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Produire du biogaz à partir des eaux usées des usines de pâte à papier

Usine de pâte à papier de Skärblacka en Suède

Usine de pâte à papier de Skärblacka en Suède

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Les eaux usées d’usines de papeterie contiennent un large panel de produits organiques qui peuvent être utilisés dans le cadre de synthèse de biogaz. Les chercheurs du laboratoire WES (Etudes des déchets et de l’environnement) de l’Université de Linköping ont prélevé des échantillons à partir de 70 flux d’eaux usées dans 7 usines. Selon eux, il serait possible d’extraire au moins 70 millions de m3 de méthane par an en Suède.

« Nous espérons atteindre 100 millions de m3, ce qui serait possible en peaufinant le procédé d’extraction. Cela augmenterait la production en biogaz de 65% par rapport à la production totale de la Suède en 2012″ souligne Bo Svensson, professeur de WES.

Plusieurs entreprises collaborent avec l’équipe WES, des sociétés telles que Scandinavian Biogas Fuel AB, Pöyry Sweden AB, ainsi que des usines de papeteries. Les résultats encourageants de WES attirent les investisseurs, dont l’Agence suédoise de l’énergie, Energimyndigheten. Près de 15 millions de couronnes suèdois (environ 1,7 million d’euros) ont été attribués par les investisseurs dont 8,6 millions (1 million d’euros) par l’Agence suédoise de l’énergie.

Jusqu’à présent les tests ont été effectués dans le laboratoire WES, et la prochaine étape sera la mise en place du système dans les usines de papeteries. Les usines de papeteries purifient les eaux usées en utilisant des techniques aérobies, qui consomment beaucoup d’énergie. Deux tests anaérobiques permettent la purification des eaux usées tout en formant du méthane au cours du processus. Les deux techniques séparent la matière organique du flux d’eau tout en gardant le substrat et les matières organiques dans le réacteur.

La première technique est l’UASB (Upflow Anaerobic Sludge Blanket), flux anaérobique sur couche de boue. Le principe consiste en l’utilisation d’un flux continu d’eau allant du haut vers le bas, passant à travers une couverture granulée contenant des enzymes. L’eau est nettoyée dans la partie inférieure. Dans le même temps, les micro-organismes forment le méthane, qui se propage jusqu’à la partie supérieure du réacteur où il est recueilli. La seconde technique est appelée CSTR (Completely Stirred Tank Reactors). Cette technique consiste à faire circuler la boue, le substrat étant digéré dans un compartiment fermé. Le système est en constante agitation. Une partie de la boue (substrat) est renvoyée dans le réacteur, pour augmenter le rendement en méthane.

Cette découverte suscite l’intérêt de la communauté scientifique internationale et en particulier de chercheurs finlandais qui ont pris contact avec le laboratoire : « Nous sommes en avance sur le reste du monde. Nous avons une connaissance approfondie des paramètres optimaux dans le développement des micro-organismes dans le réacteur » souligne le professeur Svensson, le directeur de cette recherche.

Contact : Professeur Bo Svensson, bosseh@tema.liu.se

Origine : BE Suède numéro 44 (2/06/2014) – ADIT – www.bulletins-electroniques.com