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De nombreux députés français défavorables à l’huile de palme dans les biocarburants

Palmeraie à huile, photo Frédéric Douard

Alors que les importations d’huile de palme pour la production de biocarburants augmentent depuis plusieurs années en France, l’Assemblée Nationale pourrait mettre fin à un avantage fiscal à l’origine de ce phénomène.

Après un premier vote favorable en Commission Développement Durable, c’est la Commission des Finances qui le 10 octobre 2018, dans le cadre de l’examen de la loi de Finance 2019, a soutenu un amendement visant à exclure l’huile de palme du dispositif fiscal français en faveur des biocarburants.

Alors que le gouvernement français, contre l’avis de Nicolas Hulot, a autorisé Total à intégrer 300 000 tonnes d’huile de palme chaque année dans sa bioraffinerie de La Mède, ce qui pourrait augmenter d’environ 60% les importations françaises d’huile de palme, cette nouvelle séquence politique montre bien que la bataille est loin d’être finie.

Pour Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre France : « L’utilisation massive d’huile de palme dans les carburants est un scandale environnemental qui dépasse les clivages politiques. Des députés de l’ensemble des groupes politiques ont déposé des amendements pour mettre fin à l’avantage fiscal qui a contribué à ouvrir en grand les vannes. C’est maintenant qu’il va falloir être vigilant car les lobbies vont tout faire pour le saboter ».

La pression est désormais sur le gouvernement français qui souffle le chaud et le froid sur ce sujet depuis la présentation du Plan Climat en juillet 2017.

Au niveau européen, le débat à propos de l’avenir de l’huile de palme dans les carburants est toujours vif. L’Europe s’est engagé à plafonner puis à éliminer au plus tard en 2030 les matières premières les plus néfastes pour les forêts et le climat de la liste des intrants pour la production de biocarburants. L’huile de palme et de soja sont clairement dans le viseur. Ce sera à la Commission Européenne de préciser cette liste dans un rapport attendu pour février 2019.

1 réponse
  1. 19 octobre 2018 – Dans la nuit, l’Assemblée Nationale a rejeté un amendement visant à mettre un terme à une niche fiscale favorable à l’utilisation d’huile de palme dans les carburants. Cet amendement était pourtant porté par la Commission des Finances, la Commission Développement Durable et des députés de l’ensemble des partis politiques, dont LREM.

    Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre France, à l’origine de l’interpellation des députés, réagit : “En faisant pression sur les députés LREM pour leur forcer la main, le gouvernement montre son visage et affirme publiquement que les intérêts de Total passent avant les enjeux climatiques. Le gouvernement est en train de s’isoler alors qu’une coalition très large et transpartisane d’acteurs demande avec raison de mettre un terme à ce scandale”.