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Rentabilité d’une chaudière polycombustibles alimentée en miscanthus

Miscanthus en vrac, photo ValBiom Asbl

Miscanthus en vrac, photo ValBiom Asbl

L’association ValBiom vient d’évaluer la rentabilité économique de l’installation d’une chaudière biomasse « polycombustibles » alimentée au miscanthus. L’approvisionnement en bois de chauffage devient actuellement de plus en plus coûteux. La ressource elle-même est soumise à une pression croissante. Or, le miscanthus possède des atouts évidents avec un pouvoir calorifique intéressant (16 MJ/kg) et un rendement à l’hectare élevé (17,5 tonnes/ha en frais). Cultivé sur plus de 100 hectares (2012) en Wallonie, le miscanthus peut se substituer ou compléter le combustible bois dans certaines situations.

Quatre scénarios ont été établis : un scénario « Particuliers » et trois scénarios « Indépendant / Entreprise » avec des besoins de chaleur croissants. Les calculs, basés sur les coûts d’installation et de fonctionnement ainsi que sur les primes/aides à l’investissement disponibles, indiquent un temps de retour sur investissement intéressant à partir de consommations de l’ordre de 120.000 kWh (chaudière 60 kW). Face au mazout, ce temps de retour varie de 2 à 11 ans ; face au gaz, de 6 à plus de 15 ans. Le miscanthus est donc certainement intéressant dans les situations d’indisponibilité du gaz naturel et/ou lorsque les besoins de production de chaleur sont importants.

Le dossier présente également les primes et aides disponibles, et détaille certains aspects pratiques liés à l’exploitation d’une chaudière biomasse alimentée au miscanthus.

En conclusion, l’étude des différents scenarii montre que l’installation d’une chaudière biomasse alimentée au miscanthus peut se révéler intéressante dans de nombreuses situations. 

Résumé des temps de retour sur investissement et des économies totale réaliséesLes conclusions dépendent fortement des besoins de chaleur et de l’accès ou non au gaz :

  • A petite puissance (30 kW ; scénario « particulier »), l’installation d’une chaudière polycombustibles alimentée au miscanthus peut être considérée lorsque le gaz n’est pas disponible. On commence à réaliser des économies à partir de la onzième année. Dans le cas où le gaz est disponible, le surcoût n’est pas rentabilisé en 15 ans. Les primes-énergie accessibles aux particuliers semblent trop faibles comparées à l’investissement considérable, proche des 40.000 €.
  • A une puissance un peu plus élevée (60 kW ; scénario « entreprise ou collectivité, petit consommateur »), le même constat s’impose. Malgré l’accès aux aides ENV-UDE ou UREBA, la différence de prix du combustible gaz par rapport au miscanthus ne justifie pas l’installation d’une chaudière bio-masse. En revanche, lorsque seul le mazout est disponible, le surcoût est rattrapé après 5 ans.
  • Pour les puissances supérieures (200 et 500 kW), le miscanthus permet de très rapidement réaliser des économies considérables par rapport au mazout : après 3 ans pour une puissance moyenne (200 kW) et 2 ans à puissance élevée (500 kW). Quant au gaz, on réalise des économies après 12 ans pour une consommation moyenne (200 kW) et après 6 ans pour une consommation élevée (500 kW).

Un projet de chaufferie biomasse alimentée au miscanthus apporte donc dans un certain nombre de cas une solution fiable et profitable aux agriculteurs et aux utilisateurs de la chaleur produite. Des partenariats seront d’autant plus recommandés qu’ils seront établis à un niveau local, réduisant ainsi les intermédiaires et les distances parcourues. Les initiatives de mise en place de réseaux de chaleur doivent à ce titre être encouragées, au vu des économies d’échelle qui peuvent être réalisées. 

Les points d’attention lors de la mise en place de projets concernent : le dimensionnement, l’important volume de stockage nécessaire pour le combustible miscanthus, la production de cendres dont il faut assurer la valorisation ou l’élimination, l’accès aux aides et la gestion des dégagements de poussière.

>> Télécharger l’étude complète

Contact : Laurent SOMER – somer@valbiom.be