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Projet de Loi de Finance 2021 pour la France : une transition écologique plus lointaine que jamais

Plus le calendrier s’avance dans le quinquennat d’Emmanuel Macron, plus la transition écologique nationale s’éloigne de la concrétisation, photo Frédéric Douard

28 septembre 2020, le projet de loi de finances 2021 pour la France a été publié. Il englobe notamment les 100 milliards d’euros du Plan de relance. Le Réseau Action Climat regrette qu’après la douche froide du Plan de relance vert pâle qui a mis fin à l’élan vers le « monde d’après » et qui signe la reprise de la politique écologique des petits pas, le projet de loi de finances n’apporte aucune avancée significative sur les chantiers prioritaires de la transition écologique et solidaire.

Le Réseau n’observe rien sur la baisse des subventions aux énergies fossiles, aucune dépense fiscale sur les taxes sur l’énergie ne sera supprimée et la fin des garanties à l’export en faveur des projets gaziers et pétroliers est également absente du projet de loi. Pire, les entreprises bénéficient de davantage d’aides pérennes sans aucune contrepartie sociale ou écologique. De plus, selon le collectif d’associations écologistes, les financements pour la rénovation des logements privés, le développement des mobilités alternatives à la voiture individuelle ainsi que pour la transformation du monde agricole et les collectivités territoriales restent bien en-deçà des besoins. A côté de cela, le RAC observe que des technologies qui bloquent ou ralentissent la transition écologique, comme le nucléaire, seront soutenues.

Le RAC fait aussi remarquer, qu’après les grands discours et les appels à la transformation vers des sociétés plus résilientes, le contexte politique français est alarmant : des voix s’élèvent actuellement pour décrédibiliser les propositions de transition écologique, en les décrétant comme « anti-sociales ». Les associations du Réseau Action Climat sont très inquiètes des suppressions d’emplois suite à la crise sanitaire, mais restent convaincues que la solution ne réside pas dans l’octroi d’aides publiques aux entreprises sans aucune conditionnalité ni sociale, ni environnementale.

Certains secteurs d’activités polluants doivent se transformer, voire diminuer leur activité afin de respecter les engagements climatiques de la France. Pour le collectif il faut dès aujourd’hui proposer aux salariés et sous-traitants concernés une « porte de sortie verte » vers des métiers d’avenir, dont tous les scénarios montrent qu’ils seront plus nombreux que les emplois perdus.

Si, à l’échelle mondiale, nous continuons d’émettre autant qu’en 2018, le budget carbone estimé pour avoir 50 % de chance de limiter la hausse de la température mondiale à +1,5°C sera épuisé en 2030.

Le Réseau Action Climat et ses associations membres en appellent donc aux Parlementaires français pour augmenter l’ambition et la cohérence du Plan de relance et rendre le budget global de la France pour 2021 plus vert et plus juste.

Frédéric Douard