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La ville de Lons-le-Saunier étend son réseau de chaleur renouvelable et de récupération

La ville de Lons-le-Saunier étend son réseau de chaleur renouvelable et de récupération

Les thermes de Lons-le-Saunier sont chauffées par le réseau de chaleur, photo Office de Tourisme de Lons-le-Saunier

Le 22 avril 2025, la municipalité de Lons-le-Saunier et la direction Nord-Est d’ENGIE Solutions ont officialisé une nouvelle étape du déploiement du réseau de chaleur de la ville. Cet accord vise à étendre le réseau et à poursuivre la décarbonation du territoire lédonien, consolidant ainsi les actions en faveur de la transition énergétique engagée depuis 30 ans sur ce territoire.

Lons-le-Saunier, ville pionnière de la décarbonation

Lons-le-Saunier, 17 000 habitants, est la préfecture du département du Jura. Nichée entre les contreforts du massif du Jura et la plaine de la Bresse, la ville est connue pour ses sources salées exploitées depuis l’époque romaine, pour être la ville natale de Claude Joseph Rouget de Lisle, l’auteur de La Marseillaise nationale et aussi pour être la ville historique de la Vache qui Rit. Et cela fait maintenant 30 années que Lons-le-Saunier a commencé à décarboner son réseau de chaleur.

Mis en service à l’origine en 1969 par la Soccram, aujourd’hui filiale de ENGIE Solutions, via une délégation de service public, le réseau de chaleur de la Marjorie alimentait deux quartiers d’habitat social, La Marjorie et Les Mouillères. Après la mise en service du tri des déchets ménagers au niveau départemental en 1994, une Unité de Valorisation Energétique a été crée à Lons-le-Saunier pour incinérer les Ordures Ménagères Résiduelles du département, c’est à dire celles qui n’étaient pas recyclables. Cette unité énergétique a été raccordée au réseau de chaleur de la ville et plus tard au nouveau centre nautique municipal.

Le centre nautique Aqua’Rel à Lons-le-Saunier est chauffé par le réseau de chaleur, photo ECLA Lons Agglomération

Par la suite, deux chaufferies biomasse ont été successivement installées : une de 2 MW en 2008 rue Anne Frank à côté du Lycée Jean Michel et une de 3 MW à la chaufferie de la Marjorie en 2013. A ce stade et jusqu’à aujourd’hui, cette configuration permet de chauffer l’équivalent de 4400 équivalents-logements, avec 11,7 km de réseau et avec un mix énergétique suivant : 66% de chaleur issue de la combustion des OMR, 25% de chaleur issue de la combustion de la biomasse et 9% de gaz fossile. Ce taux de couverture permet d’économiser chaque année l’équivalent 7700 tonnes d’émissions de CO₂ chaque année, par rapport à une production uniquement au gaz fossile.

L’une des deux chaufferies bois du réseau de chaleur de Lons le Saunier, photo Frédéric Douard

La livraison annuelle de chaleur aux 85 sous-stations actuelles du réseau varie de 32 à 36 GWh selon les années, et permet de valoriser chaque année en moyenne 4500 tonnes de bois local et une partie des presque 40 000 tonnes d’OMR brûlées à Lons-le-Saunier.

Un réseau de chaleur vertueux et attractif

Aujourd’hui, de nombreux établissements publics, bâtiments résidentiels et tertiaires souhaitent se raccorder à ce service public pour bénéficier de chaleur durable, locale, à coût stable et maîtrisé. Celui-ci n’est cependant en l’état pas en capacité d’accueillir de nouveaux abonnés en raison de la saturation des productions d’ENR&R et des limitations de certaines sections de son infrastructure. Par ailleurs, une mise en conformité de la chaufferie de secours est nécessaire pour garantir la fiabilité et la pérennité du service.

La signature du 28e avenant au contrat de concession du réseau de chaleur de Lons-le-Saunier, le 22 avril 2025, entre Matthieu Bonvoisin, directeur du Territoire Nord-Est chez ENGIE Solutions, à gauche, et Jean-Yves Ravier, maire de Lons-le-Saunier, photo Frédéric Douard

Pour répondre à ces enjeux, c’est par la signature d’un 28e avenant au contrat de concession initial que la ville de Lons-le-Saunier et ENGIE Solutions ont conclu de réaliser une transformation majeure du réseau. Cette transformation s’accompagnera d’un changement de nom de la société de projet, jusqu’ici encore la SOCCRAM Lons-le-Saunier, pour devenir Lons Energies. Cet avenant prolonge le contrat initial jusqu’en 2044, date à laquelle il fêtera ses 75 ans !

Actuellement, l’usine d’incinération injecte au maximum 5 MW de chaleur dans le réseau en période de chauffage, alors qu’une quantité importante d’énergie fatale reste disponible. Afin d’étendre le réseau et de valoriser cette ressource, sans créer de nouvelle unité de production, le projet prévoit :

  • de modifier les équipements de l’UVE de manière à valoriser 3 MW supplémentaires de chaleur fatale, donc en plus des 5 MW actuels ;
  • de créer un réseau d’eau chaude entre l’usine d’incinération et la chaufferie existante de la Marjorie, un réseau qui était jusqu’ici en vapeur ;
  • de passer le réseau existant de haute à basse température et avec redimensionnement de certains tronçons ;
  • d’étendre le réseau de chaleur de 8 km supplémentaires ;
  • de raccorder 57 nouveaux bâtiments, dont environ 700 logements ;
  • et tout cela sans presque altérer le taux d’énergie renouvelable et de récupération du réseau, qui passera à 85%.

L’unité de valorisation énergétique des déchets de Lons-le-Saunier va fournir 3 MW de plus au réseau de chaleur de la ville, photo Sydom du Jura

Un équipement structurant au service des Lédoniens et de l’environnement

Au-delà de la valorisation d’une énergie locale disponible, cette extension du réseau de chaleur s’inscrit dans une dynamique plus large de transition écologique. Elle permettra une réduction de 14% de la consommation globale de gaz fossile à l’échelle de la ville et permettra de renforcer la souveraineté énergétique locale tout en contribuant aux objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par la Stratégie Nationale Bas-Carbone. Ainsi, près de 3800 tonnes de CO₂ seront évitées en plus par an.

Parmi les futurs abonnés, l’hôpital de Lons-le-Saunier bénéficiera d’une solution sécurisée pour sa production de chaleur. Son raccordement lui permettra de stabiliser sa facture énergétique mais aussi de se conformer au décret tertiaire du 23 juillet 2019, qui impose une réduction progressive des consommations énergétiques des bâtiments du secteur public et tertiaire.

Le Centre hospitalier de Lons-le-Saunier sera raccordé au réseau de chaleur, photo Centre Hospitalier Jura Sud

Avec un investissement total de près de 21 millions d’euros, ce projet garantira à long terme une chaleur à prix compétitif, réduisant la dépendance aux énergies fossiles et aux fluctuations des prix du marché. Les travaux débuteront en mai 2025 pour une durée de trois ans et l’énergie supplémentaire issue de l’usine d’incinération alimentera le réseau à partir de début 2027.

Chiffres clés du réseau de chaleur de Lons-le-Saunier

Jusqu’en 2027 A partir de 2027
Longueur du réseau 12 km 20 km
Nombre de sous-stations 85 142
Equivalents-logements 4400 6100
Livraison totale de chaleur 34 GWh/an 50 GWh/an
Livraison de chaleur fatale 22 GWh/an ou 66% 30 GWh/an ou 60%
Livraison de chaleur de biomasse 8,5 GWh/an ou 25% 12,5 GWh/an ou 25%
Livraison de chaleur de gaz fossile 3,5 GWh/an ou 9% 7,5 GWh/an ou 15%
Mix de chaleur renouvelable et fatale 91% 85%
Puissance délivrée par l’UVE 5 MW 8 MW
Puissances bois 5 MW 5 MW
Emissions de COévitées 7700 tonnes/an 11 500 tonnes/an

Pour en savoir plus :

Frédéric Douard, en reportage à Lons-le-Saunier

Voir également cette vidéo sur l’UVE de Lons-le-Saunier : 

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