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Futurol, première usine pilote française de bioéthanol de 2e génération enfin opérationnelle

Alors que de nombreux pays dans le Monde disposent déjà depuis plusieurs années d’usines de biocarburant cellulosique, la France n’entre véritablement dans cette course aux biocarburants de seconde génération que cette année. Nous vous présentions ce projet en juillet (voir la description complète du projet), l’usine pilote du projet Futurol a donc été officiellement mise en fonction sur le site de Pomacle-Bazancourt en Champagne ce 11 octobre 2011. L’unité doit permettre de valider à l’échelle préindustrielle les résultats des recherches entreprises depuis 2008. Trois années d’essais encore seront nécessaires pour déterminer les choix technologiques qui permettront le passage à l’échelle industrielle.

Lancé en 2008, le projet regroupe 11 acteurs  qui couvrent l’ensemble de la filière, du végétal à la pompe. Financiers, industriels et laboratoires de recherche apportent au projet leurs compétences et expertises, issues de plusieurs années d’implication dans le domaine des biocarburants.

S’approvisionner localement et durablement
Futurol privilégie une approche multi-ressources des matières premières. Dans une perspective d’approvisionnement durable et de non-concurrence avec l’alimentation, le projet vise l’utilisation de matières premières végétales diversifiées : co-produits de l’agriculture, ressources forestières, déchets. Futurol a pour vocation de développer une filière de production adaptable au contexte local. La production de bioéthanol de deuxième génération doit pouvoir être localisée n’importe où dans le monde, alterner les matières premières utilisées selon les saisons et être, le cas échéant, mise en œuvre dans les unités de première génération.La construction de l’usine pilote inaugurée ce 11 octobre 2011 a débuté à l’automne 2008 sur le site de Pomacle, dans la Marne, au cœur du complexe agro-industriel de Bazancourt. L’usine pilote constitue aujourd’hui un ensemble de 5 000 m2. Ce site va permettre de tester, à l’échelle 1/1000è soit 180 000 litres/an, la mise en cohérence des avancées technologiques. L’objectif est de valider à l’échelle préindustrielle les résultats obtenus en laboratoire et de choisir les technologies à mettre en œuvre à l’échelle industrielle. Les sources d’optimisation possibles, notamment les consommations énergétiques ou la gestion des flux de matières seront également étudiées lors de cette étape.

Quelles sont les perspectives de Futurol ? Question à Dominique Dutartre, Président de Procéthol 2G, la société du projet. « Nous maintenons notre perspective de commercialisation des procédés de production de bioéthanol de deuxième génération issus du PROJET FUTUROL à l’horizon 2016. Conçus dans une optique de développement durable, nos procédés présentent également l’avantage de s’adapter aux usines de production de bioéthanol de première génération, actuellement en activité, en intégrant une phase de prétraitement en amont du processus. Le déploiement du procédé à un stade industriel sera alors largement facilité.

>> Les 6 axes de recherche prioritaires

  1. Ressources ligno-cellulosiques : construction des systèmes de culture adaptés à un usage énergétique : productivité, insertion durable sur le territoire, qualité technologique et environnementale.
  2. Pré-traitement : détermination des conditions opératoires optimales pour fractionner la biomasse en ses éléments constitutifs.
  3. Hydrolyse : Définition de la mise en œuvre pour transformer la cellulose en sucre simple
  4. Fermentation : développement de levures adaptées et définition de la mise en œuvre de la fermentation pour transformer les sucres en éthanol.
  5. Productions d’enzymes : adaptation et amélioration des enzymes aux matières premières et aux conditions industrielles.
  6. Co-produits/recyclages : limitation des consommations globales d’eau, d’énergie et des rejets sans introduire d’inhibition dans le procédé.

>> Vidéo de l’inauguration

>> Quelques chiffres :

  • Durée du projet : 8 ans
  • Montant global du projet : 76,4 millions d’euros
  • Nombre d’équipes de recherche publiques et privées collaborant au projet : 12
  • Nombre d’heures d’études nécessaires au projet : 39 000

Résultats à suivre donc … avec impatience !

Frédéric Douard, Bioénergie International