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Les forces de l’ONU installent une production de biogaz à Cité Soleil en Haïti

Cuisine au biogaz à Cite Soleil, Port au Prince, photo UN-MINUSTAH

Selon un récent rapport du programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), les 17 missions de maintien de la paix de l’ONU déployées dans le monde représentent la majorité de l’empreinte carbone du système des Nations Unies. En effet, de par leur taille et leur équipement, les opérations dont la MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour le Stabilisation en Haïti) fait partie contribuent à l’émission de gaz à effet de serre propice au réchauffement climatique. Cependant, selon ce document intitulé ‘Verdir les casques bleus : environnement, ressources naturelles et opérations de maintien de la paix des Nations Unies, des exemples de bonnes pratiques environnementales ont vu le jour dans le secteur, notamment depuis l’adoption, en 2009, d’une politique environnementale au sein du Département des opérations de maintien de la paix.

Pour Kevin Kennedy, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, « nous avons le devoir de trouver des solutions pour réduire notre impact, ainsi la Mission s’est engagée à faire partie d’une Haïti plus propre et plus verte. »

Du biogaz à Cité Soleil

Afin de pousser plus loin les bénéfices économiques pour les communautés tout en préservant l’environnement, le Bataillon brésilien (BRABAT) de la MINUSTAH a mis en place un centre de production de biogaz à partir du traitement des déchets humains à Cité Soleil. Appelée Bio-digesteur, cette installation originale permet de transformer les excréments humains en méthane pour l’utilisation domestique et en engrais pour l’agriculture.

Installé au niveau du Bloc F du quartier Drouillard de Cité Soleil, le Bio-digesteur vise à trouver une réponse au manque de curage des latrines publiques desservant quelques 100 familles de la zone, qui finissaient par faire leurs besoins à l’air libre. Dans le cadre de ce projet, 8 toilettes ont été installées – desservant 5 à 6 familles chacune – sous un même toit à partir desquelles les excréments collectés dans un réservoir sont transformés par décomposition en biogaz. Une conduite amène ensuite le gaz ainsi produit dans une cuisine communautaire adjacente où les habitants de Drouillard peuvent préparer gratuitement leur repas. Dans un autre réservoir, le liquide provenant des toilettes est transformé en engrais susceptible de faire pousser des plantes.

Selon le Lieutenant Commander, Alexandre Pinheiro, chef-adjoint du Bureau de l’Information publique du contingent brésilien, un tel projet a aussi l’avantage d’« offrir une alternative à l’utilisation du charbon de bois pour la cuisson », l’une des principales causes du déboisement dans le pays.

Rédaction : Pierre Jérôme Richard
Edition : Sophie Boudre

>> Voir l’article complet sur le site de la MINUSTAH

1 réponse
  1. nelly dit :

    mon probleme c’est que je veux savoir si la production de ce biogaz par le ménage ne comporte pas de risque pour sa santé. comme je l’ai vu dans un reportage au Rwanda où les menages ont initiés cette production de biogaz à leur domicile. peut t’on dans un contexte de pauvreté initier ce projet au niveau national de manière à reduire la consommation des ressources naturelles et qui coute de plus en plus cher pour nos communautés?