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Etat des lieux du parc de chaufferies automatiques au bois en Poitou-Charentes à fin juin 2011

L’AREC Poitou-Charentes ou Agence Régionale d’Evaluation environnement et Climat vient de publier son observatoire régional semestriel des chaufferies bois en région Poitou-Charentes : Repère bois-énergie 1er semestre 2011.

Ce tableau de bord semestriel présente un bilan du développement des installations automatiques au bois en région Poitou-Charentes à fin juin 2011 (nombre d’installations, puissance installée, production thermique, consommation de bois) et son évolution sur les derniers semestres. Il présente la répartition du parc installé par cible (particulier, collective, industrie) par département et propose des cartographies à l’échelon du canton.

On y note que le parc de chaudières automatiques au bois en service s’accroît au fur et à mesure des nouvelles installations alors que les plus anciennes, mises en service au début des années 1990, sont encore majoritairement en activité. Le parc en service a sensiblement progressé au cours du dernier semestre pour atteindre 191,7 MW au 30 juin 2011. Sur les 9 derniers semestres, la répartition départementale a peu évolué : les Charente et les Deux-Sèvres ont une puissance en service comparable tandis que la Vienne reste en retrait. Charente-Maritime et Deux-Sèvres se partagent un parc de chaufferies industrielles très orienté sur l’industrie de transformation du bois et, dans une moindre mesure, sur les industries agro-alimentaires. Les installations collectives sont également présentes dans ces deux départements ainsi qu’en Charente où les puissances installées sur ce segment sont historiquement importantes.

>> Chiffres clés

  • Puissance cumulée des installations (segments Particulier, Collectif et Industrie) en fonctionnement au 30/06/2011 : 191,7 MW
  • Puissance des installations mises en service au 1er semestre 2011 : 5 768 kW
  • Nombre d’installations en service : 1 512 dont 79 nouvelles installations au 1er semestre 2011.
  • Consommation annuelle de bois du parc : 140 820 tonnes.
  • Évitements gaz à effet de serre : 108 720 tonnes de CO2 évitées

Sur les 76 nouvelles chaufferies attendues, la majorité concerne des chaufferies collectives. En terme de puissance attendue, les 43,5 MW sont répartis entre les segments Industrie (22,5 MW) et Collectif (21 MW). On notera que la puissance moyenne des chaufferies prévues est supérieure à celle des chaufferies installées en raison de la mise en service prochaine des chaufferies de fortes puissances (Collectives et Industrielles) financées par le Fonds Chaleur.

L’évolution semestrielle en nombre est orientée par le segment des particuliers qui représente l’essentiel des chaufferies mises en service. La demande sur ce segment est traditionnellement plus importante au second semestre qu’au premier du fait du contexte saisonnier des achats  d’équipements de production de chaleur. La baisse notable du premier semestre 2011 trouve peut-être son origine dans la baisse sensible du crédit d’impôt (de 22 à 36% en 2011 contre 25 à 40% auparavant). Sur ce segment, les départements des Deux-Sèvres et de la Vienne soutiennent la demande régionale des derniers semestres.
Les puissances installées sont souvent dépendantes de la mise en service ou non de chaufferies industrielles ou collectives de forte puissance. Ainsi, au 1er semestre 2011, la puissance mise en service (5,8 MW) est principalement le fait de la mise en service d’une chaudière industrielle de 2,3 MW en Charente-Maritime.

Consommations en tonnes de combustibles

La consommation totale de bois et assimilés par les chaudières automatiques en service s’élève à environ 141 000 tonnes correspondant à 42 000 tep(5). Il s’agit, pour l’essentiel, de bois déchiqueté, principalement connexes de bois et, dans une moindre mesure, plaquette forestière. Le granulé n’occupe – malgré son essor actuel – qu’une part très modeste de la consommation. Le bois est majoritairement utilisé par l’industrie de transformation du bois (fabrication de meubles, de panneaux) en auto-consommation, à partir de bois à disposition. Les installations à venir (hors segment des particuliers) devraient accroître la consommation d’environ 36 700 tonnes (soit 26% de plus que la consommation actuelle), essentiellement en bois déchiqueté. La consommation supplémentaire attendue est à rapprocher de l’estimation du gisement de bois déchiqueté mobilisable à l’échelle régionale de 260 000 tonnes (source : Mission d’observation biomasse, AREC 2010).

Les particuliers représentent 83% des installations automatiques en service mais seulement 18% de la puissance régionale. A contrario, les 65 chaufferies industrielles en service génèrent plus de la moitié de la puissance installée.

Concentré jusqu’en 2006 sur les chaudières à plaquettes, le marché des chaudières automatiques pour particuliers s’est depuis développé et diversifié avec l’essor des chaudières (mais aussi des poêles) fonctionnant au bois granulé. Cette filière est désormais largement majoritaire dans les installations de chauffage central automatique au bois en région. Les chaudières plaquettes à silo, de puissance moyenne importante (45 kW), répondent à un secteur niche d’habitats de grandes surfaces, contrairement aux chaudières plaquettes à trémie, destinées aux habitats de surfaces plus modestes. Ces dernières souffrent en conséquence de la concurrence des chaudières granulés, plus fonctionnelles et à plus grande autonomie pour un même volume de stockage.

Le coût des chaudières est globalement stable sur les 3 dernières années. Les chaudières à plaquettes sont les plus onéreuses car elles nécessitent des coûts d’infrastructure (stockage, mini réseau) souvent élevés. Les coûts des installations à granulés ont sensiblement reculé en 2010, aussi bien pour les chaudières (coût moyen de 17 300€) que pour les poêles hydrauliques (coût moyen de 5 900€). Attention, l’évolution des coûts des chaudières plaquettes et des poêles à granulés sur les derniers semestres est à relativiser compte tenu de la faiblesse des échantillons considérés.

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