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57 villes françaises chauffées par énergie de récupération

Usine d'incinération Auror'environnement de Saint-Ouen-l'Aumône, photo Lionel Pagès

Usine d’incinération Auror’environnement de Saint-Ouen-l’Aumône, photo Lionel Pagès

L’association Via Sèva vient de réaliser, en collaboration avec le pôle réseaux de chaleur du Cerema, une fiche relative à l’énergie de récupération dans les réseaux de chaleur français.

Comme son nom l’indique, l’énergie de récupération résulte d’un processus initial dont la finalité n’est pas la production de chaleur. Il s’agit par exemple de la chaleur générée lors de l’incinération de déchets ménagers ou industriels ultimes (après récupération des parties recyclables), par les salles de serveurs informatiques, par les réseaux d’eaux usées ou encore par les industries. Il s’agit de capter et d’exploiter cette énergie (appelée parfois chaleur fatale) qui serait autrement perdue.

La chaleur issue de la valorisation énergétique des déchets représente 24% du mix énergétique des réseaux de chaleur français, devant la biomasse (6%) et la géothermie (3%).

Dans le cadre de la valorisation énergétique des déchets, trois types d’énergies de récupération peuvent être générées et exploitées : la chaleur, l’électricité et le biogaz.

La chaleur, récupérée sur site et transférée au réseau de chaleur via un échangeur thermique, est injectée dans le réseau et distribuée aux bâtiments à alimenter. Il est préférable de trouver un site produisant de la chaleur qui ne soit pas trop éloigné des zones à chauffer. Le même principe s’applique à toutes les autres sources de chaleur de récupération.

UVE de Besançon

UVE de Besançon

La chaleur produite en voie vapeur haute pression par les équipements de combustion ( les unités de valorisation énergétique – UVE) peut également produire de l’électricité et ensuite de la chaleur, c’est la cogénération.

Les réseaux de chaleur sont un excellent moyen de valoriser la chaleur de récupération. Outre la récupération de la chaleur des eaux usées, de celle des serveurs informatiques ou des UVE, on peut également raccorder des sites industriels, des centrales électriques, et de manière générale toute installation dégageant d’importantes quantités de chaleur.

Les réseaux sont aujourd’hui les seuls systèmes à pouvoir valoriser la chaleur produite en un lieu situé à l’écart des zones habitées, puis l’acheminer et la distribuer aux bâtiments qui en ont besoin.

57 villes ou agglomérations françaises, représentant 2,3 millions habitants utilisent aujourd’hui un réseau de chaleur alimenté aux énergies de récupération pour le chauffage et la climatisation (soit 1 000 000 d’équivalent-logements).

L’énergie de récupération, étant produite quoi qu’il arrive, est considérée comme une énergie renouvelable en France et en Europe. Par ailleurs, les coûts sont réduits, de même que l’impact environnemental puisque les besoins couverts par la chaleur récupérée n’ont plus besoin d’être couverts par du gaz, du fioul ou de l’électricité. La chaleur de récupération est donc considérée comme une énergie n’émettant pas de CO2, dans la mesure où il s’agit de la valorisation d’une ressource qui est de toute façon produite.

Selon une étude de l’association européenne Euroheat & Power, un gisement de chaleur de récupération équivalent à 1000€ par habitant est encore inexploité chaque année en Europe où l’on considère que 53% de l’énergie primaire consommée en Europe n’est actuellement pas valorisée.

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