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L’unité de méthanisation du GAEC Le Jeanne à Moussonvilliers dans le Perche

Infos clés fiche de cas Maîtrise d’ouvrage agricole – Cogénération à partir de biogaz – Matières premières : 5300 tonnes/an – Moteur de 100 kWé – Production électrique : 1 GWhé/an – Investissement : 760 000 € – Temps de retour : 8,5 ans – Mise en service en 2011 – Fiche de la Chambre d’agriculture de l’Orne.

Installation de méthanisation du GAEC Le Jeanne, photo GVA de l'Orne

Le GAEC Le Jeanne a mis en service en mars 2011 son unité de méthanisation d’une puissance de 130 kWé. Au départ, « l’idée d’obtenir du lisier sans odeur » attire Maxime Le Jeanne, l’un des quatre associés de l’exploitation familiale. Situé à Moussonvilliers dans le Perche, le GAEC produit 860 000 litres de lait et exploite 507 ha dont 300 ha de grandes cultures.

Après quelques visites d’unités de méthanisation courant 2010, le projet se concrétise d’autant plus qu’il s’intègre parfaitement dans le projet de regroupement sur un même site de deux troupeaux laitiers. L’unité par voie liquide a été dimensionnée pour traiter chaque année 3000 m3 de lisier, 1300 tonnes de fumier, 1000 tonnes de déchets verts et des déchets de céréales. Apprivoiser le digesteur s’est fait naturellement pour ces éleveurs, « c’est comme une vache, il faut lui donner sa ration journalière » précise Maxime.

La production de biogaz, valorisée par cogénération permet une production électrique annuelle de 1 040 000 kWh/an, l’équivalent de la consommation électrique de 224 foyers. 25 % de la chaleur produite est utilisée pour maintenir le digesteur en température, 20 % pour le chauffage de deux maisons d’habitations et pour les besoins en eau chaude de l’exploitation.

Après une première année de fonctionnement, la production de biogaz est bien au rendez-vous et Maxime estime « économiser l’équivalent d’un camion d’engrais minéraux ». Côté temps de travail, « il faut compter en moyenne 1h30 par jour avec une permanence de 30 minutes par jour pour le chargement des matières et la surveillance des différents paramètres ».

L’investissement total s’élève à 760 000 € subventionné à 35 % par le PPE, l’ADEME et le Conseil Général de l’Orne, les éleveurs estiment le temps de retour sur investissement à 8,5 ans.

Des intérêts multiples pour l’agriculteur et pour son territoire

Réduction des émissions de gaz à effet de serre, production d’énergie renouvelable, traitement de proximité des déchets organiques, la méthanisation présente de nombreux intérêts pour l’environnement et le territoire. Elle constitue aussi une bonne opportunité pour l’agriculteur. En effet, la vente d’énergie permet de diversifier son activité, d’avoir une source de revenu supplémentaire et de réaliser des économies en utilisant la chaleur en substitution à d’autres énergies fossiles. Sur le volet agronomique, les valeurs amendantes et fertilisante sont conservées et l’on observe une minéralisation de l’azote.

Accompagnement de la Chambre d’agriculture

Un projet de méthanisation ne s’improvise pas. Plusieurs éléments doivent être étudiés : matières entrantes, recherche de matières extérieures, valorisation de la chaleur, capacité d’épandage, choix de la technologie… Pour accompagner les porteurs de projets, la Chambre d’agriculture met en place différents outils : une formation pour comprendre le principe de la méthanisation et mesurer l’intérêt d’un projet pour son exploitation, une pré-étude de faisabilité pour réaliser un premier dimensionnement de l’installation et identifier les atouts et les contraintes de l’exploitation.

>> PLus de détails dans la fiche technique « Méthanisation à la ferme, exemple du Gaec Le Jeanne »

Source : GVA de l’Orne