Produire du biodiesel 3G à partir d’algues déshydratées
Des chercheurs de l’université d’Almeria ont mis au point un nouveau procédé de production de bio diesel à partir d’algues déshydratées. Les microalgues représentent la troisième génération de biocarburants, après les matières végétales alimentaires comme le colza et le tournesol, et la biomasse lignocellulosique. Elles présentent l’avantage majeur de ne pas créer de concurrence avec la production agricole à des fins alimentaires. En outre, leur rendement, ainsi que leur teneur en huile, dont l’extraction permettra ensuite la transformation en biocarburant, sont supérieurs à ceux des plantes comme le colza et autres matières utilisées pour la 1er génération.
En revanche, l’un des problèmes qui freinent pour l’instant leur développement réside dans le coût énergétique de séparation de l’eau et de la biomasse pour en extraire l’huile. Le procédé de centrifugation, généralement utilisé, n’est aujourd’hui pas adapté à une généralisation de ce type de biocarburant dans la mesure où il implique une consommation d’énergie supérieure à celle récupérée en fin de processus.
Les travaux du groupe de « biotechnologie des microalgues marines » de l’Université d’Almeria viennent apporter une solution à cette difficulté. Ils consistent en une méthode alternative de séparation de l’eau, en déshydratant les microalgues par un procédé d’osmose. Il s’agit d’un phénomène de diffusion entre deux solutions à concentrations différentes séparés par une membrane semi imperméable. En appliquant cette méthode à l’eau de culture des microalgues et à un liquide plus concentré, en l’occurrence le glycérol, l’osmose va conduire à équilibrer les niveaux de concentration des deux côtés de la membrane, en laissant passer l’eau de la solution de microalgues à celle de glycérol. Selon les chercheurs, plus d’un tiers de la solution de culture de microalgues est ainsi déshydratée au bout d’une heure, et entre 55 et 65% au bout de deux heures.
L’autre avantage du procédé est que le liquide utilisé pour la réaction d’osmose avec, le glycérol, est lui-même produit lors de l’opération de transformation des microalgues en biocarburant. Ainsi, le procédé mis au point à l’université d’Almeria permet non seulement de réduire le coût de l’opération de production du biocarburant, mais également de recycler un résidu de cette opération, sans autre utilité potentielle, pour l’affecter à la production. Ce procédé a été brevet par l’université d’Almeria.
Origine : BE Espagne numéro 144 (26/01/2015) – ADIT – www.bulletins-electroniques.com