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2011 marque un tournant historique pour la crédibilité des énergies renouvelables

Éditorial du Magazine Bioénergie International n°15

Le 11 décembre 1997, le protocole mondial de lutte contre le réchauffement climatique était signé à Kyoto et marquait la reconnaissance politique mondiale de la dangerosité des énergies carbonées non renouvelables pour le climat et à terme pour la vie sur Terre. Cette date a marqué en même temps le point de départ politique du développement des énergies renouvelables, reconnues au niveau international comme l’une des alternatives crédibles, parallèlement bien sûr avec la maîtrise des consommations d’énergie. Jusque là, aucune démarche d’une telle ampleur n’avait durablement infléchi la course au gaspillage. Plus récemment, depuis 2004, l’augmentation de la demande mondiale qui a renchéri le coût des énergies, agit également en ce sens, mais sous l’angle économique, soit pour réduire la dépendance des pays vis-à-vis de l’extérieur et des énergies chères, soit pour produire et exporter des énergies renouvelables, souvent plus accessibles aux populations que les énergies centralisées.

Pendant ce temps, une filière qui patinait depuis 1986, hasard du calendrier, année du second contre-choc pétrolier et accident de Tchernobyl, le nucléaire embrassait la lutte anti-carbone fossile pour redorer son industrie. Et même si cette filière n’est pas tout à fait exempte de carbone fossile (Construction, traitements de déchets, déconstruction et surtout couverture des pics par le charbon), elle s’est affichée solidaire des énergies renouvelables dans la lutte contre l’affreux carbone fossile. Ses promoteurs ont même essayé de faire croire un temps au Parlement européen que cette énergie était renouvelable ! Et 2011 est arrivé, avec Fukushima, ébranlant les plus convaincus du mythe de la sûreté nucléaire, déclenchant en quelques mois l’abandon de la filière par plusieurs grands pays comme l’Allemagne, l’Italie, le Japon bien sûr, mais aussi la Suisse, et gelant de nombreux projets dans des pays non encore nucléarisés. Et pour la seconde fois en moins de 14 ans, le Japon faisait la Une énergétique de la planète . . . comme en 1997 mais pas de la même manière, en faveur des solutions renouvelables et de la réduction des consommations. Car la conséquence directe et lourde de ce cataclysme des certitudes, est que pour la première fois depuis l’apparition de l’industrie, les énergies renouvelables apparaissent en pole position pour relever le défi du siècle : garantir durablement les besoins énergétiques et préserver le climat. À partir de maintenant, aucun scénario énergétique ne peut faire abstraction de la part incontournable et prédominante des énergies renouvelables dans les mix futurs, et cela est une sacrée nouvelle !

>> Découvrir le Bioénergie International n°15 (Août-Septembre-Octobre 2011)

Frédéric DOUARD, Bioénergie International


1 réponse
  1. 7 février 2014

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