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A Rezé-Château, une nouvelle chaufferie bois de 5 MW pour l’agglomération nantaise

Infos clés fiche de cas – Réseau de chaleur étendu à 5,6 km – Combustible : 6000 tonnes de bois déchiqueté – Chaudière bois de 5 MW – 85 % de taux de couverture par le bois – 67% des besoins en habitat social – Investissement : 7,4 M € – Mise en service : 2015 – Délégataire : Idex.
Vue virtuelle de la nouvelle chaufferie de Rezé-Château

Vue virtuelle de la nouvelle chaufferie de Rezé-Château

Le 22 mars 2014, l’Association Foncière Urbaine Libre de Rezé-Château, a lancé les travaux d’extension du réseau de chaleur du quartier Rezé Château au sud est de l’agglomération nantaise.  Au programme de ces améliorations : un réseau plus que quintuplé et une nouvelle chaufferie biomasse. Ce projet de modernisation et d’extension s’inscrit dans le cadre d’un contrat confié à Idex par l’AFUL Rezé Château Réseau de Chaleur en janvier 2013. Ce contrat comprend la conception, la réalisation et l’exploitation du réseau de chaleur de la ville pour une durée de 20 ans. Les membres de l’AFUL sont la Ville de Rezé, la Région des Pays de la Loire et trois bailleurs sociaux.

A l’origine du projet, les bailleurs sociaux Habitat 44, Atlantique habitations et La Nantaise d’habitation (LNH) possèdent une chaufferie gaz/fioul ainsi qu’une cogénération gaz qui desservent un ensemble de 800 logements dans le quartier du Château-de-Rezé. Le contrat de vente d’électricité de la cogénération arrivé à échéance, la question d’une nouvelle chaufferie a été posée en 2007 et a suscité une pré-étude de faisabilité. Sur cette base, Nantes Métropole a engagé une réflexion sur un mode de production de chaleur moins émetteur de CO2 étendu à l’ensemble du quartier : un réseau de chaleur à bois.

Les études de faisabilité réalisées en 2010 en matière de desserte énergétique, d’énergie renouvelable et d’optimisation énergétique sur le quartier du Château-de-Rezé ont révélé que la réalisation d’un réseau de chaleur à bois présentait des indicateurs économiques et environnementaux attractifs. Il permettrait notamment de réduire rapidement et à long terme les charges liées au chauffage pour les habitants du quartier, tout en limitant les effets du chauffage sur le réchauffement climatique. Par ailleurs, un réseau de chaleur permettrait aussi à la Ville de Rezé de raccorder un certain nombre de ses équipements municipaux. Sur ces conclusions, la Ville de Rezé s’est engagée à soutenir un projet de réseau de chaleur à bois pour le Château-de-Rezé. En 2011, elle a fédéré autour d’elle quatre partenaires propriétaires d’équipements raccordables sur le quartier : les trois bailleurs sociaux et la Région Pays-de-la-Loire.

Pour structurer le projet, le partenariat a été constitué sous la forme d’une association foncière urbaine libre (AFUL). Celle-ci prévoit que :

  • L’ensemble des investissements pour la chaufferie à bois et le réseau de chaleur, ainsi que les coûts d’exploitation (coûts des combustibles, petit entretien, gros entretien et renouvellement, frais d’emprunt) sont supportés par l’opérateur énergétique qui serait retenu : l’AFUL et ses membres n’ont pas d’investissement à réaliser pour la création du réseau de chaleur à bois.
  • L’opérateur se rémunèrera au travers de la facturation du prix de la chaleur à l’AFUL.
  • Situés sur le quartier, d’autres équipements ou logements collectifs non membres de l’AFUL seront raccordés au réseau de chaleur.

L’AFUL s’inscrit dans le temps :

  • la durée du contrat d’exploitation du réseau par l’opérateur est prévue sur 20 ans ;
  • l’AFUL sera propriétaire de l’ensemble des installations à l’issue de ce contrat.

Les bâtiments à raccorder

  • Le parc HLM du Château, soit 800 logements gérés par les bailleurs sociaux Habitat 44, Atlantique habitations et La Nantaise d’habitation ;
  • Les bâtiments municipaux : halle de la Trocardière, stade Léo-Lagrange, piscine Victor-Jara, gymnase des Cités-Unies, espace Diderot, groupes scolaires Château-Nord et Château-Sud, bâtiment Provence, centre socioculturel du Château, Barakason, gymnase Château-Nord, gymnase Lucien-Cavalin ;
  • Le lycée Jean-Perrin, propriété de la Région Pays-de-la-Loire.

Les logements, majoritairement sociaux, représentent 67 % des besoins thermiques, les équipements scolaires 21 %, les équipements sportifs 7 % et les autres équipements 5 %. Les bâtiments neufs représentent 3 % des besoins thermiques. Le chauffage représente 92 % des besoins thermiques et l’eau chaude sanitaire 8 %.

Le projet prévoit le raccordement d’autres bâtiments dès la construction du réseau de chaleur :

  • des copropriétés privées du Château-de-Rezé (soit 800 logements dont 160 sociaux) ;
  • la Maison-Radieuse ;
  • le Ponants ;
  • le collège Salvador-Allende ;
  • les maisons de retraite Mauperthuis et Alexandre-Plancher ;
  • l’auditorium.

Aujourd’hui, pour répondre à ces objectifs, l’exploitant retenu installera donc une nouvelle chaufferie, équipée d’une chaudière à bois de 5 MW, d’un silo de 660 m3 et de deux chaudières à gaz d’une puissance totale de 13 MW. La production annuelle de cette nouvelle chaufferie sera de l’ordre de 20 GWh, réalisée à 85% à partir d’énergie biomasse sous forme de plaquettes forestières issues de la région des Pays de la Loire, soit 6000 tonnes par an. La chaufferie existante des trois bailleurs sociaux (Habitat 44, La Nantaise d’Habitation et Atlantique Habitations), dotée d’une centrale de cogénération de 1,3 MWé, est conservée en appoint secours en fonction du développement à venir du réseau de chaleur.

Après seize mois de travaux et la réalisation de deux fonçages sous la ligne du tramway et d’un fonçage sous une ligne SNCF, le réseau de chaleur desservira environ 1500 équivalents logements (400 logements au Château, 300 appartements à la Maison Radieuse, les deux maisons de retraite …) ainsi que divers bâtiments et installations publiques (l’IFMTS, le lycée, le collège, les écoles, les équipements sportifs et culturels…), grâce à ses 35 sous-stations réparties sur 5,6 km (contre 10 sous-stations sur 1 km jusqu’à maintenant).

La mise en service de ce réseau étendu et modernisé est prévue pour le début de la prochaine saison de chauffage 2014/2015. Ainsi configuré, il permettra d’éviter 3400 tonnes de CO2 par an.

Afin de soutenir Idex dans les investissements nécessaires à un tel projet (7,4 M€), une aide à hauteur de 2,72 M€ lui a été octroyée par l’ADEME à travers le Fonds chaleur.

Frédéric Douard

Lire également à propos des chaufferies biomasse de l’agglomération Nantais :

3 réponses
  1. Gaillard dit :

    Bonjour Energie +
    Certes, les haies; je vais signer la pétition.

    Je crois que c’est le 3 ème réseau de chaleur à Nantes. Je crains juste que, comme à Gardanne, il va devenir difficile, donc cher, pour les autres projets de s’approvisionner localement. Heureusement,  » une fois que c’est dans le camion  » disait mon 1 er prof de bois énergie. J’irais plus loin: une fois que c’est dans le bateau, que ça vienne d’outre Atlantique, de Suède ou d’Afrique …
    Bien à vous.
    Simon Gaillard, fan de bois énergie.
    simon.gaillardATgmailPTcom

  2. Energie+ dit :

    Il ne faudrait pas oublier d’associer le solaire thermique haute température afin de diminuer fortement la part de gaz. C’est, entre autres, ce que fait une ville proche de Rezé : Châteaubriant (44110) sur son réseau de chaleur, qui malheureusement est encore le seul sur cette commune de plus de 12000 habitants.

    Il y a mieux encore avec la production hybride thermique haute température + photovoltaïque avec cogénération. Un des systèmes parmi les plus efficaces étant celui de Cogenra :

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=8fJBpS2i-ZU

    Quant à la fourniture de bois, c’est l’occasion de rappeler l’utilité des haies comme l’a fait à très juste titre Bioenergie International encore récemment ! :

    http://www.bioenergie-promotion.fr/33903/petition-nationale-contre-larrachage-des-haies/

    en donnant l’opportunité de signer la pétition contre l’arrachage de haies :

    http://www.change.org/fr/pétitions/françois-hollande-halte-a-l-arrachage-des-haies?share_id=pULaQRJkiu&utm_campaign=mailto_link&utm_medium=email&utm_source=share_petition

    et de citer un autre très bon article de Bioenergie concernant la part de bois récupérée des déchets verts, avec l’exemple d’Agriopale, car c’est une des sources potentielles qui peut être conséquente selon les endroits pour l’approvisionnement des réseaux de chaleur, en plus de la fourniture conjointe de biogaz et d’amendement :

    http://www.bioenergie-promotion.fr/34522/agriopale-va-sortir-du-bois-energie-de-ses-dechets-verts/

  3. Gaillard dit :

    6 000 T/an de plus à Nantes … Finalement, le port de St Nazaire n’est pas loin 😉