Lien de bannissement

Les PME ouest-africaines qui utilisent les bioénergies

Atelier de cuisson de noix de palmier, photo ENDA Energie

Dans le cadre du projet ENEFIBIO, l’ITEBE a réalisé neuf fiches techniques sur les problématiques de la biomasse-énergie au Cameroun et au Sénégal. Les informations essentielles proviennent des résultats obtenus lors des enquêtes de terrain. Sur les neuf fiches, six ont été réalisées pour le Cameroun et trois pour le Sénégal.

Description des fiches techniques du Cameroun

Les fiches thématiques retenues sont relatives aux scieries, à la menuiserie, au fumage du poisson, aux petites et aux grandes huileries de palme ainsi que la torréfaction du café.

Séchage du bois dans les scieries camerounaises grâce à la valorisation des produits connexes

sechoir-menuiserie-cameroun-num04-2008.jpgLe Cameroun c’est 25 millions d’ha de forêt sur ¾ du territoire, avec un rythme de défrichement de 200 000 ha/an et de régénération de 3 000 ha/an. L’exploitation forestière dispose d’une capacité de transformation locale de 2,7 millions m3 de grumes, en 1ère transformation (sciage, déroulage et tranchage), dans près de 200 unités dont près de 60 scieries moderne. 20 % de ces unités sont regroupées dans la région côtière de Douala et 10 % sont situées en dehors du réseau d’électricité. La sciure de bois, qui représente une production annuelle estimée à 400 000 m3, n’est pratiquement pas valorisée. Le marché de l’exportation représente 80 % des volumes sciés et devient de plus en plus demandeur en sciages séchés. Pour améliorer leur rentabilité, ces entreprises pourraient investir dans des systèmes de séchage à la biomasse qui utilisent les résidus de production comme combustibles.

Valorisation des copeaux de bois et de la sciure pour le séchage du bois d’œuvre dans les menuiseries camerounaises.

Le marché de bois séché est en pleine expansion au Cameroun. La demande en meubles de qualité est en très forte augmentation. Les menuiseries sèchent généralement leurs bois avec des séchoirs électriques pour produire des meubles de bonnes qualités qui commencent à être disponibles sur le marché mais à des coûts relativement élevés. Certains gros clients comme les programmes de constructions des écoles publiques et d’équipements de services publics exigent que le mobilier en bois soit fabriqué avec du bois sec. Compte tenu des coûts de séchage, les quantités séchées sont petites par rapport au volume total disponible pour le séchage. Cette fiche sensibilise les opérateurs économiques sur des solutions abordables qui peuvent être mises en œuvre pour sécher leurs bois grâce à la production de chaleur en utilisant un séchoir à biomasse.

Amélioration des procédés de production de l’huile de palme dans les petites unités de moins de 100 ha au Cameroun.

noix-palmes-cameroum-num04-2008.jpgL’huile de palme qui est extraite des noix de palme est une huile alimentaire qui est très utilisée au Cameroun et dans la sous-région. Dans la plupart de ces unités la cuisson des noix est assurée par des fours traditionnels à bois consommant de grandes quantités de biomasse. Les rendements de ces fours sont très faibles. Les unités de production d’huile de palme utilisent des groupes électrogènes qui occasionnent d’importantes charges d’exploitation pour l’achat du diesel. Pourtant, ces petites huileries produisent des résidus en grande quantité (rafles, fibres et coques) et, qui ne sont pas assez valorisés : une faible proportion est utilisée en complément du bois de feu pour la cuisson des noix dans des fûts, le reste est jeté aux abords de l’unité de transformation.

Economie d’énergie dans les procédés de production de l’huile de palme, dans les palmeraies de plus de 1 000 ha

Cette fiche présente les opportunités de réduction des dépenses énergétiques dans les grandes unités de production d’huile de palme par la valorisation des fibres, coques et rafles pour la cuisson des noix. Actuellement, un plan de développement ambitieux dans ce secteur est mené par les entreprises agro-industrielles. Ce plan repose sur l’extension des plantations et sur les gains de productivité qu’il est possible de réaliser aussi bien dans la production que dans la transformation avec notamment les nouvelles opportunités offertes dans la bioénergie. L’intérêt de cette fiche est de montrer aux grandes unités semi industrielles, les possibilités d’amélioration des différentes étapes de traitement dans une unité de production de l’huile de palme. La fiche contient l’exemple d’une unité de production d’huile de palme semi industrielle qui utilise des chaudières fonctionnant au fuel lourd pour la cuisson des noix de palme. Cette fiche décrit les possibilités d’amélioration par la valorisation notamment des résidus d’extraction et les opportunités commerciales envisageables.

Mise en place de fours améliorés pour le fumage de poissons : la condition pour obtenir un meilleur rendement

Le Cameroun est un pôle producteur de poissons dans la sous-région. L’activité de fumage est exercée en majorité par des femmes, les hommes étant chargés de la pêche. A l’heure actuelle, les techniques utilisées pour le fumage sont encore rudimentaires. Les conséquences sont d’énormes pertes d’énergie et une charge considérable pour l’approvisionnement en combustibles (dépenses énergétiques élevées). De plus les techniques traditionnelles de fumage génèrent de la fumée qui est imprégnée dans le poisson fumé, ce qui rend souvent la qualité assez médiocre. Le fumage pratiqué actuellement utilise une quantité de bois qui pose le problème de déboisement perceptible déjà dans certaines zones (mangroves).

Mise en place de fours à biomasse pour la torréfaction du café : la condition pour obtenir un meilleur rendement

Le Cameroun produit près de 40 000 tonnes de café robusta. Une partie importante de ce café est torréfié dans des unités de taille moyenne, installées au niveau des régions de fortes productions. Pour assurer leurs procédés de transformation, les torréfacteurs de café utilisent des quantités importantes d’électricité provenant du réseau national. Elles sont ainsi confrontées à des charges importantes pour l’approvisionnement en énergie qui réduit leur rentabilité financière. Pourtant des solutions utilisant la biomasse comme source de chaleur existent et sont reconnues.

scierie-senegal-num04-2008.jpg

Description des fiches techniques du Sénégal

Les fiches techniques du Sénégal concernent les activités de fumage du poisson dans les ports de pêche, la cuisson du pain dans les boulangeries traditionnelles et les possibilités de production d’électricité et de chaleur dans les rizeries industrielles.

Production d’électricité et de chaleur par cogénération à base de balles de riz dans les rizeries industrielles au Sénégal

Le riz est la base de l’alimentation au Sénégal. La majeure partie des rizeries est située au nord du pays dans la vallée de fleuve Sénégal, dans les environs de Ross Béthio. Prés de 180 000 tonnes de riz sont annuellement produites au Sénégal ce qui représente 1/5 ème de la consommation nationale. Ces rizeries industrielles traitent environ 60 000 tonnes de riz par an représentant environ 12 000 tonnes de bale de riz. La balle de riz n’est actuellement pas valorisée et son enlèvement reste très onéreux.

Les nombreux délestages de la SENELEC (société nationale d’électricité) occasionnent en ce moment des pertes considérables pour les riziers. La cogénération par combustion de la balle, tout en apportant une source de chaleur, pourrait permettre d’augmenter le temps de fonctionnement des usines, limité jusqu’à présent à trois mois dans l’année.

Mise en place de fours parpaings pour le fumage de poissons : la condition pour obtenir un meilleur rendement

La transformation artisanale du poisson est une activité très développée au niveau des zones côtières, le long de la façade littorale, allant de Saint-Louis à Ziguinchor. Ce secteur emploie des milliers de personnes, dont beaucoup de femmes. Les techniques de fumage et de braisage ont connu des améliorations notoires avec l’introduction de fours modernes tels que le Chorkor ou le parpaing, qui ont permis d’augmenter le niveau de production et de limiter les risques sanitaires.

Mise en place de fours à pain améliorés en milieu rural pour réduire les dépenses de consommation de bois

Les boulangeries sont très répandues au Sénégal et, si en milieu urbain l’usage de bois est interdit par la législation, la consommation en bois des boulangeries rurales n’est pas négligeable. Une boulangerie traditionnelle consomme environ 1,5 tonne de bois par mois. Les fours à « Pain Tapallapa », construits pour la plupart par les boulangers eux-mêmes, ont des consommations importantes en raison de leur faible rendement. Des améliorations techniques sont à apporter afin de réduire la facture énergétique des artisans.

Plus d’informations : Lamine BADJI – laminebadji@gmail.com

Co-financé par la Commission européenne dans le cadre du programme COOPENER, le projet ENEFIBIO vise à renforcer les efforts des pouvoirs publics pour trouver des solutions à ces freins non technologiques et à encourager l’utilisation efficace de la biomasse pour la production d’énergie dans les PME africaines. 

Bannière ENEFIBIO