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Des chercheurs européens étudient le potentiel du biogaz

Plantation de maïs, photo Frédéric Douard

Persuadés que le biogaz peut permettre à l’UE de répondre à son engagement à produire 20% de son énergie à partir d’énergie renouvelables d’ici 2020, des chercheurs financés par l’UE sont à la recherche des meilleures technologies et cadres réglementaires pour la diffusion de la production durable de biogaz en Europe. Le soutien européen pour le projet SEBE («Sustainable and Innovative European Biogas Environment»), s’élevant à 2,6 millions d’euros, a été accordé par le programme Central Europe, qui est financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER).

Le biogaz est l’un des vecteurs énergétiques les plus polyvalents; il peut être utilisé pour la production d’électricité et de chaleur, à des fins de refroidissement, c’est un combustible potentiel pour véhicules et peut être optimisé en biométhane afin d’alimenter le réseau national de distribution de gaz. «La production de biogaz utilise un processus anaérobie survenant de façon naturelle et offre un environnement technique contrôlé qui permet de capter et d’utiliser les gaz produits», expliquent les chercheurs du SEBE.

«Le processus biologique anaérobie dégrade et stabilise les matériaux organiques à partir de microorganismes et conduit à la formation de méthane et de produits inorganiques, dont le dioxyde de carbone. Le méthane est un vecteur énergétique qui peut par conséquent permettre de produire de l’énergie.» Ils soulignent que cette énergie «peut remplacer d’autres sources énergétiques telles que l’énergie fossile, ce qui réduirait les émissions de gaz à effet de serre et contribuerait à un concept d’énergie plus durable.» En bref, «la digestion anaérobie (AD) en association à la production de biogaz joue un rôle important dans l’atteinte de l’objectif de 2020», insistent-ils.

L’Allemagne, par exemple, a profité de ce potentiel et a déjà installé près de 5000 centrales à biogaz, dans l’optique d’en ouvrir davantage. Toutefois, il faut encore persuader d’autres pays européens, qui doutent de la viabilité économique de ces centrales à biogaz. Le SEBE est déterminé à éliminer ces doutes en développant une compréhension commune du biogaz en Europe centrale, ses possibilités et les politiques ainsi que les cadres nécessaires qui feront le succès de cette source d’énergie renouvelable.

Le projet est mené sous la direction de l’Internationalisierungscenter Steiermark (ICS) en Autriche; il prête également une attention particulière aux régions de la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Slovénie et la Slovaquie. Le transfert de savoir-faire dans ces pays est l’un des objectifs principaux du projet.

Toutefois, à cette fin, le projet tente au départ de comprendre ce qui fait fonctionner les régimes AD à travers l’Europe et d’identifier les domaines nécessitant d’un développement et d’une harmonisation approfondis. Selon les chercheurs, ils recherchent une vaste gamme de thèmes comprenant «divers environnements d’exploitation (légal, économique, logistique et technique), un personnel qualifié, et des ressources actuelles et potentielles».

Par ailleurs, ils développent actuellement «des lignes directrices et une stratégie transnationale en vue d’une éducation future et d’une formation au sein du secteur du biogaz» et procèdent à une «consultation de développement au niveau régional». Des experts en matière de biogaz provenant de diverses institutions se penchent sur différents sujets; par exemple, le siège de l’Institut de génie hydraulique urbain et de gestion de l’eau et des déchets (ISWA) de l’université de Stuttgart en Allemagne étudie le rôle des réseaux décentralisés de micro-gaz.

Les chercheurs de SEBE souhaitent également encourager la mise en réseau entre les experts AD à travers une série de centres transnationaux de connaissances des compétences. Afin d’assurer que les études aient un impact aussi vaste que possible sur le public, les chercheurs formeront un comité consultatif en matière de politique composé de parties prenantes externes, de décideurs et de leaders d’opinion indirectement impliqués dans le projet afin de pouvoir communiquer les résultats des projets et de faciliter l’accès à d’autres organisations nationales et internationales concernées et aux groupes intéressés. Les chercheurs espèrent que ces voies de communication se poursuivront après la fin du projet, prévue pour fin 2013.

Pour de plus amples informations, consulter:

Source des informations: Université de Stuttgart par le serveur CORDIS, le 13 septembre 2010