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Avis de l’ADEME sur la méthanisation

L'unité de méthanisation du GAEC de Givrée à Colombey-lès-Choiseul en Haute-Marne, photo ADEME

L’unité de méthanisation du GAEC de Givrée à Colombey-lès-Choiseul en Haute-Marne, photo ADEME

Gestion des déchets, production d’énergie renouvelable, réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), accompagnement du monde agricole vers de nouveaux horizons économiques : la méthanisation est une voie d’avenir aux bénéfices multiples, tant du point de vue environnemental qu’économique, pour contribuer à la transition énergétique et écologique. Les lois de transition énergétique pour la croissance verte et de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) confirment des objectifs de développement ambitieux. L’ADEME publie ce jour son avis sur la méthanisation afin de mieux informer les acteurs de la filière.

Une filière en développement en France

Déjà mature dans certains pays comme l’Allemagne, la méthanisation est en développement en France. Il existe des potentiels de développement notamment :

Lié au développement de collectes séparées des biodéchets des gros producteurs ou des ménages (pour lesquels la Loi de Transition énergétique pour la Croissance Verte fixe un objectif de généralisation du tri à la source d’ici 2025).

Dans le secteur agricole, qui représente son principal gisement. Pour l’ADEME, il convient alors de mobiliser en priorité les effluents d’élevage et les résidus de culture et, dans une moindre mesure, des cultures telles que prairies ou cultures intermédiaires.
Une filière à la rentabilité satisfaisante

Les retours d’expériences réalisés par l’ADEME sur un panel de 80 installations de méthanisation en fonctionnement (intégrant l’augmentation de tarif électrique de 2015) montrent que, dans la très grande majorité des cas, la rentabilité économique est satisfaisante, en particulier pour les projets à la ferme ou de petits collectifs (moins d’une dizaine d’agriculteurs). Aujourd’hui, les aides publiques (dispositif de soutien aux investissements ou à l’énergie produite) restent cependant essentielles pour assurer la concrétisation des projets. L’ADEME recommande que les dispositifs de soutien public soient les plus stables possibles pour assurer une bonne visibilité aux porteurs de projets comme aux financeurs.

Evolution du parc d’unités de méthanisation à la ferme et centralisées, source ADEME - Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Evolution du parc d’unités de méthanisation à la ferme et centralisées, source ADEME – Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

La nécessité d’une approche intégrée au sein des territoires

La filière de la méthanisation associe de nombreux acteurs : agriculteurs, gros producteurs de déchets organiques, gestionnaires des réseaux gaz et électricité, collectivités, particuliers… Monter une unité de méthanisation est un projet souvent long, complexe et aux investissements lourds.

L’ADEME recommande donc aux porteurs de projets de maîtriser les risques et d’optimiser la rentabilité des installations (amélioration des comptes d’exploitation) en veillant à :

  • contractualiser sur la durée les approvisionnements (au moins la moitié du gisement). Une attention particulière doit être portée aux concurrences d’usage pour un même substrat, notamment s’il bénéficie déjà d’une filière de valorisation (par exemple en alimentation animale ce qui peut être le cas pour des sous-produits d’industries agro-alimentaires ou des issues de céréales) ;
  • maximiser la valorisation énergétique ; en raison d’un meilleur rendement énergétique, l’ADEME recommande l’injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel lorsque c’est possible ;
  • assurer les débouchés de leurs digestats (plan d’épandage ou normalisation) ;
  • la non-concurrence entre les projets – et l’adaptation aux besoins des territoires ; les collectivités ont un rôle majeur à y jouer ;
  • anticiper les réparations et le gros entretien en s’entourant d’entreprises qui ont démontré leurs compétences et de bureaux d’études.

Enfin, cette filière émergente en France, génère de nombreux questionnements qui nécessitent une prise en compte en termes de concertation locale. Afin de favoriser la qualité des projets de méthanisation et leur acceptabilité, l’ADEME recommande de mettre à la disposition du grand public des informations et des réponses aux a priori sur les installations et d’aider les porteurs de projets à développer leur connaissance des enjeux et du contexte local et à adopter les bons réflexes en termes de concertation avec les acteurs.

>> Télécharger l’avis complet de l’ADEME sur la méthanisation (Novembre 2016)

1 réponse
  1. Energie+ dit :

    A côté des grosses unités de biogaz, plusieurs entreprises comme SEaB Energy parmi d’autres, ont développé des petites unités décentralisées locales modulaires dont le bilan est très positif puisque les transports sont évités ou le cas échéant largement réduits. Cà concerne également beaucoup plus d’entreprises, de commerces et producteurs de biogaz potentiels en France comme dans le monde et permet d’augmenter nettement la production globale de biogaz :

    https://youtu.be/WS1EMy2zwJI