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Le projet BioVive, la vigne productrice d’énergie !

Vignes de Champagne, photo Frédéric Douard

Saint-Gobain Emballage qui commercialise ses produits sous la marque Verallia, GDF SUEZ, XYLOWATT, le CIRAD et le CIVC (Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne) se sont associés dans le cadre du projet BIoVive pour accélérer la substitution de l’énergie fossile par de l’énergie renouvelable d’origine viticole.

Le projet BioViVe (Biomasse Viticole pour la fusion du Verre) est un projet de Recherche et Développement dont l’objectif est l’utilisation directe, dans un four verrier, d’un gaz de synthèse obtenu par gazéification des sous-produits ligneux issus de la taille et de l’arrachage de la vigne. Ce gaz de synthèse viendra en substitution des énergies fossiles actuellement utilisées.

Le vignoble champenois dispose de ressources de biomasse non encore valorisées comme les bois de taille brûlés sur parcelle ou les ceps arrachés. A partir de la technologie existante de gazéification de bois d’exploitations forestières, le projet BioViVe consiste en l’adaptation du procédé de gazéification aux caractéristiques des bois de vignes et l’optimisation du gaz de synthèse obtenu pour une utilisation dans un four verrier. Ainsi, la vigne, qui produit le vin de Champagne, servira également à produire une partie de l’énergie nécessaire à la fabrication des bouteilles dans lesquelles il sera commercialisé.

Parallèlement aux recherches sur le gaz de synthèse, les partenaires souhaitent créer une filière de collecte de la biomasse, pérenne et locale, mobilisant les vignerons de Champagne.

A l’issue de ce projet de Recherche et Développement, les partenaires BioViVe espèrent avoir testé un taux de substitution d’environ 7 % du combustible alimentant le four verrier de Oiry en Champagne et avoir acquis les connaissances nécessaires pour envisager le développement de la filière pour des taux de substitution allant jusqu’à 50 %.

En cas de succès, le projet BioViVe permettra d’économiser dans sa phase industrielle 10 000 tonnes de CO2 par an. Il représente un investissement global de 4,8 millions d’euros. Il bénéficie du soutien de l’Agence Nationale de la Recherche française et a été labellisé par les pôles de compétitivité IAR (Champagne Ardennes – Picardie) et DERBI (Languedoc Roussillon).

Le choix des partenaires français s’est porté sur la société de cogénération belge XYLOWATT pour plusieurs raisons :

  • La technologie de gazéification NOTAR® brevetée par XYLOWATT est une technologie à lit fixe mieux adaptée à l’application sur le four verrier que les technologies concurrentes, notamment en terme de puissance. En effet, la puissance de 1 MW du réacteur livré convient tout particulièrement à des essais pilotes, suivis en cas de succès par un déploiement industriel avec des réacteurs de plus grande puissance.
  • Un équipement déjà commercialisé qui a fait ses preuves.
  • Des références en fonctionnement industriel appliqué à la cogénération.

Les Partenaires

XYLOWATT : La société de Charleroi spécialisée dans la gazéification de la biomasse, développe et commercialise des centrales de cogénération par gazéification de bois. L’entreprise, implantée à Marchienne-au-Pont (Charleroi – Belgique), emploie 35 personnes.

SAINT-GOBAIN EMBALLAGE: Société française du Pôle Conditionnement de Saint-Gobain, désormais baptisée Verallia. Deuxième acteur d’envergure internationale sur son marché, Verallia conçoit et fabrique des emballages en verre. En 2010, Verallia a produit près de 25 milliards de bouteilles et de pots. 

GDF SUEZ : Le Groupe propose des solutions aux particuliers, aux villes et aux entreprises dans quatre secteurs clés : le gaz naturel liquéfié, les services à l’efficacité énergétique, la production indépendante d’électricité et les services à l’environnement.

CIRAD : Le CIRAD est un centre de coopération en recherche agronomique spécialisé dans les productions tropicales et méditerranéennes. Son Unité de Recherche Biomasse-Energie basée à Montpellier travaille sur la conception de procédés de valorisation énergétique de la biomasse pour la production de chaleur, d’électricité ou d’agrocarburants, notamment les procédés de gazéification.

CIVC : Le  gère et défend les intérêts communs des vignerons et des maisons de Champagne. Le CIVC a réalisé le bilan carbone de la filière Champagne dès 2003 et mis en place dans la foulée un plan d’action qui comporte aujourd’hui une cinquantaine d’actions élémentaires parmi les quelles l’allègement du poids des bouteilles et la collaboration au programme BioViVe. L’objectif de la profession est de réduire ses émissions de GES de 25% en 2020 et de 75 à 80% à l’horizon 2050.

Frédéric Douard, Bioénergie International