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La France veut-elle gagner des milliards € par an avec le bois-énergie ?

Editorial du Bioénergie International n°94 de décembre 2024

Dans le cadre de la politique climatique de la France, le développement de la première énergie renouvelable, le bois-énergie, pourrait rapporter gros au pays !

La France veut-elle gagner des milliards € par an avec le bois-énergie ?

La part des EnR dans la consommation finale brute d’énergie en France à l’horizon 2030, source ministère de la Transition énergétique. Cliquer sur le graphique pour l’agrandir.

En 50 ans, la facture énergétique de la France est passée, en euros d’aujourd’hui, d’environ 10 Mds € en 1970 (1,6 % du PIB) à 148 Mds € en 20221 (4,4 % du PIB), des dépenses largement imputables aux importations de pétrole et de gaz fossile. Et si l’on regarde en cumul, le solde négatif de la balance commerciale énergétique française dépasse de loin les 1000 milliards € sur la période. Ce phénomène qui s’intensifie a deux conséquences majeures : un appauvrissement croissant du pays et, à l’heure où le gouvernement français cherche désespérément des milliards pour boucler son budget, ces dépenses vertigineuses amputent les capacités d’action de l’Etat qui ne peut assumer les investissements indispensables dans la rénovation et la transition énergétique, un serpent qui se mord la queue.

Car tout l’enjeu de la contribution de la biomasse, et du bois en particulier, c’est de transformer des charges d’importation d’énergie en emplois, en cotisations sociales et en impôts. Notons en passant que cette phrase, que je n’ai pas inventée, était le credo des développeurs du bois-énergie en Autriche au début des années 1990, et elle l’est toujours !

Pour chiffrer cette contribution, prenons les chiffres du ministère de la transition énergétique : la France affichait un part d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie de 20,7% en 20222, dont près de 32% de biomasse solide ce qui représente 111 TWh. A côté de cela, l’objectif à 2030 est de parvenir à 33% d’EnR, dans seulement 5 ans ! Alors, juste en respectant les engagements pris par le pays, il faudrait atteindre une consommation de biomasse solide de 177,5 TWh/an, soit un bond de 67 TWh par rapport à 2022. Or, 67 TWh, cela s’achète aujourd’hui bon an mal an sur le marché mondial dans une fourchette de 2 à 4 Mds €, selon que l’on parle de gaz naturel à 30€/MWh ou de fioul à 60 €/MWh. Et voilà des milliards trouvés quand les objectifs de transition énergétique par le bois seront atteints ! N’est-ce pas motivant ? On pourrait faire le même type de calcul avec le biométhane. Et toutes ces importations évitées pourraient financer à elles seules une politique climatique efficace et commencer à infléchir la courbe de la dette. Comme disait le gorille de l’AFME : pas si bête !

Frédéric Douard, rédacteur en chef

Sources :

  1. www.euractiv.fr
  2. www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr

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