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La France va mieux valoriser ses déchets d’ameublement

Vieux meubles, photo Frédéric Douard

En France, les meubles de salon, de chambre, de jardin, de salle de bain, de bureau dont les ménages, les professionnels et les collectivités souhaitent se débarrasser vont désormais faire l’objet d’une organisation spécifique pour leur collecte, leur enlèvement et leur traitement. Avec la parution de ce Décret n° 2012-22 du 6 janvier 2012, la gestion de ces déchets devra désormais être assurée par les producteurs ménagers et professionnels.

Sur les 2,7 millions de tonnes de déchets d’ameublement chaque année en France, environ 40 % sont enfouis sans être valorisés. Le décret a été élaboré en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés : représentants des producteurs, des associations de protection de l’environnement, des associations de consommateurs, des prestataires de collecte et de traitement, des structures de l’économie sociale et solidaire et des collectivités territoriales.

Broyat de vieux meubles, photo Frédéric Douard

Les producteurs d’éléments d’ameublement pourront s’organiser individuellement, ou collectivement au sein d’un ou plusieurs éco-organisme(s) agréé(s), en respectant un cahier des charges annexé à un arrêté interministériel. Ce document technique est en cours d’élaboration et devrait être publié avant la fin du premier semestre 2012.

Des mesures ont été définies :

  • Les modalités de collecte qui seront mises en place devront permettre de collecter gratuitement les déchets d’éléments d’ameublement des détenteurs qui souhaiteront s’en défaire, sur tout le territoire national et de manière adaptée aux différentes zones de ce territoire.
  • Pour les particuliers, un réseau de points d’apport volontaire sera mis en place (alliant les déchèteries, la possibilité de reprise chez les distributeurs, des dispositifs de collecte mobile…)
  • Un dispositif de reprise gratuite chez le détenteur professionnel devra être prévu, à partir d’un seuil minimal de quantité de déchets d’éléments d’ameublement à collecter.
  • L’objectif de réutilisation et de recyclage fixé à 45 % pour les déchets d’éléments d’ameublement ménagers et à 75 % pour les déchets d’éléments d’ameublement professionnels, devra être atteint à la fin de l’année 2015.
  • Le coût de gestion des déchets d’éléments d’ameublement fera l’objet d’une information en pied de facture de vente ou dans les notes délivrées au consommateur final, jusqu’au 1er janvier 2016.

Les producteurs ont d’ores et déjà mis en place deux opérations pilotes avec le soutien de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) :

  • la première est diligentée pour le compte des producteurs d’éléments d’ameublement professionnels, réunis au sein d’une structure unique, la S.A.S VALDELIA (VALorisation des DEchets Liés à l’Ameublement) : une phase expérimentale de collecte et de valorisation des meubles usagés des entreprises est menée depuis octobre 2011 jusqu’à juin 2012, en Île-de-France et dans les Pays de Loire.
  • la seconde est menée pour le compte des producteurs d’éléments d’ameublement ménagers, réunis au sein de la S.A.S. S.P.F.M. (Société de Préfiguration de la Filière Meubles), depuis fin novembre 2011 et jusqu’en septembre 2012, en partenariat avec la Communauté urbaine de Strasbourg et le syndicat pour le transfert, l’élimination et la valorisation des ordures ménagères de Lure (Haute-Saône), en intégrant également une partie expérimentale spécifique à la literie.

Saluons cette initiative qui va enfin permettre de réduire un gaspillage important de matières premières tant pour le réutilisation que pour l’énergie (1 million de tonnes de bois sec ou encore 5 millions de kWh par année), et qui va aussi bien sûr réduire les  pollutions occasionnées par l’enfouissement.

Frédéric Douard, Bioénergie International

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