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Saretco-Biopale convertit le foyer de la centrale biomasse d’Eye à la combustion de bois-déchet

Article paru dans le Bioénergie International n°56 de juillet-août 2018

Soulèvement des anciens barreaux, photo Biopale

La centrale biomasse d’Eye au sud-est de l’Angleterre, détenue par Energy Power Resources Ltd, produit 58 t/h de vapeur surchauffée à 66 bar et 450 °C. Conçue et fournie en 1992 par le constructeur danois Aalborg Industries qui l’avait équipée d’une grille KEM, elle a été la première centrale au monde à être alimentée par des fientes de volaille (140 000 tonnes par an). Récemment, des déchets de bois de classe A ont intégré le mix combustible. Mais rapidement, au regard des contraintes économiques d’approvisionnement en cette qualité de bois, l’exploitant du site a décidé d’intégrer plutôt du déchet de bois B à la place du A. Ceci lui a permis de gagner à la fois sur le coût d’achat du combustible et sur le rendement énergétique de l’installation étant donné que le pouvoir calorifique de ce nouveau bois est supérieur au précédent.

Par contre, l’intégration du bois B a occasionné des dysfonctionnements récurrents dans le foyer. C’est dans ce contexte que la société française BIOPALE (filiale de SARETCO) a été missionnée, pour faire évoluer la grille de combustion. Des visites sur place ont été organisées fin 2017 pour expertiser le foyer. Le cahier des charges résultant de cette expertise fut de développer une nouvelle conception pour les barreaux de grille, et fut de changer leur métallurgie pour améliorer la combustion tout en assurant une meilleure longévité du matériel.

Les dysfonctionnements induits par le nouveau combustible

Depuis l’intégration de bois de classe B dans le mix combustible, des éléments métalliques, et notamment de l’aluminium, venaient perturber le bon fonctionnement de la grille. En effet, l’aluminium fusionne et se fige entre les barreaux, générant des écartements de barreaux et des blocages.

Le blocage de la grille se produisait également lors du raclage des gradins fixes par les gradins mobiles. Les éléments métalliques fondus s’inséraient alors sous le nez des barreaux mobiles et les soulevaient.

Ecartement des anciens barreaux dû à l’aluminium, photo Biopale

Par ailleurs, les écarts générés entre et sous les barreaux par l’aluminium créaient des passages d’air non souhaités qui perturbaient la combustion qui n’était alors plus maîtrisée.

Le passage au bois B imposait enfin aussi des conditions thermiques que les barreaux d’origine ne pouvaient pas supporter sans se dégrader rapidement.

Solutions proposées par Saretco-Biopale

Saretco-Biopale a premièrement proposé pour les barreaux une nouvelle métallurgie en adéquation avec le nouveau PCI du mix.

Gradins modifiés par BIOPALE en vue de dessus

Ensuite, Saretco-Biopale a fait évoluer la conception même des barreaux. Elle a ainsi modélisé et développé des barreaux spécifiques plus larges et avec une masse plus importante pour limiter le soulèvement des gradins. Puis elle les a fabriqués en moulage de précision de manière à réaliser des passages d’air très précisément calibrés pour une combustion maîtrisée.

Gradins modifiés par BIOPAPLE en vue de dessous

Enfin, pour éviter l’écartement des barreaux, Saretco-Biopale les a reliés entre eux par des tirants pour obtenir des gradins compacts ne laissant plus les éléments s’insérer, ceci renforçant encore l’effet de masse du gradin et limitant au maximum son risque de soulèvement.

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Frédéric Douard

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