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Pression sur le gouvernement français pour interdire l’huile de palme dans le biodiesel

Rafles de palmier à huile, photo Frédéric Douard

Suite à une campagne d’interpellation des Amis de la Terre, les distributeurs de carburants commencent à prendre position pour demander l’interdiction de l’huile de palme dans les carburants. La pression repose désormais sur le gouvernement.

Les Amis de la Terre rappellent qu’aujourd’hui, près de 75% de l’huile de palme consommée en France [1] est incorporée comme agrocarburant dans le gazole que nous trouvons tous les jours à la pompe. Une situation intenable selon l’association écologiste face à laquelle les distributeurs commencent à réagir, comme l’explique Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre France: « Nous avons interpellé l’ensemble des distributeurs pour les alerter sur la situation. Après Leclerc et Systèmes U, Intermarché vient de s’engager à réduire puis éliminer l’huile de palme dans ses carburants d’ici 2020. D’autres distributeurs comme Carrefour demandent au gouvernement de peser sur les négociations en cours à Bruxelles pour faire interdire à l’ensemble des acteurs l’utilisation d’huile de palme dans les carburants ».

Le 30 novembre 2017, c’est même l’Alliance Française pour l’Huile de Palme Durable qui a exprimé son souhait que l’huile de palme ne puisse plus être utilisée comme carburant [2]. Plusieurs études ont permis de montrer que l’huile de palme, principal moteur de la déforestation en Asie du Sud-Est, est le pire des « biocarburants » : chaque litre, issu le plus souvent de monocultures, a un impact trois fois plus négatif pour le climat que le gazole fossile [3].

Ces déclarations interviennent suite à une campagne de mobilisation lancée par les Amis de la Terre. Depuis le 30 octobre 2017, ce sont près d’une vingtaine d’actions directes non-violentes visant les distributeurs qui ont lieu partout en France en partenariat avec ANV-COP21 et Alternatiba.

A Bruxelles, le Parlement Européen et les États membres ont ouvert les débats sur la révision de la directive énergie renouvelable. L’enjeu est d’en finir avec le soutien aux agrocarburants à base d’huile de palme. Un débat brûlant alors que Total est en train de construire dans le Sud de la France, à La Mède, une bioraffinerie qui, à elle seule, pourrait doubler les importations françaises d’huile de palme [4].

Sylvain Angerand conclut: «Nicolas Hulot s’est engagé, au nom du gouvernement, dans le Plan Climat à fermer les vannes à huile de palme dans les carburants. Depuis, et sous la pression de Total et des pays producteurs, cet engagement est régulièrement édulcoré. Le Conseil de l’Énergie du 18 décembre 2017 pourrait être décisif et nous attendons que le gouvernement passe de la parole aux actes».

Notes :