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Une nouvelle chaufferie bois à Angers pour le quartier Monplaisir et l’usine Scania

La Maine à Angers, photo Frédéric Douard

Le 17 septembre 2018, ENGIE Réseaux, la Communauté Urbaine Angers Loire Métropole et la Banque des Territoires ont signé les statuts de la SEREM – Société des Energies REnouvelables de Monplaisir. Cette société aura notamment pour objet la construction d’une chaufferie centrale bois qui viendra alimenter en chauffage et en eau chaude sanitaire le quartier Monplaisir de la ville d’Angers ainsi que le site de l’industriel Scania. Elle aura pour actionnaires ENGIE Réseaux (65%), la Banque des Territoires (25%) et Angers Loire Métropole (10%).

Une première en France

S’inscrivant dans le cadre de la Loi de Transition Energétique, c’est la première fois en France que ce type de structure juridique est créé pour la production de chaleur renouvelable à partir de biomasse. L’objectif est de permettre à la collectivité une mise en œuvre rapide du projet afin de pouvoir faire bénéficier les Angevins mais aussi l’industriel Scania du savoir-faire technique d’ENGIE Réseaux dans la production d’énergie renouvelable.

Ce projet permet aux trois actionnaires de créer un partenariat renforcé avec un industriel ayant un ancrage territorial fort. Scania (constructeur de camions du groupe Volkswagen), un des premiers employeurs de la ville d’Angers, intervient en effet à plusieurs niveaux du projet puisqu’il mettra à disposition de la société de production le terrain sur lequel sera construite la chaufferie et qu’il devrait également être un client structurant de la société de production. Le projet garantira aux bénéficiaires un prix d’énergie maîtrisé et stable car celui-ci sera en majeure partie décorrélé des fluctuations du prix des énergies fossiles.

Une volonté environnementale

La chaufferie biomasse de Monplaisir sera dotée d’une mixité énergétique composée à 70% d’EnR. Au-delà de ses performances environnementales, cette nouvelle installation favorisera les circuits courts d’approvisionnement en bois – environ 9000 tonnes par an – en faisant appel à des fournisseurs situés dans un rayon inférieur à 100 km et pérennisera ainsi les emplois locaux de la filière sylvicole.

Une ambition urbaine

Le projet de réseau de chaleur s’inscrit également dans le programme de rénovation urbaine du quartier de Monplaisir soutenue par l’ANRU (Agence Nationale de Renouvellement Urbain). En effet, le souhait de la collectivité est d’aller vers une meilleure efficacité énergétique par la rénovation des logements et des équipements et le raccordement d’un maximum de logements publics et d’équipements au réseau de chaleur. A terme, une majorité des habitants du quartier sera alimentée par des énergies renouvelables.

La SEREM en chiffres

  • Puissance en chaufferie : 15 MW dont 4 bois en base et 11 en gaz appoint & secours
  • Mix énergétique : 70 % biomasse
  • Tonnes CO2 évitées : 5749 tonnes par an
  • Investissements chaufferie : 5 154 000 €
  • Durée des travaux : 1 an

Typologie du bois

La chaufferie biomasse de Monplaisir consommera environ 9000 tonnes de bois par an. Ce qui représente au plus froid de l’hiver un maximum de trois camions par jour. L’été, le nombre de camions sera de deux par semaine. L’ensemble du bois utilisé sera non traité et contrôlé afin de vérifier sa qualité. Il proviendra de la récolte de bois en forêt, du recyclage de produits en fin de vie non traités (broyats de palettes, cagettes…), de produits d’élagage et de déchets verts locaux.

Traitement des émissions

Pour atteindre les objectifs règlementaires les plus exigeants et respecter les normes en vigueur, la filtration des fumées se fera avec les meilleures techniques disponibles, à savoir une double filtration par multicyclone puis filtre à manche. Une fois filtrées, les cendres issues du traitement des fumées ne représenteront plus que 2% du tonnage et 85% d’entre elles seront valorisées en compostage. Le reliquat provenant du filtre à manche sera quant à lui orienté en centre d’enfouissement technique.

1 réponse
  1. Bès de Berc dit :

    Bonjour,

    Ne boudons pas « Monplaisir » : bravo pour la bonne nouvelle et le partenariat innovant.
    Le thème du traitement des fumées révèle en revanche une exception française peu réjouissante, qui sacre le filtre à manche comme « meilleure technique disponible ».
    En Autriche, Allemagne, Suisse etc. le FAM est considéré comme une techno. coûteuse en énergie et en maintenance, fragile et facilement dangereuse. De ce fait, les différents types d’électrofiltres se sont imposés comme la techno de référence pour les chaufferies bois chez nos voisins.
    En France aussi, de nombreux REX sont peu favorables aux FAM, comme le montrait déjà l’étude ADEME (par Inddigo) en 2012
    (EVALUATION TECHNICO-ECONOMIQUE DES SYSTEMES DE REDUCTION DES EMISSIONS DE PARTICULES DES CHAUDIERES BIOMASSE, RAPPORT FINAL PUBLIC).
    Mais de ce côté du Rhin, l’expérience et les études sont de peu de poids face au discours officiel formaté par les fournisseurs. Les surcoûts et la sous-performance seront payés… plus tard et vous verrez bien par qui. Faut-il y voir un reflet de notre situation politique ?