La durabilité de la bioénergie forestière au Canada
Je m’appelle David Paré, je suis chercheur au Service canadien des forêts. Mes travaux de recherche portent sur la durabilité des écosystèmes forestiers. La biomasse forestière a des avantages certains du point de vue environnemental, mais on doit aussi veiller à ce que l’utilisation de cette biomasse ne compromette pas le fonctionnement des écosystèmes. Donc nos travaux de recherche visent à préciser les quantités de biomasses qui peuvent être récoltées sans nuire à la forêt.
La bioénergie, c’est toute forme d’énergie qui est produite à partir de la biomasse. Et on peut définir la biomasse comme toute matière qui provient du vivant. Par exemple, toutes les parties d’un arbre sont considérées comme de la biomasse.
La biomasse forestière provient de trois sources : les résidus d’usines, les résidus de récolte forestière et de plantations dédiées à la production d’énergie.
On peut utiliser cette biomasse en combustion directe pour produire de la chaleur, on peut produire avec cette biomasse de l’électricité ou encore des biocarburants.
La bioénergie qui provient de la forêt est une énergie qui produit très peu de carbone et si elle provient d’un aménagement forestier durable, c’est une source d’énergie qui est renouvelable à perpétuité. C’est aussi une source d’énergie qui est produite localement donc pour les communautés qui vivent près de la forêt, c’est une source d’énergie qui est accessible et qui est fiable.
Depuis plusieurs décennies, l’industrie forestière utilise la bioénergie dans les usines forestières. Les usines de pâtes et papiers, les usines de sciage utilisent les résidus sous forme de brin de scie ou d’écorces pour produire de l’énergie. Cette énergie est déjà disponible à l’endroit où on en a besoin, on n’a aucun besoin de la transporter. Elle sauve des coûts, mais aussi elle sauvent de grandes quantités de gaz à effet de serre.
La biomasse forestière est abondante au Canada, mais les quantités ne sont pas, par rapport à nos besoins, ne couvrent, ne peuvent pas couvrir tous nos besoins donc il va falloir utiliser cette biomasse de la meilleure façon possible.
Il y a un intérêt grandissant pour utiliser de la biomasse des parterres de coupes, c’est ce qu’on appelle les résidus forestiers qui est constitué de branches ou d’essences non commerciales, en fait de biomasse qui n’est pas utilisée dans d’autres, par d’autres industries.
Nos recherches, au Service canadien des forêts, tentent de préciser les quantités de biomasse qu’on peut prélever de la forêt sans nuire à celle-ci.
Une question qui est importante, c’est de savoir combien de biomasse on peut récolter et dans quel type d’écosystème pour s’assurer que les fonctions de l’écosystème soient maintenues. Donc les forêts continuent de pousser à leur rythme, que les fonctions de la forêt, comme le maintien de la biodiversité, le maintien de la qualité de l’air et de l’eau soient maintenus.
On a, par exemple, des dispositifs expérimentaux où on récolte différentes quantités de biomasse et on mesure l’effet sur les sols et sur la croissance des forêts.
Les Canadiens sont très attachés à leurs forêts. La forêt produit une quantité de biens, mais en même temps tout le monde veut une forêt en santé, une forêt productive et une forêt qui est belle. Nos travaux visent donc à faire en sorte que l’utilisation de la forêt ne nuise pas à toutes ses qualités qu’elle a.
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Source : Ressources Naturelles Canada