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Quelle orientation pour les 45 bioraffineries européennes ?

BCyL, usine pilote de bioéthanol à Babilafuente (Salamanque, Espagne)

L’Europe compte 34 bioraffineries en service ou prévues, et 45 projets de recherche ou installations pilotes dans ce domaine. Des chercheurs financés par l’UE ont évalué les concepts de bioraffineries actuelles et futures, et rédigé des recommandations destinées aux initiatives politiques afin d’augmenter la sensibilisation et la compétitivité de l’Europe.

La biomasse est constituée de matériaux organiques provenant de végétaux ou d’animaux, vivants ou morts récemment. Une bioraffinerie utilise cette biomasse pour fabriquer des produits et sous-produits intéressants, tels que carburants et produits chimiques, avec un impact carbone négligeable.

Le projet Biopol («Assessment of biorefinery concepts and the implications for agricultural and forestry policy»), et qui s’est achevé en 2009, visait à évaluer des concepts mis en place par les bioraffineries et innovants aux niveaux technique, social, politique et de l’environnement, dans le but d’orienter les politiques futures ayant un impact sur le développement de ces bioraffineries.

Les chercheurs ont centré leurs efforts sur quatre types de bioraffineries. Celles utilisant une biomasse verte et humide, comme l’herbe ou le trèfle. Celles utilisant une biomasse sèche lignocellulosique, comme les roseaux et le bois. Celles qui fonctionnent à partir de plantes cultivées comme les céréales ou le maïs. Enfin, celles qui associent deux plateformes, le sucre (biochimique) et le gaz synthétique (thermochimique) pour produire des produits chimiques et des carburants par exemple de l’éthanol, du méthanol et des polymères.

Les chercheurs ont ensuite choisi quatre secteurs qui pourraient mettre en œuvre les concepts de bioraffinerie afin de fabriquer de nouveaux produits économiquement intéressants: chimie, pâtes et papiers, sucres et amidon, biocarburants.

Les chercheurs ont appliqué un modèle d’approvisionnement en biomasse pour étudier quatre scénarios de développement des bioraffineries. Ils ont conclu que l’UE dispose d’assez de biomasse pour satisfaire aux normes en matière d’énergies renouvelables ainsi qu’aux politiques climatiques, que la deuxième génération de technologies de durabilité pouvaient produire une quantité considérable de sous-produits de valeur (bien que non énergétiques), et que la mise en œuvre à grande échelle des concepts de bioraffinerie réduirait les coûts et les prix.

Parmi les recommandations de politique des chercheurs, citons l’étiquetage écologique des produits d’origine biologique afin d’expliquer au consommateur les avantages pour l’environnement, un principe «les pollueurs sont les payeurs» qui contribuerait à financer les bioraffineries, et des initiatives politiques prenant en compte non seulement les produits énergétiques mais aussi les fibres, les produits biochimiques et les biomatériaux.

En résumé, le projet Biopol a conduit une analyse étendue de l’état actuel des bioraffineries et des scénarios futurs pour leur développement, et rédigé des recommandations importantes pour les recherches et les politiques futures dans ce domaine. L’application de ses résultats pourrait avoir un impact important sur la compétitivité européenne, la sensibilisation des consommateurs et l’environnement mondial.

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