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Biolandes extrait ses essences végétales avec une chaufferie à bois

Article paru dans le Bioénergie International n°44 de juin-juillet 2016

La chaufferie bois de Biolandes à Le Sen, photo Frédéric Douard

La chaufferie bois de Biolandes à Le Sen, photo Frédéric Douard

L’histoire de Biolandes commence en 1980 lorsque Dominique Coutière, landais et centralien, se lance dans la distillation des aiguilles de pin maritime, sur un site de 50 ha dans le village de Le Sen, situé dans la plus grande forêt cultivée d’Europe, celle des Landes de Gascogne. Il met alors au point un procédé de distillation en continu, automatisé, et qu’il appliquera par la suite à l’extraction de toutes sortes d’essences.

Les activités de l’entreprise

L’essence de pin est destinée à la parfumerie et les résidus de cette distillation sont recyclés soit en terreaux pour le jardinage, soit en combustible pour alimenter les processus d’extraction des essences. Le site de Le Sen sera ainsi équipé progressivement de plusieurs chaufferies vapeur à biomasse.

Le siège administratif de Biolandes à Len Sen, photo Biolandes

Le siège administratif de Biolandes à Le Sen, photo Biolandes

Sinon, pour produire et commercialiser ces sous-produits, transformés en produits, l’entreprise crée une filiale sur le même site, Biolandes Pin Décor, qui va également commercialiser des écorces décoratives. Car pour son fondateur, dans le bois, tout doit être valorisé.

Mais rapidement, le marché des extraits naturels se développe et l’entreprise va répondre à cette demande en proposant aujourd’hui une gamme aromatique de plus de 300 produits issus de 80 matières végétales collectées dans 30 pays.

Cuve d'extraction du Mimosa au Maroc, photo Biolandes

Cuve d’extraction du Mimosa au Maroc, photo Biolandes

Pour être au plus près de ses matières premières, pour raisons techniques et économiques, à partir de 1988, Biolandes choisira de s’implanter autant que possible sur les lieux de culture et de collecte de ses plantes aromatiques les plus importantes : la rose en Turquie depuis 1991 et en Bulgarie depuis 1996, le ciste en Andalousie depuis 1988, le vétiver, la vanille et l’ylang-ylang à Madagascar depuis 1995, le jasmin et l’armoise sur deux sites au Maroc depuis 1998, la lavande, le lavandin, la sauge sclarée, l’estragon et le cyprès à Valréas en Provence depuis 2004, et l’ylang-ylang aux Comores depuis 2014. Sur chacun de ses sites, l’entreprise applique la même politique, à savoir essayer de valoriser la totalité des plantes qu’elle traite, notamment en brûlant ses sous-produits de distillation pour alimenter la distillation elle-même.

Ramasseur de Ciste en Espagne, photo Biolandes

Ramasseur de Ciste en Espagne, photo Biolandes

Aujourd’hui, avec la reprise de deux producteurs de Grasse en 1993 et 1997, avec ses implantations et ses partenariats, Biolandes est devenu le premier producteur mondial d’huiles essentielles et d’extraits naturels pour la parfumerie, la cosmétique, l’aromathérapie.

Usine d'extraction de Le Sen dans les Landes, photo Biolandes

Usine d’extraction de Le Sen, photo Biolandes

Le site de Le Sen

Outre tous les aspects de recherche et de gestion qui sont réalisés à Le Sen pour l’ensemble du groupe, le site landais distille ou extrait des produits locaux (aiguilles de pin, iris…) et la plupart des matières premières sèches de sa gamme : gommes, fèves, écorces, racines, poudres…

Atelier de fabrication de Spécialités, photo Biolandes

Atelier de fabrication de Spécialités, photo Biolandes

Pour ses processus d’hydro-distillation, aussi appelés d’entraînement à la vapeur, l’énergie requise est de la vapeur à 170°C et de 7 à 8 bar. Les matières premières sont placées dans des cuves fermées et la vapeur fait éclater les cellules des plantes, ce qui libère les molécules volatiles recherchées, lesquelles sont emportées par la vapeur, puis récupérées par condensation.

Depuis une trentaine d’années, la vapeur de processus de Biolandes était produite par trois chaudières. En 2015, elles viennent d’être remplacées par un équipement centralisé ultra-moderne fourni clé en main par les établissements André Technologies, le représentant en France du constructeur autrichien de chaudières industrielles à biomasse, Urbas.

Cuves d'hydro-distillation, photo Biolandes

Cuves d’hydro-distillation, photo Biolandes

Cette chaudière est alimentée à 70% par des écorces et à 30% par de la sciure, provenant tous deux des activités de sciage du groupe. Ces produits sont occasionnellement complétés par des plaquettes issues de la scierie Servary.

Les besoins de l’usine de Le Sen sont de 20 à 25 000 tonnes de vapeur par an. Sachant qu’il faut en moyenne 1,35 m³ apparent de combustible pour produire une tonne de vapeur, ceci représente une consommation annuelle de 7500 à 10 000 tonnes de bois.

L’installation, qui fonctionne 7j/7, 24h/24, est supervisée comme tous les autres ateliers de l’usine dans une salle de commandes centrale. La production de vapeur est réalisée sans présence humaine, en autocontrôle. Le temps de travail courant relatif à cette installation de 7,2 MW est d’environ trois heures par jour, principalement en maintenance préventive et en gestion du bois.

Ecran de contrôle de la chaufferie Urbas chez Biolandes, photo André Technologie - Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Ecran de supervision de la chaufferie Urbas chez Biolandes, photo André Technologie – Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Description de la chaufferie URBAS

La chaudière dispose d’un foyer à grilles mobiles montées sur supports refroidis à l’eau, et ce afin de prévenir les éventuelles formations de mâchefers et de préserver les barreaux. Le foyer a été dimensionné en surface pour accepter des bois de 20 à 60% d’humidité, ce qui donne une grande souplesse en matière d’approvisionnement. À 60% d’humidité, la chaudière est capable de fournir 7,2 MW ou 11 tonnes de vapeur par heure à 12 bar. En pratique, les processus du site n’ont besoin que de 7 à 8 bar.

Les extracteurs de silos à combustibles de la chaufferie de Le Sen, photo Frédéric Douard

Les extracteurs de silos à combustibles de la chaufferie de Le Sen, photo Frédéric Douard

Côté granulométrie du combustible, écorces, plaquettes, sciures et co-produits de pin maritime distillé, les systèmes de convoyage acceptent les bois jusque 100 mm.

Zone de gazéification du bois au dessus des grilles du foyer Urbas, photo Frédéric Douard

Zone de gazéification du bois au dessus des grilles du foyer Urbas, photo F Douard

Le filtre électrostatique SaveEnergy et la cheminée Beirens, photo Frédéric Douard

Le filtre électrostatique SaveEnergy et la cheminée Beirens, photo F Douard

Les équipements fournis par André Technologies ont été les suivants :

  • 2 silos à extracteurs à échelles de 260m³ chacun dont un dédié aux sciures
  • 1 préchauffeur d’air pour la combustion de combustible très humide
  • Foyer, colonne de convection verticale, chaudière, économiseur
  • Décendrage sec (sous filtres) et humide (sous grille)
  • Conduits de fumées, ventilateurs, cheminée …
  • Filtre multicyclone Urbas et filtre électrofiltre Save Energy ci-contre
  • Circuit d’eau d’alimentation, circuit vapeur et circuit des condensats
  • Installation électrique et régulation de toute l’installation
  • Structures métalliques, plateformes, passerelles, groupe électrogène de secours

Notons également qu’un dispositif a été installé entre la chaudière et l’évaporateur de manière à nettoyer les gaz de fumée et préserver ainsi la chaudière.

La partie d'échange à tubes de fumée de la chaudière Urbas, photo Frédéric Douard

La partie d’échange à tubes de fumée de la chaudière Urbas, photo Frédéric Douard

Circuit de récupération de chaleur sur le refroidissement des grilles Urbas, photo Frédéric Douard

Circuit de récupération de chaleur sur le refroidissement des grilles Urbas, photo Frédéric Douard

Les particularités de la chaudière

La chaudière Urbas dispose d’un convecteur directement en sortie de foyer. Cette première zone d’échange est constituée de tubes d’eau. Le circuit des gaz se poursuit dans un échangeur à tubes de fumée avant de parcourir un économiseur qui épuise les fumées jusque 150°C. La chaleur récupérée dans l’économiseur sert au réchauffage de l’air primaire.

Pour le contrôle des émissions d’oxydes d’azote et pour la sécurité de la chaudière, les dépassements de température au-delà des 1000°C sont rabaissés par une recirculation automatique des gaz.

La partie hydraulique de l’installation a quant à elle été réalisée par Biolandes.

André Technologies a réalisé également le service après vente de l’installation avec :

  • Un service Hotline disponible 24h/24h – 7j/7.
  • La mise à disposition d’un stock important et complet de pièces de rechange à Rosheim – Bas-Rhin avec présence d’un ingénieur => possibilité de mise à disposition des pièces très rapide.
  • Des connexions à distance sur l’installation pour contrôle des paramètres de la ligne : intervention chez le client garantie sous maxi 24h ou moins en cas d’urgence.
  • Présence en permanence au moins d’une équipe de montage/intervention dans les environs en raison du grand nombre d’installations en cours de montage.
  • Entretien programmé grâce aux visites régulières du service entretien chez le client.
Circuit de recirculation des gaz en haut de la chaudière Urbas, photo Frédéric Douard

Circuit de recirculation des gaz en haut de la chaudière Urbas, photo Frédéric Douard

Philippe Coutière lors de son passage sur le stand de Bioénergie International au salon Forexpo 2016 à Mimizan, photo Frédéric Douard

Philippe Coutière lors de son passage sur le stand de Bioénergie International au salon Forexpo 2016 à Mimizan, photo Frédéric Douard

Et pour conclure, Philippe Coutière, directeur général de Biolandes, nous confiait en juin 2016, lors de son passage sur le stand de Bioénergie International au salon Forexpo 2016 à Mimizan, qu’il était très satisfait de cette installation robuste et parfaitement opérationnelle.
Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Le Sen


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