Soutien à la faune auxilaire de l’agriculture, l’agroforesterie arrive en Gironde
Parcelle agroforestière en vignoble, photo Agroof
Eddy Renaud, technicien forestier à Arbres et Paysages en Gironde, interviewé par le bureau Agroof parle d’agroforesterie et de plantation de haies, de leur atouts pour la viticulture et l’agriculture en Gironde, notamment pour leur apport an lutte biologique, par l’installation d’une faune auxiliaire.
Perspectives de l’agoforesterie en gironde
L’agroforesterie apparaît comme une activité pertinente avec les objectifs de valorisation des espaces ruraux et forestiers de la gironde.
Des éléments favorables au développement de l’agroforesterie dans notre département peuvent être développés :
- tout sol est compatible avec cette technique, à part les sols très argileux à humidité stagnante
- des expériences similaires dans l’Hérault ont permis de réussir la cohabitation vigne/cormiers sur les coteaux secs. Il en est de même pour les associations maraîchage et essences forestières. Pourquoi ne pas envisager par exemple une récolte des arbres au moment du renouvellement des parcelles de vignes ?
- la rotation pratiquée dans les secteurs de grande culture en gironde (maïs, blé, tournesol) est compatible avec l’agroforesterie
Concernant le rendement des cultures, la perte estimée à 20% au bout de 30 ans est largement compensée par le produit de la valorisation des arbres.
Il sera toutefois nécessaire de veiller à l’existence d’un matériel adapté pour l’entretien des arbres, tel qu’un tracteur de petit gabarit pouvant circuler sous la ligne de plantation lors des premières années de pousse, lorsque l’élagage est encore bas. L’alternative est aussi d’adapter l’écartement entre les plants au matériel de l’exploitation.
Des réserves peuvent être émises concernant l’implantation d’arbres sur les parcelles des grandes cultures irriguées (présence de pivots d’irrigation pouvant entrer en interaction avec les lignes d’arbres).
L’exploitant doit savoir s’entourer de conseillers compétents avant d’engager tout projet sur ses parcelles.
Par exemple, l’étape notamment du piquetage est extrêmement importante car elle permet de placer précisément et correctement les futures plantations sur la parcelle.
L’exploitant agricole doit bénéficier d’un appui technique solide pour le choix des essences et des cultures en fonction des contraintes pédologiques, mais aussi disposer d’un suivi pour l’entretien régulier des arbres.
Il est important de prendre en compte le surcoût important de la protection des arbres contre les animaux (gibier et plus encore élevage).
Les cultures d’été doivent être limitées car les apports qui leur sont fournis durant la période de végétation profitent aussi aux arbres et compromettent leur enracinement profond.
Pour éviter une charge de travail élevée, et permettre l’étalement des revenus, il est important d’échelonner les plantations d’arbres dans le temps.
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