Lien de bannissement

Le bois-énergie reste rentable malgré la baisse du prix du pétrole

Le bois, énergie qui se renouvelleEditorial du Bioénergie International n°36 de mars-avril 2015
La chute des cours du pétrole au beau milieu de l’hiver est à la vérité un scénario fort rare. La principale raison de ce phénomène réside dans l’offre excédentaire de pétrole sur les marchés mondiaux des matières premières. Les analystes comme les spéculateurs ne partagent pas les mêmes sentiments quant à la pérennité de la tendance. Loin de ces courbes en forme de montagnes russes reflétant les impondérables des marchés mondiaux, l’association Energie-bois Suisse continue de miser sur une stabilité des prix et une gestion durable de la ressource bois. La planification à long terme mise aussi à l’avenir sur le chauffage à base de bois local.

Une production de chaleur durable sur fond de stabilité des prix des combustibles

Tandis qu’au cours des dernières décennies, le prix du pétrole s’est trouvé exposé à des fluctuations considérables, les prix des plaquettes ou des granulés de bois, en revanche, ont affiché une certaine stabilité dans le temps et resteront dans une large mesure prévisibles aujourd’hui comme demain. Par ailleurs, les installations de chauffage au bois ou aux granulés modernes et correctement exploitées affichent un rendement élevé et se révèlent sobres en termes de consommation, ce qui en fait une alternative économique au plus haut point. Autre avantage s’il en est, les chauffages au bois apportent aussi une contribution active à la protection durable du climat de notre planète: car le processus du chauffage au bois s’opère dans le cycle de la nature; il est donc neutre en CO2. Contrairement au pétrole qui s’est formé au fil de millions d’années sous l’effet de fortes pressions pour être finalement consommé en l’espace de quelques générations, le bois utilisé se renouvelle tout en fixant autant de CO2 que la combustion en libère.Le réservoir d'énergie de la Suisse, poster Energie Bois Suisse web

Le prix du pétrole va remonter

Malgré les crises persistantes, les conflits armés ou les épidémies de maladies dans les principaux pays producteurs de pétrole, l’offre de pétrole reste jusqu’à présent à un niveau élevé. En même temps, face à l’atonie conjoncturelle du moment, la demande mondiale est à la baisse. «En raison de l’évolution actuelle, l’incitation à investir dans les formes d’énergie alternatives devrait s’essouffler provisoirement», soutient Olivier Cadot, directeur de l’Institut Créa de Lausanne consacré à la recherche sur la conjoncture. Certaines entreprises, surtout celles qui, à ce jour, n’ont pas ou ont peu investi dans le tournant énergétique, pourraient se sentir confortées dans leur posture attentiste. Mais les apparences sont trompeuses :

l’«or noir» se raréfie, les appétits énergétiques s’aiguisent à l’échelle planétaire avec, en corollaire, une augmentation inéluctable des cours du pétrole à l’avenir. Ce scénario d’évolution du marché est partagé par Horst Jauschnegg, président de l’Association autrichienne de la biomasse: «Sur fond de conflits et face à la croissance de la demande mondiale, notamment dans les pays émergents, le pétrole est voué à se renchérir dans des proportions beaucoup plus élevées que jusqu’à présent en raison du pic de production annoncé et de la nécessaire diminution de l’empreinte carbone.»

Le chauffage au bois, un choix judicieux

Christoph Aeschbacher

Christoph Aeschbacher

Miser sur des prix du pétrole avantageux sur le long terme est un pari irréaliste. Face à cela, la chaleur issue du bois, la plus ancienne source d’énergie de l’humanité, a plusieurs arguments à faire valoir : d’une part, les prix du bois énergie restent stables, ce qui permet d’amortir les coûts d’investissement à un horizon de temps raisonnable. D’autre part, les installations de chauffage au bois propres empêchent la libération de plusieurs tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère et réduisent ainsi les coûts liés aux usages de l’énergie pour la santé, l’environnement et la société. Il est donc urgent de mener une réflexion à long terme, de miser sur des revenus pérennes et d’intégrer les coûts externes dans le débat sur les comparaisons de prix.

Christoph Aeschbacher, directeur de Energie Bois Suisse

Contact : www.energie-bois.ch