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2,5 millions m³/an de biométhane seront produits à Combrand – Deux-Sèvres

Vue de la future unité de méthanisation de Combrand, image Gazteam

Vue de la future unité de méthanisation de Combrand, image Gazteam

Imaginée par le GAEC La Touche Neuve en 2011 et ralliée par le GAEC l’Abeille et la SARL Gabard en 2012, la SAS Gazteam Energie a été créée en février 2014. Ces trois groupements d’agriculteurs, soucieux de valoriser les effluents d’élevages de leurs exploitations et d’avoir un impact positif dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ont développé un projet collectif d’unité de méthanisation, en partenariat avec dix-huit exploitations représentant une trentaine d’agriculteurs. Un travail de longue haleine a été opéré, pour lequel la persévérance et la pugnacité des associés ont été indispensables, afin de mener à bien ce projet.

Pour finaliser ce projet, Gazteam Energie bénéficie du soutien financier et opérationnel de Cap Vert Energie, producteur indépendant d’énergies renouvelables et du fonds régional d’investissement de la région Nouvelle-Aquitaine, Terra Energies, tous deux entrés au capital en décembre 2016.

Gazteam : l’une des plus grandes unités de méthanisation agricole de France

Située à Combrand, dans les Deux-Sèvres, l’unité permettra de valoriser les effluents d’élevages, fumiers et pailles de leurs exploitations afin de produire chaque année plus de 2,5 millions de m3 de biométhane, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 3 000 foyers. Le principe de méthanisation consiste en effet à obtenir du biogaz à partir de la fermentation de matières organiques dans un environnement privé d’oxygène et de le transformer en électricité, en chaleur, en biocarburant ou, comme ici, de l’injecter directement dans le réseau de gaz naturel de transports, propriété de GRTgaz, traversant une parcelle du Gaec La Touche Neuve sur la ferme de la Maison Neuve.

Dans ce cas particulier, Gazteam Energie fait appel à un procédé innovant : la méthanisation par voie sèche. Les déchets agricoles sont déversés dans une trémie mélangeuse-peseuse et poussés dans le digesteur horizontal par une pompe. Le mélange des intrants reste ensuite pendant vingt jours dans le digesteur chauffé, où il est périodiquement brassé afin de libérer progressivement du gaz. Le biogaz extrait est épuré, produisant finalement un biométhane répondant aux normes d’injection dans le réseau.

« Le choix du procédé de méthanisation thermophile et l’automatisation de la manutention permet d’une part d’obtenir un bon rendement énergétique, et d’autre part de limiter les interventions humaines sur l’unité, favorisant une production continue », explique Alain Caillaud, président de Gazteam Energie. « Ce projet a beaucoup de sens pour les agriculteurs qui y contribuent, dans la mesure où il permet de diminuer les nuisances liées au stockage des effluents d’élevage, et de les dégager de tous les transports aux champs, améliorant ainsi les revenus. Il s’agit d’un projet de territoire, soutenu par les élus locaux, qui participe au dynamisme des exploitations agricoles partenaires, des entreprises œuvrant sur le site et des commerçants locaux. La création de trois emplois sur le site participera également à la dynamique locale. »

L’unité produira environ 28 TWh par an et les quelques 39 000 tonnes de digestat réceptionnées seront par la suite utilisées par les agriculteurs pour fertiliser leurs terres. Le solde sera acheminé sur une plateforme de compostage, afin d’être transformé en compost normé.

Pour ce projet, Gazteam Energie s’est entouré d’acteurs reconnus, comme l’explique le président « le choix des acteurs, accompagnant les porteurs, est déterminant dans de tels projets. Deux moments clés dans la vie de Gazteam Energie ont pleinement contribué à cet aboutissement : l’arrivée de Jacky Bonnin du cabinet Astrade, en 2014, en tant qu’Assistant au Maitre d’Ouvrage et l’accompagnement du cabinet Finergreen en 2016, lors de la décision des porteurs du projet, d’offrir 20% du capital social à des acteurs extérieurs ».

Un soutien financier et opérationnel de partenaires externes

Sur le plan financier, le projet Gazteam Energie représente un investissement global de plus de 14 millions d’euros. La société s’est attaché les services du cabinet de conseil Finergreen afin de structurer un pool d’investisseurs présents au capital aux côtés des porteurs de projet et de mettre en place un financement bancaire long terme auprès de plusieurs banques locales, telles que la Caisse d’Epargne et le Crédit Mutuel Océan, fédérées par la Banque populaire Atlantique Syndication en tant qu’arrangeur.

Cap Vert Energie et Terra Energies, détenant ensemble 20% du capital de la SAS, sont fières de prendre part à un tel projet, probablement un des plus gros projets de méthanisation agricole en injection. « Devenir actionnaire d’un projet de méthanisation de l’envergure de Gazteam Energie confirme notre volonté de participer activement à l’émergence de la filière Biogaz en France » explique Pierre de Froidefond, un des trois associés co-fondateurs de Cap Vert Energie aux côtés de Christophe Caille et d’Hervé Lucas « Au-delà de l’apport financier, Cap Vert Energie souhaite contribuer au projet au travers de son expertise sur les phases de construction et d’exploitation de l’unité de méthanisation » précise-t-il.

De même, il s’agit du tout premier investissement pour le fonds régional Terra Energies, créé en avril dernier. Emmanuel Julien, président du fonds, souligne que « pour Terra Energies, il s’agit du premier investissement réalisé et c’est tout un symbole. A la fois en termes de délais puisque le fonds régional a été récemment créé en avril 2016 et en termes d’activité, puisqu’il s’agit d’un projet de méthanisation associant le monde agricole ─ fortement représenté au sein de la Nouvelle-Aquitaine ─ et le monde de l’énergie. C’est vraiment le rôle du fonds d’être un levier pour les porteurs de projets dans tout type d’énergie renouvelable. »

Enfin, Damien Ricordeau Président fondateur de Finergreen est « très heureux d’avoir pu accompagner ce projet innovant, le deuxième projet biogaz depuis 1 an. Cela renforce la volonté de Finergreen d’accompagner durablement les développeurs du secteur biogaz, avec de nouveaux projets à prévoir en 2017. »

Par ailleurs, Gazteam Energie a pu compter sur le soutien financier, par le biais de subventions ou de prêts, de plusieurs partenaires institutionnels clés tels que le Conseil régional Nouvelle-Aquitaine, le FEDER, l’ADEME, l’Agence de l’eau Loire Bretagne et la Caisse des Dépôts et Consignations.

D’un point de vue opérationnel, les travaux, majoritairement menés par des entreprises locales, viennent de commencer et devraient permettre une mise en service au début de l’année 2018.

Cap Vert Energie est un producteur indépendant d’énergies renouvelables qui finance et construit des centrales solaires et des unités de méthanisation pour les exploiter en propre dans la durée. Implanté à Marseille, avec des bureaux régionaux à Toulouse, Rennes et Fontainebleau, Cap Vert Energie est présent à l’international en Afrique et au travers ses filiales au Chili et en Amérique du Nord. Au 1er janvier 2017, le parc en exploitation et en construction totalise 75 MW de puissance cumulée, pour un chiffre d’affaires énergétique prévisionnel de 17 millions d’euros. L’entreprise emploie 60 salariés.

Terra Energies est le fonds régional d’investissement dans les projets d’énergie renouvelable créé en avril 2016 à l’initiative de la région Nouvelle-Aquitaine.

Finergreen, créé en 2013 et basé à Paris, est un cabinet de conseil spécialisé dans le financement de projets d’énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectricité, biomasse). Dotée d’une équipe de 15 personnes localisée à Paris (siège), Rome et Abidjan, la société a réalisé pour le compte de ses clients plus de 250 millions d’euros de levées de fonds en l’espace de 4 ans, représentant une puissance de 80 MWc.


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