Vers une production industrielle de microalgues à Madrid ?
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Mares, fleuves, lacs, étangs et flaques d’eau : quel point commun entre toutes ces sources d’eau ? Toutes contiennent des micro algues. Ces micro-organismes photosynthétiques unicellulaires possèdent au moins deux propriétés extrêmement recherchées de nos jours : tout comme les algues, les micro algues absorbent de grandes quantités de CO2, du fait de leur activité photosynthétique. Elles contiennent également de nombreux composés tels que lipides, protéines, pigments, vitamines ou enzymes, potentiellement exploitables dans de multiples domaines : alimentation, énergie, cosmétique et pharmacie entre autres.
Au mois d’avril de l’année dernière, quatre entreprises madrilènes ( ARKA Consulting, Biodesma, Microa Algae, See-Nergy) ont signé un accord et mis en route un projet ambitieux, appelé MICROALGAE. Sa finalité ? Parvenir à déterminer l’ensemble des paramètres et variables – ainsi que leur valeurs optimales – qu’il est nécessaire de contrôler pour maintenir n’importe quelle souche de microalgues dans une phase exponentielle de croissance, utile à l’exploitation industrielle des propriétés de ces micro-organismes.
La première phase du projet, qui s’est achevée récemment, a rempli avec succès les objectifs prévus, et a donné lieu comme premier résultat à un PhotoBioRéacteur (FBR, selon ses initiales espagnoles) totalement automatisé, qui est maintenant utilisé pour développer la deuxième phase du projet. Le FBR Microalgae possède un volume nominal total de 60 litres et permet – via un ordinateur- de programmer, contrôler et enregistrer simultanément jusqu’à 9 expérimentations de cultures de micro algues. Au cours de ces expérimentations, sont suivies et analysées des données telles que l’asepsie, les températures des milieux de culture et de l’environnement, le renouvellement des milieux de cultures, l’alimentation en nutriment et en CO2, l’intensité de la lumière paramétrée, le nettoyage du milieu et l’évolution en temps réel de la densité de culture grâce aux capteurs optiques spécialement conçus à cette occasion.
Ces caractéristiques permettent non seulement un contrôle total de la croissance et du maintien des populations de micro algues dans une phase exponentielle de développement, mais donnent aussi la possibilités aux équipes de « stresser » avec précision les cultures de microalgues, pour comprendre l’influence fine de chaque paramètre sur la dynamique d’accroissement des populations de micro algues en cultures.
Les quatre entreprises aux commandes du projet MICROALGAE ont également bénéficié de l’appui et la collaboration de la multinationale allemande du verre Schott, ainsi que de la Escuela Técnica Superior de Ingenieros de Montes (ETSIM) de l’Université Polytechnique de Madrid, dont les installations abritent les expérimentations mises en oeuvre dans le cadre du projet. Après la première phase de développement du prototype du FBR MICROALGAE, la seconde phase, expérimentale, a démarré le 9 décembre dernier et comprend une batterie d’expérimentations pour déterminer les paramètres optimums de culture des micro algues, ainsi que les données opérationnelles pour plusieurs souches distinctes de phytoplancton.
En parallèle de ces expérimentations, un FBR commercial totalement automatisé, et doté des mêmes capacités de programmation, contrôle et monitoring que le modèle expérimental, est en cours de développement. Sa capacité nominale devrait être supérieure ; 100 litres, pour une utilisation dans le cadre des industries pharmaceutiques ou alimentaires.
Origine : BE Espagne numéro 134 (17/02/2014) – ADIT – www.bulletins-electroniques.com
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