une de 1 MW pour le ministère des Ressources humaines de la cité-État. Quatre autres projets sont dans les tuyaux, dont une centrale de 100 MW prévue dans la ville de Haimen en Chine.

Un succès technologique et surtout humain. Car Philip Wong a souvent cru devoir jeter l’éponge. Il a vendu une maison et un appartement, et mis de sa poche, tout comme sa famille : “Les gens comme moi ne devraient pas se marier.” Avec des journées de travail moyennes de 16 heures et 10 ans avant d’apercevoir le bout du tunnel, il faut en effet le soutien actif de la famille pour s’en sortir.

Source : Green & Vert le 1 décembre 2011