Petites unités de production d’éthanol à partir de jus de lavage du café
Un article Green & Vert du 18 octobre 2011
Fabriquer du bioéthanol à partir du jus de lavage des grains de café, c’est le pari d’une nouvelle usine de retraitement de la vallée du Cauca, qui valorise au passage l’un des principaux polluants des rivières de la région.
Dans la vallée du Cauca, les biocarburants ne sont plus une nouveauté. Au cours des dernières années, leur production a fortement augmenté, notamment grâce à la transformation de la canne à sucre en éthanol.
Aujourd’hui, c’est au tour des biocarburants de deuxième génération, fabriqués à partir de produits non alimentaires, de faire leur apparition. Humberto Mazuera, directeur de la fondation Entorno, a eu l’idée de récupérer un sous-produit du café extrêmement nocif pour les cours d’eau, afin de le transformer en bioéthanol.
Il s’agit du mucilage, une sorte de sirop obtenu lors du lavage des grains de café, que les producteurs rejettent dans l’environnement sans aucune forme de traitement. Humberto Mazuera travaille depuis deux ans sur ce projet avec son fils Oscar, ingénieur spécialisé en énergies renouvelables.
La pollution des rivières est un problème historique pour le secteur de la caféiculture.
Première levée de fonds suite à un concours
Ensemble, ils ont mis au point un procédé de conversion du mucilage en alcool qui leur a valu de figurer parmi les 26 gagnants du Concours de l’innovation énergétique IDEAS lancé en 2009 par le GVEP, la Coopération allemande pour le développement (GIZ) et la Banque interaméricaine de développement (BID). À la clé, 192 000 dollars [140 000 euros], qui ont permis à Humberto et à son fils de construire leur centrale de transformation du mucilage. Oscar Mazuera affirme :
C’est une petite centrale de faible coût, mais son processus de fonctionnement répond aux mêmes protocoles que ceux des grandes usines produisant de l’éthanol.
Selon ses calculs, l’usine sera capable de produire de 800 à 1000 litres de bioéthanol par jour, en transformant quotidiennement entre 8000 et 12 000 litres de mucilage. Ces résidus proviennent des cultures de café de Sevilla et Caicedonia, deux localités voisines.
Le biocarburant produit servira non seulement de combustible pour les véhicules, mais il pourra aussi être utilisé pour alimenter des radiateurs spécialement conçus pour brûler de l’éthanol, et pour faire fonctionner des générateurs de 5 kW, afin de fournir de l’électricité en milieu rural.
Source : Green & Vert le 18 octobre 2011