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2013, 2014,…2020 seront de bonnes années pour la biomasse-énergie

Éditorial de Bioénergie International n°22 de décembre 2012 – janvier 2013

La biomasse contribue à 67% des énergies renouvelables en Europe, photo Frédéric Douard

En ligne de mire pour tous les européens, il y a les objectifs politiques de la directive énergies renouvelables de 2009 qui incitent les États membres à atteindre tous ensemble les 20% de consommation d’énergie finale renouvelable en 2020. Il a été chiffré précisément que la moitié au moins de cet objectif proviendra de la biomasse, et ce sera même peut-être davantage quand on constate que 67% des énergies renouvelables proviennent déjà de la biomasse, et que cette proportion a tendance à s’accroitre.

Pour les sceptiques de la politique ou de l’Europe, pour les déçus de la conférence de Doha, pour ceux qui observent les coups de freins politiques sur certaines filières renouvelables, et même pour les pragmatiques qui savent que les objectifs sont rarement atteints, il est quand même crédible de penser que les 8 prochaines années seront de bonnes années pour la biomasse-énergie, quoiqu’il arrive.

Côté ressources, prenons le cas de la biomasse solide qui représente quasiment 80% de toutes les biomasses. Eurobserv’Er estime cette ressource annuelle à au moins 157 Mtep/an alors que nous n’en consommons que 80. Une augmentation de 50% nous mènerait à moins de 120, donc cela est réaliste.

Côté critères de durabilité qui pourraient obérer les perspectives de développement de la biomasse en général comme cela est en train de se passer pour les biocarburants de première génération, il y a matière à rester serein. Côté amont, nous venons de le voir, la ressource européenne est largement suffisante pour que les objectifs à 2020 se réalisent avec une grande majorité de ressource européenne, récoltée dans son immense majorité sous le contrôle de certifications forestières et environnementales. Tant que la ressource restera locale et que les prélèvements resteront largement inférieur à l’accroissement, cela ne constituera pas un frein. Côté aval de la filière, l’ensemble des politiques actuelles promeuvent les utilisations les plus efficaces de la biomasse et ce n’est sur ces aspects que les critères de durabilité seront les plus difficiles à respecter.

En suivant notre politique, le volume de la demande va se rapprocher du volume de l’offre, c’est-à-dire de la ressource mobilisable, et chemin faisant cela va progressivement faire monter le prix de la biomasse. Premièrement, il faut savoir que, tant que ce prix monte mécaniquement et progressivement par le simple jeu de la pression du marché, ceci est fort bien car il  faut que la filière gagne de l’argent pour progresser. Si ce rapprochement des volumes était brutal, il  occasionnerait pour sûr des coups de frein sur la compétitivité de la biomasse-énergie, mais force est de constater que depuis 30 ans, la filière se développe doucement, tant il n’est pas si facile de la mettre en œuvre. Considérant donc la distance encore énorme entre l’offre et la demande, ce n’est pas en 8 ans que le marché rattrapera l’offre. Et parallèlement, il est aisé de comprendre que ces augmentations de prix de la biomasse n’entameront pas à moyen terme sa compétitivité puisque nous sommes entrés depuis 2004 dans une dynamique d’augmentation inéluctable des prix de toutes les énergies non renouvelables (pétrole, gaz naturel et électricité) et que cela maintiendra naturellement la compétitivité de la biomasse. Et tant que cette compétitivité existera, la filière drainera les investissements.

Enfin, pour les pragmatiques qui savent déjà que l’objectif ne sera pas atteint, regardons simplement les chiffres. Atteindre les objectifs reviendrait à passer d’une consommation actuelle d’environ 100 M tep de biomasse par an en Europe à plus de 150 dans 8 ans : c’est tout simplement colossal. Alors même si on ne faisait que la moitié, les prochaines années resteraient d’excellentes années pour la biomasse. Pas de nuages donc a priori en perspective pour la biomasse d’ici à 2020, il faut travailler, créer de la richesse, créer des emplois locaux, et cela contribuera à améliorer le quotidien économique, social et environnemental des européens.

Bonne année 2013 à tous
Frédéric Douard, rédacteur en chef du magazine Bioénergie International


3 réponses
  1. 6 février 2013

    […] La biomasse contribue à 67% des énergies renouvelables en Europe Voir : http://www.bioenergie-promotion.fr/ 25865/2013-2014-2020-seront-de-bonnes-annees-pour-la-biomasse-en… […]

  2. 22 mai 2013

    […] 2013, 2014,…2020 seront de bonnes années pour la biomasse-énergie […]

  3. 7 février 2014

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