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Une sixième centrale électrique à la biomasse aux Pays-Bas

Le port de Delfzijl, photo Groningen Seaports

AREVA Renouvelables, la société de génie civil néerlandaise Ballast Nedam et le chaudièriste finlandais Metso Power Oy ont annoncé avoir remporté auprès d’Eneco, l’un des principaux électriciens néerlandais, un contrat portant sur la construction d’une centrale électrique à la biomasse, et qui sera située dans le port de Groningue  au nord des Pays-Bas. Le montant du marché s’élève à 155 millions d’euros.

Le consortium indique également qu’il aura en charge la conception, la construction et l’installation de cette unité de 49 MW électriques. La chaufferie sera alimentée par du bois recyclé et sera installée dans le port même de Groningue dans la commune de Delfzijl pour des questions évidentes de logistique d’approvisionnement. La chaufferie consommera en effet près de 300 000 tonnes de bois par an. Groningen Seaports, la société portuaire a d’ailleurs réservé un espace de 7 hectares le long du canal Zeehaven pour y établir la zone de stockage du combustible. Cette activité est fort attendue par les autorités du port que depuis sa construction dans les années 50 n’a pas réussi à percer sur les marchés face aux mastodontes que sont les ports de Rotterdam, Amsterdam ou Brême.

AREVA réalisera également les essais et fournira les services nécessaires au démarrage de la centrale. Celle-ci produira l’équivalent de la consommation d’électricité de 120 000 foyers et permettra d’éviter le rejet de 250 000 tonnes de CO2 par an. L’exploitation commerciale de la centrale est prévue en 2013.

Notons également que cette centrale sera, après la centrale Gdf-Suez de Rotterdam (800 MWé en co-combustion bois-charbon), la sixième centrale à biomasse au sens large installée aux Pays-Bas. Jusqu’ici les centrales biomasse néerlandaises étaient plutôt des centrales travaillant avec des incinérateurs d’ordures ménagères. Celle-ci sera donc la seconde la plus importante, les 4 premières ne totalisant à elles quatre « que » 90 MW électriques.

Regrettons enfin et surtout que tous ces projets se conçoivent et se réalisent sur une base de production pure d’électricité, sans valorisation de la chaleur produite. Elles ne bénéficient de ce fait que d’un rendement global fort médiocre de seulement 40%, ce qui est bien faible pour une industrie qui se veut durable. Cette pratique permise dans un certain nombre de pays européens comme les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie ou la Grande-Bretagne est fort heureusement, hormis pour le secteur des déchets ménagers, interdite dans les pays les plus consommateurs de bois-énergie. L’Allemagne, l’Autriche, la Suède, la Finlande et même la France exigent en effet tous un rendement global bien supérieur à celui-là, obligeant les opérateurs à récupérer une bonne part de la chaleur via la cogénération.

Frédéric Douard, Bioénergie International


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