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Canada : récolter la biomasse forestière de façon durable

Article publié par Ressources Naturelles Canada le 8 février 2011

De nos jours, l’industrie forestière ne se limite plus à la production de bois d’œuvre et de papier journal. Les forêts et leurs matières premières sont maintenant exploitées en tant que sources d’énergie renouvelable grâce à la biomasse forestière, formée de cimes, de branches, de feuilles et de racines d’arbres. Toutefois, certains résidus récoltés pour créer ce type d’énergie ont des rôles écologiques importants dans les écosystèmes forestiers, et il peut être délicat de les retirer. Afin d’assurer une production de bioénergie durable, le Service canadien des forêts (SCF) de Ressources naturelles Canada (RNCan) surveille les effets des récoltes plus intensives de la biomasse forestière sur la santé de nos forêts.

Les résidus de coupe constituent la source la plus importante de biomasse forestière à l'heure actuelle au Canada.

Prévoir les impacts écologiques des récoltes intensives

La biomasse forestière est en quelque sorte l’engrais de nos forêts. Elle contient entre autres les nutriments qui permettent aux forêts de se régénérer suite à une perturbation (coupe, feux de forêts, ravages d’insectes, etc.). La biomasse en décomposition alimente le sol et permet en même temps d’en régulariser l’acidité et la composition chimique. Le retrait de la biomasse forestière peut donc avoir un impact important sur le renouvellement des forêts.

Cependant, la récolte massive des résidus forestiers n’est pas nuisible pour tous les sites forestiers. En fait, la plupart des sols ne sont pas sensibles à une récolte intensive et ne sont pas affectés, alors que certains sols auront une sensibilité plus forte.

Par exemple, au Québec, dans certains peuplements de la forêt boréale, notamment de pin gris sur sable grossier et pauvre, la récolte de l’arbre entier (tronc, branches, houppier et feuillage) réduit les réserves d’éléments nutritifs du sol et la croissance de la régénération, tandis que la récolte du tronc uniquement ne semble pas problématique. Voilà pourquoi il est primordial de connaître la sensibilité des différents types de sols pour effectuer des récoltes non nuisibles aux forêts.

Des indicateurs pour connaître les sols

Le SCF met en place un réseau de suivi des effets à long terme de la récolte de biomasse forestière.

On ne connaît pas encore tous les impacts de la récolte des résidus forestiers pour tous les types de sol et les espèces d’arbres. C’est pourquoi le SCF élabore actuellement des indicateurs pour établir la sensibilité des sites et prévenir des conséquences négatives sur la fertilité des sols.

Les études de terrain à long terme et le suivi environnemental sont les meilleurs outils pour évaluer les effets de la récolte. En travaillant en partenariat avec des organisations telles que Chantiers Chibougamau, un exportateur international de bois d’œuvre situé dans le Nord du Québec, le SCF élabore des dispositifs de suivi des effets de la récolte des résidus de coupe sur la productivité des sites. Grâce à cette méthode, il est possible de surveiller le sol à différents intervalles et de voir dans quelle mesure la récolte affecte la productivité des sites.

Pour des récoltes plus écologiques

La science ne peut fournir de réponse parfaite quant à la sensibilité des sites. « Par contre, avec les connaissances actuelles et en appliquant le principe de précaution, il est possible de récolter de la biomasse sans nuire à la santé des écosystèmes. Il faut cependant mettre en place un bon système de suivi et toujours revoir nos pratiques à la lumière des nouvelles données qui sont recueillies », mentionne Evelyne Thiffault, chercheuse au Centre de foresterie des Laurentides de RNCan situé à Québec. La recherche passée et présente ainsi que le suivi fournissent donc les informations écologiques qui permettent de prendre de meilleures décisions d’aménagement forestier et d’établir des normes encadrant la récolte des résidus et la sélection des sites propres à cette récolte.

Les résidus de coupe deviennent des produits forestiers au même titre que le bois pour la pâte, le sciage et le déroulage

Pour de plus amples informations sur la biomasse forestière, consultez le Service canadien des forêts.