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Le potentiel de biomasse forestière mobilisable en Wallonie

Forêt wallonne, photo ValBiom

Dans le cadre du projet « Coq vert », ValBiom a rassemblé et structuré des données afin d’établir des cartographies sur la disponibilité en biomasse sur le territoire wallon. Ce document présente le potentiel mobilisable en biomasse forestière, c’est à dire l’approvisionnement direct depuis la forêt hors rémanents. Le potentiel en rémanents ainsi que l’approvisionnement potentiel indirect, qui a lieu après transformation du bois,  feront l’objet d’un autre document.

Il est important de souligner que le potentiel en biomasse forestière présenté dans ce document correspond à un potentiel total en biomasse et ne représente en aucun cas un potentiel technique mobilisable pour les applications matière (qui devrait tenir compte des différents usages faits actuellement de cette biomasse).De même, les importations de ressources forestières ne sont pas considérées ici. Les cartographies établies dans le projet « Coq vert » visent en effet à quantifier la biomasse wallonne afin de juger de ses ressources propres et de son degré d’indépendance.

Méthodologie

Le potentiel mobilisable en terme de biomasse d’origine forestière (approvisionnement direct hors rémanents) a été estimé sur base de données collectées par la Cellule de l’Inventaire Permanent des Ressources Forestières en Wallonie (IPRFW, SPW-DGO-DNF) et de taux de prélèvement similaires à ceux définis par Ponette et al (2007).

Chaque année, l’IPRFW prévoit la récolte de données d’inventaire sur 10 % du territoire forestier wallon (Rondeux et al., 1996). Aujourd’hui, le second cycle d’inventaire est en cours. Toutefois, la quantité de données disponibles est encore trop faible pour fournir les résultats dont nous avons besoin dans le projet « Coq vert » avec suffisamment de précision. Les cartes et les données présentées sont donc basées sur les données tirées du premier cycle de l’Inventaire qui s’est achevé en 2008 (Rondeux et Lecomte, 2010).

Les critères de sélection des peuplements forestiers pris en compte dans le cadre du projet « Coq vert » s’inspirent de la requête appliquée dans Ponette et al. (2007). Toutefois, suite à des échanges ayant eu lieu avec les professionnels du secteur de la production de plaquettes forestières, la distance de débardage a été augmentée à 500 m. La requête utilisée comprend donc les critères suivants :

  • les sites Natura 2000 sont inclus, les sites dont la pente est supérieure à 30 % sont exclus,
  • les sites à sol à faible portance (sols tourbeux et gley apparaissant à moins de 30 cm de profondeur) sont exclus,
  • les surfaces boisées de moins de 10 ares sont exclues,
  • la distance de débardage maximale est fixée à 500 m,
  • seuls les arbres ayant atteint 20 cm de circonférence sont pris en compte.

La requête appliquée à la base de données permet de fournir, en volume bois fort total sur écorce, les volumes sur pied en feuillus et en résineux en Wallonie. Les données sont classées par qualité (tableau 1).

De ce volume sur pied, par application d’un taux de prélèvement, peuvent être estimés les volumes de bois mobilisables annuellement. D’après Ponette et al. (2007), les pratiques sylvicoles mobilisatrices de bois en cours actuellement concernant :

  • Les résineux sont les éclaircies et les coupes à blanc. Le taux de prélèvement en éclaircie est estimé à 5 % du volume sur pied. Les coupes à blanc quant à elles représentent 3 000 ha/an à raison de 350 m³ de bois fort tige/ha, soit 1 050 000 m³ bois fort tige/an.
  • Les feuillus : sont les coupes d’amélioration et de régénération. Le taux de prélèvement annuel s’élève à 3 % du volume sur pied.

Résultats

Carte des volumes de bois forts mobilisables annuellement par arrondissements (arbres de circonférence ≥90 cm pour les résineux et arbres de circonférence ≥120 cm pour les feuillus).

Les cartes ont été réalisées par l’équipe de l’accompagnement scientifique de l’Inventaire Permanent des Ressources Forestières en Wallonie (ULg-GxABT).

Pour chaque carte :

  • Une estimation du volume mobilisable annuellement est représentée avec ou sans distinction du type d’essence. Le volume représenté est le volume bois fort total (bois fort tige et bois fort branche) sur écorce.
  • La répartition de ce volume est représentée à la fois par provinces et par arrondissements communaux (les arrondissements dont le volume de bois est nul sont représentés avec des hachures).
  • Des camemberts représentent la répartition en % du volume mobilisable selon les différents niveaux de qualité individuelle des arbres. Ces niveaux de qualité ne sont relevés que pour les arbres de circonférence d’au moins 120 cm pour les feuillus et d’au moins 90 cm pour les résineux. La signification des codes de qualité utilisés dans la légende des cartes est reprise dans le tableau 1 ci-dessous.

Chaque carte est accompagnée d’un tableau reprenant les valeurs des volumes mobilisables. Pour les arrondissements communaux qui contiennent trop peu de placettes d’inventaires pour fournir des résultats fiables, les résultats dans les tableaux sont figurés en italique.

Estimation des bois forts mobilisables annuellement par arrondissements (arbres de circonférence ≥90 cm pour les résineux et arbres de circonférence ≥120 cm pour les feuillus).

Il est important de garder à l’esprit que les valeurs qui sont présentées ici ont pour seul but de fournir des ordres de grandeurs qui permettent de situer le contexte forestier dans lequel notre projet s’inscrit. Il est en effet difficile de connaître avec précision l’importance des prélèvements effectués sur base des données dont nous disposons. En effet, depuis 2007, le contexte forestier a évolué et les taux de prélèvement définis par Ponette et al. (2007) ne sont probablement plus le reflet exact de se qui se pratique sur le terrain. On constate ainsi que les volumes mobilisables annoncés sont supérieurs aux premières estimations de prélèvement de l’IPRFW, alors que celles-ci sont déjà élevées. Les tendances qui se dessinent à travers les premières données du 2e cycle de l’IPRFW, bien que demandant encore confirmation, sont assez nettes. Elles montrent clairement que les prélèvements annuels sont, par exemple, supérieurs à l’accroissement des résineux. Nous serions donc en train de prélever du bois à un rythme supérieur à celui auquel la forêt wallonne en produit.

Ce dossier a été réalisé par Julie Roïz de ValBiom.

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