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Gestion des déchets, les élus de Seine-et-Marne affichent leur ras-le-bol

Le 18 avril 2013, le tribunal administratif de Montreuil a annulé l’arrêté préfectoral autorisant l’exploitation du centre de traitement des déchets de Romainville en Seine-Saint-Denis. Conçue pour être l’une des plus grandes d’Europe, l’usine devait traiter par méthanisation plus de 300 000 tonnes de déchets par an.

A l’occasion de la Séance publique du 28 juin 2013, les élus départementaux ont voté à l’unanimité une motion désapprouvant le statu quo engendré par cette décision (au-delà des désaccords quant au procédé de traitement à privilégier), à savoir la poursuite du transfert de 60% des déchets qui devaient être traités dans ce centre vers la Seine-et-Marne. Ils demandent de toute urgence la révision du Plan Régional d’Elimination des Déchets Ménagers (PREDMA), afin de remettre à plat la gestion des déchets ménagers franciliens.

Dans cette motion, les élus départementaux proposent notamment d’intégrer dans le PREDMA les principales réglementations issues du Grenelle de l’Environnement, publiées après l’adoption du PREDMA, et de favoriser une plus grande équité territoriale ainsi que l’émergence d’unités de traitement à proximité des gisements de déchets ménagers.
Ils soulignent notamment les effets directs et indirects de cette situation, s’ajoutant aux dommages déjà subis par le territoire seine-et-marnais par l’accueil de la majorité des déchets inertes d’Ile-deFrance : diminution des surfaces agricoles, impacts sur les milieux naturels, accroissement du trafic routier (et du coût d’entretien des routes départementales), dégradation des paysages, nuisances olfactives, visuelles et sonores, atteinte globale à la qualité de vie des Seine-et-Marnais.

Pour Jean Dey, Vice-président du Département de Seine-et-Marne chargé de l’environnement et du développement durable : « Le déséquilibre régional global en matière de gestion des déchets ménagers, envoyés en majorité en Seine-et-Marne, n’est plus supportable. Cette motion, votée à l’unanimité, atteste du sentiment de ras-le-bol des Seine-et-Marnais. Des solutions doivent pouvoir être trouvées dans les autres départements franciliens pour traiter les déchets sur place et dépasser la pratique égoïste du « NIMBY 1». Plus que jamais, il faut une politique juste, cohérente et partagée de
la gestion des déchets en Ile-de-France » avertit l’élu.

Pour rappel, le Conseil général avait fait connaitre le 26 novembre 2009 son désaccord au projet de PREDMA présenté par le Conseil régional d’Ile-de-France. Les élus avaient notamment dénoncé l’absence de définition d’un principe de solidarité régionale qui aurait permis de guider l’élaboration du plan pour plus d’équité territoriale.

(1) : Acronyme provenant de l’anglais « Not In My Back Yard » qui signifie « pas dans mon arrière-cour ».