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La biomasse locale pourrait couvrir 44% de la demande énergétique britannique

UK Biomass

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Une nouvelle étude du Tyndall Centre for Climate Change Research de l’Université de Manchester, publiée dans le journal scientifique Energy Policy, montre que le Royaume-Uni pourrait produire jusqu’à 44% de ses besoins énergétiques en utilisant uniquement ses propres ressources en biomasse, sans avoir à importer.

Un des moyens d’atteindre les objectifs environnementaux britanniques de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique et des émissions de gaz à effet de serre serait d’utiliser davantage les ressources en biomasse. Néanmoins, la filière bioénergie fait face aujourd’hui à la crainte que ces ressources ne soient pas toujours disponibles et/ou que son utilisation ne s’encadre pas dans une logique de développement durable.

Afin de vérifier si les principaux freins au développement du secteur de la biomasse, à savoir la concurrence d’usage des terres cultivables et la nécessité d’autosuffisance, étaient réalistes, les scientifiques ont conçu un modèle des ressources en biomasse cherche à simuler la dynamique de la chaîne d’approvisionnement de la biomasse britannique et les interactions qui déterminent la disponibilité des ressources. Le modèle prend ainsi en compte de nombreuses variables telles que le climat, les sols et les besoins en nourriture.

Afin d’estimer la disponibilité des ressources et le potentiel de production énergétique d’ici 2050, le modèle a été appliqué au cas du Royaume-Uni. Quatre scénarios différents ont été analysés avec un focus :

  • soit économique, où la croissance économique serait le principal objectif ;
  • soit écologique, où la conservation des ressources serait prioritaire ;
  • soit énergétique, où la production maximale de bioénergie serait atteinte ;
  • soit alimentaire, où la sécurité alimentaire serait privilégiée.

L’analyse a démontré que 44% de la demande énergétique pourrait être pourvue par les ressources en biomasse existantes sur le territoire britannique, conjointement avec l’énergie issue des cultures agricoles, sans que cela ait un impact négatif sur l’approvisionnement en nourriture. Ainsi, 6,5% de l’énergie pourrait être obtenue à partir des résidus issus des activités agricoles, forestières et industrielles. Les déchets ménagers pourraient contribuer à la hauteur de 15,4%, tandis que l’énergie produite à partir des plantations spécifiquement cultivées à cette fin pourrait pourvoir 22% de la demande énergétique.

L’étude finit par conclure qu’il existe une réelle opportunité pour le secteur bioénergétique britannique, notamment en ce qui concerne l’utilisation des déchets ménagers et alimentaires. Par ailleurs, les auteurs font remarquer que la biomasse est une option énergétique très flexible et que le Royaume-Uni pourrait en bénéficier pleinement si des ressources plus riches en énergie étaient exploitées par les bio-raffineries afin de produire des bio-produits à haute valeur ajoutée tandis que les autres ressources seraient utilisées pour la production de chaleur.

Les auteurs alertent également que les opportunités d’utilisation de biomasse identifiées dans leur étude ne sont pas considérées dans la stratégie actuelle pour la bioénergie du Royaume-Uni. Ainsi, le secteur de la bioénergie britannique court un réel risque d’avoir à importer de la biomasse, malgré l’abondance des ressources existantes sur le territoire.

Origine : BE Royaume-Uni numéro 129 (14/04/2014) – ADIT – www.bulletins-electroniques.com