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Agrébois tire le meilleur des déchets de bois de classes A et B

Article paru dans le Bioénergie International n°39 de Octobre-Novembre 2015

L'un des deux hangars de stockage de plaquettes forestières d'Agrébois, photo Frédéric Douard

L’un des deux hangars de stockage de plaquettes forestières d’Agrébois, photo Frédéric Douard

André et Dimitri Grévillot devant du broyat de bois de classe A, photo Frédéric Douard

André et Dimitri Grévillot, photo Frédéric Douard

Agrébois est une entreprise basée à Hecken au sud de l’Alsace. Son existence est un héritage des Transports Grévillot créés en 1945, à une époque où ce métier se pratiquait encore avec des chevaux. Aujourd’hui les Transports Grévillot utilisent des chevaux mécaniques et ont développé de nombreuses activités autour de leur métier de base, et pour ce qui nous intéresse la collecte, la transformation et le recyclage des déchets de bois. Une plateforme de 2 ha a été dédiée à cette activité dans la zone industrielle familiale d’Hecken, pour valoriser ces produits en biocombustibles et en matière première pour panneaux de particules.

Avoir la fibre avant les autres

Benne de collecte Agrébois

Benne de collecte Agrébois

En 1985, André Grévillot vient de prendre les commandes de l’entreprise de transports. Dans son activité, il loue des bennes pour collecter les déchets des entreprises, et pendant fort longtemps, ces matières sont emmenées à la décharge.

Au début des années 90, André, qui trouve cela « un peu dommage », s’essaye au broyage du bois qu’il collecte et tente d’en faire le commerce. Mais comme dit l’adage « avant l’heure c’est pas l’heure » et André doit renoncer faute de clients.

Mais André n’a pas dit son dernier mot et l’histoire va finir par lui donner raison. Quelques années plus tard, le cadre réglementaire des déchets évolue dans le bon sens, et parallèlement en 1994 l’AFME lance le premier Plan bois-énergie et développement local. Dès l’année suivante, André reprend le broyage de bois avec un broyeur lent Forus sur plateau amovible.

Dix ans plus tard, alors que le marché du bois-énergie commence à grandir sérieusement, il achète son premier broyeur lent à poste fixe, un Vecoplan. Il achètera par la suite également un Vecoplan rapide.

Chaine de recyclage du bois chez Agrébois - Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Chaine de recyclage du bois chez Agrébois – Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Et en 2008, avec son fils Dimitri, pour consolider cette activité qui désormais a trouvé sa clientèle, il crée une société dédiée : Agrébois, dont Dimitri devient le gérant. Au départ, l’entreprise va travailler comme beaucoup d’autres, avec des broyeurs plus ou moins mobiles sur plateforme pour passer les DIB, et avec des déchiqueteuses mobiles pour produire la plaquette forestière sur chantiers itinérants. Mais déjà André se convainc d’une chose : on ne peut pas faire de meilleur travail que sur une plateforme, avec toutes les facilités, avec un environnement propre et surtout avec une organisation bien pensée et bien rodée.

Zone de tri et de broyage des bois de classe B, photo Frédéric Douard

Zone de tri et de broyage des bois de classe B, photo Frédéric Douard

Une logistique industrielle basée sur la traçabilité

Trois des 7 emplacements de produits de classe A, photo Frédéric Douard

Trois des sept emplacements de produits de classe A, photo Frédéric Douard

Le père et le fils vont alors abandonner les chantiers itinérants et mettre en place trois lignes fixes de traitement des bois selon leur origine et leur statut :

  • Une ligne pour le bois forestier ou paysager,
  • Une ligne pour les emballages propres (Rubrique ICPE 2910 A),
  • Une ligne pour les déchets de bois souillés (Rubrique ICPE 2910 B).

Chaque ligne est clairement installée dans une zone distincte de la plateforme, afin de ne pas risquer de mélanger les produits, et afin de permettre une parfaite traçabilité de chaque famille de produits. Cette organisation rigoureuse a d’ailleurs permis à Agrébois d’obtenir une autorisation de sortie de statut de déchets pour son broyat d’emballages dès septembre 2014.

Par ailleurs, sur la plateforme, il n’existe qu’un seul sens de circulation, avec un pont bascule en entrée et un autre en sortie, de manière à ce que les produits ne se croisent jamais. Les bois entrants sont contrôlés dès la bascule, échantillonnés pour analyses, enregistrés dans différents lots et rejoignent leur ligne de traitement matérialisée et signalée. Une fois les bois transformés, la logique horlogère se poursuit et chaque produit résultant rejoint le silo dédié à sa sous-catégorie, également matérialisé et signalé, jusqu’à ce qu’il en ressorte pour être livré.

Chargement de plaquettes chez Agrébois, photo Frédéric Douard

Chargement de plaquettes chez Agrébois, photo Frédéric Douard

La ligne bois naturel

Elle transforme le bois forestier qui est livré par les trois grumiers de l’entreprise. Les bois en grandes longueurs sont déposés sur un deck à l’air libre qui alimente une coupeuse à tambour Mario Ferrari. Sa capacité est de 25 tonnes/h pour des diamètres maximum de 800 mm. Les plaquettes sont ensuite calibrées avec un crible rotatif à deux fractions Doppstadt et stockées dans 4 travées d’un bâtiment dédié à leur séchage et à leur stockage. Cette production annuelle de 5000 tonnes alimente les petites chaufferies collectives de la région en bois sec et se répartie entre des prestations pour ONF Energie et de la vente propre.

Ligne de déchiquetage du bois forestier chez Agrébois, photo Frédéric Douard

Ligne de déchiquetage du bois forestier chez Agrébois, photo Frédéric Douard

Notons que pour des bois naturels un peu spéciaux comme les souches, Agrébois dispose d’un broyeur lent Hammel mobile.

La ligne de recyclage des emballages en bois naturel

Elle commence sur une aire bitumée délimitée où sont vidés les camions et les conteneurs de collecte. Là, un opérateur brise les emballages à l’aide d’une pelle mécanique munie d’une pince et extrait les gros indésirables.

La réception des emballage bois à la pelle pour écrasage et tri, photo Frédéric Douard

La réception des emballage bois à la pelle pour écrasage et tri, photo Frédéric Douard

Le bois ainsi fractionné est ensuite conduit au chargeur dans le bâtiment de transformation et de stockage dédiée au bois A. Il est déversé dans une trémie où il subit un premier déferraillage puis un tri visuel et manuel des petits indésirables, comme les plastiques. Il est ensuite convoyé vers un broyeur rapide à marteaux Vecoplan, suivi d’un second déferrailleur et d’un crible vibrant à plat à trois fractions de la même marque.

Ligne de broyage et criblage Vecoplan pour le bois de classe A, photo Frédéric Douard

Ligne de broyage et criblage Vecoplan pour le bois de classe A, photo Frédéric Douard

Briquette Agrébois

Briquette Agrébois

Les trois catégories résultantes, < 10 mm, 10 à 30 mm et > 30 mm, ainsi que des mélanges de ces catégories avec des plaquettes forestières, sont entreposés dans sept travées physiquement indépendantes.

Le broyat de classe A > 10 mm, qui totalise 6000 tonnes par an, est à destination des panneautiers et des chaufferies, la catégorie la plus fine étant transformée en briquettes pour le chauffage domestique par une presse Reinbold.

La ligne de recyclage des bois traités

Cette ligne possède 8 travées de stockage, trois en plein air pour les produits entrants et cinq couvertes pour les produits sortants. Le cœur de cette ligne est une pelle mécanique électrique à poste fixe de 42 tonnes équipée d’un bras de 22 m.

Pelle d'alimentation en bois de classe B, photo Frédéric Douard

Pelle d’alimentation en bois de classe B, photo Frédéric Douard

Positionnée en hauteur entre les cellules de réception et le poste de broyage, elle permet de trier les produits, d’en extraire ceux qui ont été mal orientés lors de la collecte et qui peuvent repasser soit en classe A si ce sont des emballages propres : au final cette opération n’est pas marginale du tout puisque 50% de ce qui arrive dans la zone B est réorienté vers la A principalement. La pelle permet enfin d’extraire les gros indésirables et d’alimenter le broyeur lent, un Forus HB 186 fixe et électrique.

Le pré-broyeur Forus HB 186-E pour réduire les bois de classe B, photo Frédéric Douard

Le pré-broyeur Forus HB 186-E pour réduire les bois de classe B, photo Frédéric Douard

En sortie du broyeur, le broyat est déferraillé une première fois, puis passe dans un broyeur affineur, un Forus 186 fixe et électrique, est déferraillé une seconde fois avant d’être ciblé dans les trois mêmes catégories de granulométrie que le bois A. Ces produits sont stockés dans les cellules couvertes et seront commercialisés auprès des panneautiers (comme combustible ou matière première) à raison de 8000 tonnes par an.

Affineur Forus 396, photo Frédéric Douard

Affineur Forus 396, photo Frédéric Douard

Zoom sur les broyeurs Forus

Le HB 186 est un broyeur lent (15 à 25 tr/min) qui travaille par cisaillement entre deux arbres horizontaux munis de 40 ou 80 couteaux triangulaires. Il est capable de passer tous type de bois et de déchets. En fonction de la matière, les débits allant jusqu’à 18 tonnes/h. La granulométrie de sortie varie de 150 à 300 mm. Il est disponible en versions mobiles sur châssis routier ou chenilles, ainsi qu’en semi-mobile sur plateau préhensible. Sa motorisation électrique est de 110 ou 132 kW, thermique de 175 ou 228 CV. Le HB 186 peut traiter jusqu’à 36000 tonnes de produits par an.

Pré-broyeur Forus HB 71 sur chenilles

Pré-broyeur Forus HB 71 sur chenilles

L’affineur 186 est un broyeur rapide à tambour muni de 18 ou 22 couteaux. Il permet d’assurer le traitement final de la matière pour le recyclage ou la combustion derrière le processus de broyage. Il possède la même capacité de débit, le même type de motorisation et les mêmes versions que le HB 186. La granulométrie résultante fait moins de 100 mm.

Une activité en de bonnes mains

Tri manuel du bois de classe A avant broyage, photo Frédéric Douard

Tri manuel du bois de classe A avant broyage, photo FD

Agrébois compte aujourd’hui 12 salariés dont 9 à la production ou à la conduite des véhicules. Pour la collecte, elle travaille avec un parc de 150 conteneurs. En 10 ans, l’entreprise a investi 2 M € pour la valorisation du bois, matériel roulant non compris. Ces investissements, couplés à une organisation rigoureuse, permettent à Agrébois de produire des combustibles et des matières premières irréprochables, qu’elle écoule aujourd’hui auprès d’une trentaine de clients, pour un total de près de 20000 tonnes par an. Mais l’avenir ne se bâtissant qu’en anticipant, la famille Grévillot a déjà d’autres projets d‘amélioration en cours, comme par exemple augmenter le nombre de cellules de stockage couvertes … et encore bien d’autres choses !

Contacts :

  • Agrébois : André Grévillot – 03 89 25 77 05 – a.grevillot@agrebois.com
  • Fournisseur Forus : SOMTP Environnement Ludovic Arnoult – 06 07 34 44 06 – l.arnoult@somtp.fr
  • Fournisseur Vecoplan : www.tbm.fr

Frédéric Douard, en reportage à Hecken


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