Lien de bannissement

Granulés : les recettes du succès

Banc de caractérisation au laboratoire CericLe développement du marché du granulé de bois passe par trois grands objectifs : une qualité de produit constante et irréprochable, une sécurité d’approvisionnement toute l’année, la garantie d’un prix stable.

Fabriqué à partir de sciures comprimées sous haute pression, sans adjonction de liant chimique, le granulé de bois est un combustible performant, propre, renouvelable, facile à utiliser et à stocker. Il se présente généralement sous la forme de petits cylindres de 6 mm de diamètre et de 2 cm de longueur en moyenne. Son fort pouvoir calorifique pouvant atteindre 5 kWh/kg*, confère à ce combustible un réel atout énergétique et environnemental. Il est principalement destiné à alimenter les chaudières automatiques ou les poêles à granulés, également appelés poêle à pellets.

Qualité et normalisation

Les niveaux de rendement, de sécurité et de confort obtenus lors de l’utilisation du granulé de bois comme combustible, dépendent à la fois de l’avancée technique des appareils et des conduits de fumée, mais aussi de la qualité du combustible. Un granulé de bois de mauvaise qualité peut nuire au bon fonctionnement de l’installation de chauffage et donc au confort de l’utilisateur. Principales conséquences liées à un défaut de qualité : problèmes au niveau du système d’alimentation des poêles voire des chaudières (les vis se bloquent et les moteurs chauffent), encrassement des échangeurs ou des conduits d’évacuation de fumée et surconsommation de granulés de bois.

De nombreux pays comme l’Allemagne (DIN 51731) ou l’Autriche (Ö-Norm M7135) ont réglementé très tôt la production de granulés par le biais de normes qui définissent la qualité sur le produit fini. Ces critères recherchés visent à avoir un produit stable, qui a toujours le même comportement lors de la combustion. Ces normes définissent un certain nombre de critères dont le PCI, la masse volumique du produit en vrac, la densité du granulé, son taux d’humidité, son taux de cendre, sa durabilité et d’autres critères liés à la composition des gaz de combustion… En France, devant l’essor de ce nouveau combustible et la nécessité de normaliser la filière afin de garantir au consommateur un produit de qualité, l’institut des Bioénergies, l’ITEBE, a mis en place une norme « volontaire » qui reprend les exigences les plus strictes des normes DIN 51731 et CEN/TC 335 (biocombustibles solides).

L’exigence d’un niveau de qualité « Premium »

Afin de garantir un produit de qualité « supérieur », il est essentiel de réaliser des essais allant plus loin que le simple respect des normes et chartes en vigueur (ITEBE, DIN+, DIN 51731, Ö-Norm M7135…) tant sur les critères chimiques que sur les obligations de moyen. Des « contrôles qualité » et des « tests produits » doivent être réalisés sur chaque site de production (en temps réel) et en laboratoire (sur prélèvements aléatoires). Ils garantissent le meilleur niveau de performance et de fiabilité : un PCI élevé de 5 kWh/kg, une teneur en fines faible et une très bonne tenue des granulés jusqu’à la chambre de combustion. 3 contrôles par jour in situ doivent être réalisés afin de vérifier le taux d’humidité, l’abrasion, la densité, la masse volumique apparente, les diamètres et la longueur. En complément des contrôles journaliers effectués dans chaque unité de production, des échantillons doivent être prélevés et testés en laboratoire afin de valider la constance de la qualité des granulés de bois, sur :

  • les critères chimiques du produit : taux d’humidité, masse volumique, taux de fine, diamètre, Pouvoir Calorifique Inférieur, taux de cendre, carbone (C), hydrogène (H), Oxygène (O), Azote (N), Soufre (S), Chlore (Cl),
  • la tenue du produit en combustion : températures, émissions gazeuses (CO, CO2, NOx, SO2 et O2), condensats (pH, analyses d’acide…) et émissions de poussière (concentration et répartition granulométrique).

L’absence de coordination entre producteurs, fabricants d’appareils et installateurs, constitue également un frein au développement de la filière. Par exemple, il est essentiel d’installer chez le particulier un silo solide, d’une contenance adéquate, comprenant un raccord « pompier », un manche à poussières (dans le cadre d’un silo maçonné) et surtout, une facilité d’accès pour réaliser les livraisons de granulés par camion souffleur dans les meilleures conditions. Le silo doit aussi permettre le stockage des granulés dans des conditions idéales à l’abri de l’humidité.

Construire le réseau… Investir dans un appareil de chauffage est une décision engageante pour le futur et il est primordial de pouvoir procurer à tous moments aux particuliers ou aux industriels, qui ont fait le choix de ce mode de chauffage, un combustible de qualité, à un prix compétitif et suffisamment stable.

La professionnalisation de l’offre en granulés passe en tout premier lieu, par la garantie d’un combustible de qualité supérieure et constante. Mais aujourd’hui, si le marché du bois énergie rencontre encore des difficultés de développement, c’est surtout en raison de difficultés d’approvisionnement du produit. La logistique, peu organisée, entraîne également une forte volatilité des prix, allant parfois du simple au double entre basse et haute saison. Fort de ce constat, il faut :

  • déployer des compétences et des moyens industriels et commerciaux pour organiser et professionnaliser cette nouvelle filière sur tout le territoire national,
  • tisser un réseau de partenaires – distributeurs, garants d’une politique axée sur la fourniture d’un produit de qualité
  • développer un service de proximité pour satisfaire les attentes des particuliers (gamme de produits, disponibilité en vrac et en sac, à disposition ou livré…).

Laurence ROBERT

Laboratoire CERIC
Centre d’Essais et de Recherche
des Industries de la Cheminée
BP 01  – F- 79270 Saint Symphorien
Tél. : 05 49 09 53 92
Fax. : 05 49 09 50 05
www.laboratoire-ceric.com