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Le bois-énergie, facteur de biodiversité forestière

La Suisse est connue dans le monde entier pour la qualité immuable de ses paysages, et pour ses politiques volontaristes en matière de respect de l’environnement. Dans son bulletin de juin 2013, l’association suisse pour l’énergie du bois se pose à contre-pied des idées reçues laissant entendre que l’exploitation du bois pour l’énergie pourrait nuire à la biodiversité des forêts.

Martin Arpagaus de Energie Bois Suisse rappelle que la crainte d’une surexploitation des forêts ne semble a priori pas infondée. Des machines d’abattage toujours plus grosses et plus nombreuses emportent de grandes quantités de bois et laissent souvent des coupes claires. Mais il indique qu’un examen attentif montre que, peu après ces exploitations, une multiplicité d’animaux et de plantes colonisent ces emplacements lumineux et ensoleillés. De nombreuses espèces indicatrices, des petits êtres vivant dans le bois mort, des insectes, des plantes à fleurs colorées et des oiseaux très divers révèlent une forêt structurée et multiple.

Et il précise « On ne rencontre pas une telle diversité d’espèces dans les forêts uniformes non exploitées. »

Il ajoute également que certains redoutent un appauvrissement du sol dû à une utilisation croissante du bois-énergie. La pression sur la forêt causerait un prélèvement des substances nutritives et donc des déficits de croissance. Mais les parties d’un arbre riches en substances nutritives se situent dans les feuilles et les aiguilles. De même, les branches fines contiennent des concentrations de substances nutritives plus élevées que le bois solide. L’abattage brise des branches fines et des parties de la cime qui restent sur place. La chute des feuilles apporte périodiquement des substances nutritives dans le sol de la forêt. Cette crainte est donc infondée.

Dans ce même bulletin, Sarah Baumann de l’association proNatura reconnait que l’exploitation forestière doit veiller à maintenir la variété des structures telles que les haies et les bosquets champêtres. Mais des interventions sont souvent nécessaires justement pour favoriser ces structures. Il faut par exemple entretenir régulièrement les haies pour préserver les nombreuses niches écologiques. Si une partie du bois coupé est utilisée pour la production de plaquettes, on peut alors parler de processus gagnant-gagnant.

En gestion forestière, le taillis sous futaie peut servir d’exemple de forme favorisant la diversité des espèces. La préservation de couches de différentes hauteurs permet de créer et de favoriser divers espaces de vie. En outre, les forêts claires vont dans le sens de la protection de la nature. La réduction de la densité de couverture augmente la quantité de lumière au sol et permet l’apparition de plantes ayant besoin de lumière. Des coupes importantes et isolées peuvent également favoriser la biodiversité en créant des endroits pionniers tels que ceux pouvant résulter d’événements naturels et colonisés par des espèces qui ne peuvent pas apparaître dans la forêt existante.

Dans la forêt, le «fouillis» est essentiel à la préservation de la biodiversité dans tous les types d’utilisation du bois. Pour une fois, le déblaiement est indésirable. Pour donner un aspect entretenu à la forêt, on enlève souvent les moindres branches après les travaux forestiers. Et d’autre part, on ne contente plus d’utiliser des bûches, on recourt aussi aux déchets de bois. Mais il faut laisser sur place au moins une partie des branches ainsi que quelques grosses pièces de bois de-ci de-là. Les branches en tas et le bois mort constituent un espace de vie important pour de nombreuses espèces d’animaux et de champignons.

Pour en savoir plus, télécharger le bulletin Energie Bois Suisse n°50