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Les lauréats de l’appel à projets Biomasse Chaleur Industrie Agriculture et Tertiaire (BCIAT) 2018

La papeterie Saïca de Venizel vient d’installer une chaudière biomasse de 44 MW dans le cadre du Fonds Chaleur, photo Frédéric Douard

L’aide du Fonds Chaleur vise à assurer la rentabilité de projets de production de chaleur à partir de biomasse en répondant à la fois aux enjeux économiques et environnementaux tout en s’intégrant aux activités des entreprises. Depuis 2009, l’appel à projets BCIAT a permis la réalisation de 106 installations de grande taille et la production de plus de 6 TWh/an couvrant une diversité de besoins (process de production, chauffage…) et de secteurs d’activité (agroalimentaire, chimie, etc.).

En près de 10 ans, les technologies de combustion n’ont cessé de gagner en maturité et en performance notamment d’un point de vue énergétique avec des rendements supérieurs à 85%. Un partenariat solide avec les fournisseurs locaux de biomasse, une logistique de réception et contrôle du combustible (comme pour toute matière première) permettent de maitriser la ressource énergétique et sa qualité. La biomasse participe à la réduction de la production de CO2 d‘origine fossile et les technologies des filtrations des fumées répondent aux exigences sur la qualité de l’air.

L’AAP BCIAT compte pour son édition 2018 sept lauréats pour un montant total d’aides de 26,6 millions d’euros et 70 millions d’euros d’investissement. Les lauréats sont issus d’une grande diversité de secteurs d’activités avec des besoins différents tant en terme de puissance que de technologies de production. Cette édition confirme la tendance de ces deux dernières années à l’augmentation de l’utilisation de bois déchets comme combustible. Cette part s’élève cette année à environ 60 % de la consommation de biomasse totale pour l’ensemble des projets. On note également un retour des installations fonctionnant avec des plaquettes forestières.

Voici la liste des projets lauréats pour l’édition 2018 :

Lauréats Secteurs Régions Production en GWh/an
DROME ARDECHE ENROBES Matériaux AURA 11,9
VOLTINOV – ALSAPAN Bois Grand Est 6,6
CAPDEA DéshydratationProduits agricoles Grand Est 29,9
ENGIE – NOVO NORDISK Pharmacie Centre- VdL 23,1
SAS SOKA Matériaux Bretagne 37
GUYOT ENVIRONNEMENT Laiterie Bretagne 57,6
TARANIS du ROUVRAY Papier/carton Normandie 237,6
  Total 464

Zoom sur trois projets de l’appel à projets BCIAT 2018

Société Kaolinière Armoricaine – Projet de chaufferie biomasse

Le projet de chaufferie biomasse de 8 MW de la Société Kaolinière Armoricaine (Soka) s’inscrit dans une démarche d’écologie industrielle et territoriale et d’optimisation des flux dans le département des Côtes-d’Armor. Soka qui voit son activité de production de kaolin augmenter, souhaite diminuer sa dépendance aux énergies fossiles et utiliser une ressource locale pour produire son énergie. Les bois en fin de vie issus du territoire serviront de combustible pour alimenter la future chaudière biomasse de Quessoy. Ainsi, une partie des déchets de bois collectés par le syndicat Kerval Centre Armor et par l’entreprise Guyot Environnement qui, jusqu’à présent était destinée à l’exportation ou à l’enfouissement, sera valorisée énergétiquement et localement.

Novo Nordisk – Projet de chaufferie biomasse

Le projet a pour but l’implantation par Engie d’une chaufferie biomasse de 4,2 MW pour la production de vapeur du site Novo Nordisk de Chartres (Eure-et-Loir), unité de production d’insuline, en utilisant une ressource biomasse majoritairement à partir de plaquettes forestières issus de zones situées à moins de 150 km autour de Chartres. A ce jour, le département d’Eure et Loire ne comporte aucun projet bois-énergie structurant sur cette ressource biomasse hormis le projet en cours de réseau de chaleur de la Ville de Chartres (en développement et partiellement sur d’autres types de biomasse). Ainsi le projet doit permettre de renforcer la filière bois-énergie sur ce département Enfin le projet sera créateur de valeur ajoutée tant pour le territoire qu’au niveau national en faisant appel à des fournisseurs et équipementiers majoritairement français et régional le cas échéant.

Capdéa – Projet de chaufferie biomasse

CAP DEA est une coopérative agricole de l’Aube créée en 1971 spécialisée dans la déshydratation de produits agricoles. Le volume d’activité dépend de la variabilité des rendements agricoles pour les trois productions principales (luzerne, œillette, pulpes de betteraves). Des sécheurs charbon/gaz existants seront adaptés pour pouvoir injecter de la biomasse en substitution du charbon, et assurer les besoins de chaleur conséquents de ce type d’installations d’une puissance totale de 72 MW. La coopérative souhaite préparer son évolution industrielle en anticipant de nouvelles contraintes, normes, contexte fiscal qu’elle pourrait subir dans les dix prochaines années. Ces perspectives ont été listées, évaluées et elles militent pour la construction d’outils plus performants tant en terme d’efficacité énergétique, que de diminution des impacts, notamment en utilisant plus de biomasse dans le mix énergétique.

Pour en savoir plus :